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ATP Madrid : En faisant l'impasse sur le tournoi espagnol, Novak Djokovic se met-il en danger pour Roland-Garros ?

Maxime Battistella

Mis à jour 25/04/2024 à 13:56 GMT+2

Pour la seconde année consécutive, Novak Djokovic a choisi de faire l'impasse sur le Masters 1000 de Madrid qui a débuté ce mercredi. Si le numéro 1 mondial a pris l'habitude d'aménager son calendrier en fonction des Grands Chelems, il ne pourrait disputer que deux tournois de préparation avant Roland-Garros. Un sacré pari ou peut-être un choix délibéré en raison d'autres objectifs.

Novak Djokovic, Monte Carlo 2024

Crédit: Getty Images

Roger Federer a fait des émules, et pas des moindres. Critiqué par certains pour s'être aménagé peu à peu un programme à la carte pour durer dans le temps, le Suisse a servi d'exemple ces dernières années à ses plus grands rivaux, à commencer par Novak Djokovic. Après son impasse à Miami alors même qu'il avait participé à Indian Wells, le Serbe a donc décidé de zapper Madrid, un autre Masters 1000 qui a débuté ce mercredi sur Eurosport. Déjà absent l'an passé, la stratégie lui avait souri puisqu'il avait remporté un 23e titre du Grand Chelem record à Roland-Garros.
De prime abord, le choix n'a donc rien d'étonnant et il en a confirmé la raison à l'occasion des Laureus Sports Awards lundi dans la capitale espagnole. "Je vais m'entraîner pour être prêt pour Roland-Garros et probablement jouer un ou deux tournois avant. C'est le gros objectif : essayer d'être à mon meilleur niveau à Paris", a-t-il expliqué au micro d'Eurosport. A l'entendre, il s'agit donc de se donner les moyens d'atteindre son pic de forme pour défendre son titre sur la terre battue parisienne.
Le signal qu'il envoie aux autres, c'est qu'il peut se permettre de ne pas trop jouer tellement il est au-dessus
A Monte-Carlo, Djokovic s'était étonné d'éprouver quelques difficultés physiques. Qu'il s'aménage un nouveau bloc d'entraînement pour améliorer son endurance relève d'une certaine logique. Et en atteignant le dernier carré sur le Rocher pour la première fois depuis 9 ans, le Serbe a déjà disputé autant de matches sur terre (4) que l'an dernier à la même époque en deux tournois (Monte-Carlo et Banja Luka) pour une victoire de plus (3 contre 2).
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Henin : "C'est un peu perturbant de voir Djokovic dans cet état, mais il a besoin de ce volume"

Il n'empêche, s'il n'a pas fermé la porte à une éventuelle participation à Genève ou à Lyon la semaine précédant le grand rendez-vous parisien, il est plus que probable que sa préparation sur ocre se limite à Monte-Carlo et Rome. Jamais auparavant Djokovic ne s'était aligné dans un si petit nombre d'épreuves avant Roland-Garros. En cas de bon parcours à Rome, le Serbe pourrait certes l'aborder avec autant voire plus de duels sur terre au compteur que l'an dernier (8). Mais lors de chacun de ses trois triomphes parisiens, il avait préalablement gagné au moins l'Open d'Australie.
S'acclimater à la surface reste un défi pour Djokovic et peut-être encore plus quand il n'a pas engrangé de gros titres auparavant. Le pari ne serait-il pas trop osé ? "Il a toujours eu énormément confiance en lui, fait remarquer Camille Pin, consultante pour Eurosport. Il a peut-être un peu moins envie, mais il doit se dire que ça va passer. A-t-il raison ou pas ? Je suis un peu surprise qu'il ne doute pas plus avec l'état de forme de Jannik Sinner par exemple. Mais c'est le personnage. Le signal qu'il envoie aux autres, c'est qu'il peut se permettre de ne pas trop jouer tellement il est au-dessus. Dans les grands moments, qu'il ait joué ou pas, il les mystifie mentalement."

Les Jeux, objectif prioritaire d'un été dingue ?

Ce n'est pas le premier choix étonnant de Djokovic. Le départ en mars de Goran Ivanisevic, son coach depuis près de cinq ans, a marqué une première rupture cette saison. En engageant son ami Nenad Zimonjic, le Serbe a-t-il voulu être plus accompagné que contredit au quotidien ? Pour un tel champion, l'hypothèse semble douteuse, même si une certaine lassitude à bientôt 37 ans et avec tous ses records n'est pas à écarter. En revanche, il est probable qu'il ait dressé une hiérarchie dans les grosses échéances qui l'attendent cet été.
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Djokovic sur sa relation avec Zimonjic : "Son nouveau regard sur mon jeu est vraiment intéressant"

"C'est une année olympique, ça n'arrive qu'une fois tous les quatre ans. Nous avons déjà un calendrier chargé, ça l'est encore plus avec les Jeux, mais y représenter son pays, c'est le plus grand des honneurs. C'est l'événement sportif le plus ancien et le plus important dans l'histoire du sport, donc j'ai hâte d'y être", a-t-il encore déclaré à Madrid. Entre Roland-Garros qu'il a déjà gagné trois fois et une médaille d'or olympique qui lui manque toujours, Djokovic a peut-être en partie choisi, histoire de cimenter encore dans les esprits son statut de meilleur joueur de tous les temps.
"Peut-être effectivement que Djokovic a décalé ses objectifs. Il est tellement patriote… C'est difficile d'avoir les mêmes attentes sur deux gros événements comme ça assez rapprochés", abonde Camille Pin. Sur le papier, égaler le record de Federer à Wimbledon (8 trophées) semble également plus alléchant qu'une quatrième Coupe des Mousquetaires. Mais ces considérations sont sans doute plus journalistiques que sportives.
Une telle légende du jeu voudra certainement tout rafler de fin mai à début septembre : réaliser un enchaînement Roland-Garros, Wimbledon, Jeux Olympiques et US Open serait peut-être le plus impressionnant de tous les exploits réalisés par Djokovic. L'idée doit le séduire sur le papier. Mais il n'est pas interdit de penser qu'il attacherait plus d'importance à certaines victoires qu'à d'autres.
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