Daniil Medvedev qualifié en demi-finale après sa victoire sur la révélation Christopher Eubanks

Il n'est finalement pas tombé dans le piège. Ultra-favori de son quart de finale face à la sensation du tournoi et coqueluche du public floridien, Christopher Eubanks (119e mondial), Daniil Medvedev ne s'est pas baladé mais il a su assurer l'essentiel. Franchement emprunté en tout début de partie puis beaucoup plus appliqué après une courte interruption par la pluie, le Russe a franchi l'obstacle en deux sets (6-3, 7-5) et quasiment une heure et demie de jeu (1h29 exactement). Pour la première fois dans le dernier carré à Miami, il y retrouvera son compatriote Karen Khachanov, vainqueur facile de l'Argentin Francisco Cerundolo (6-3, 6-2).

Les encouragements de l'acteur Jamie Foxx, venu soutenir son ami, n'auront pas suffi. Christopher Eubanks a vu son épopée s'achever comme on pouvait l'anticiper par l'homme qui compte le plus de victoires cette saison sur le circuit (27 pour 3 défaites), Daniil Medvedev. Mais l'Américain, qui intégrera pour la première fois de sa carrière le Top 100 lundi prochain grâce à ce fabuleux parcours des qualifications aux quarts de finale, n'a pas à rougir. Il a tenté sa chance jusqu'au bout, pas intimidé le moins du monde par le CV de son adversaire, et est juste tombé sur plus solide que lui.

Si Eubanks pouvait nourrir un regret, ce serait celui d'avoir été interrompu par la pluie, décidément capricieuse en Floride, alors qu'il menait 3-2 dans le premier set. Il n'avait certes pas fait le break mais avait obtenu cinq occasions de s'emparer de la deuxième mise en jeu adverse. Surtout, Daniil Medvedev semblait manquer d'énergie et subissait, quand l'échange s'engageait, l'agressivité de l'Américain. Mais quand, une petite demi-heure plus tard, les débats ont repris, le Russe s'est transformé, réveillé par un premier point conquis à l'arraché sur une belle remise en pleine extension en revers. De l'autre côté du filet, Eubanks a, lui, soudain fait son classement actuel (119e) pour encaisser cinq jeux d'affilée (6-3, 1-0).

Beaucoup plus appliqué et concentré sur ses mises en jeu, Medvedev a continué à faire la course en tête dans le second acte jusqu'à obtenir un break qu'il pensait décisif (6-3, 4-2). Mais poussé par l'esprit positif et conquérant de sa semaine, Eubanks a répliqué dans la foulée grâce à une agressivité payante côté coup droit. Percutant au service, l'Américain de 26 ans s'est aventuré fréquemment au filet avec pas mal de succès, notamment derrière ses premières balles slicées et a tenu la dragée haute au Russe. Mais celui-ci, moins en verve que ces derniers temps, a eu la bonne idée de ne pas se frustrer.

De nouveau impeccable au service, il a su mettre intelligemment la pression une dernière fois à la relance, en se rapprochant parfois de sa ligne de fond pour perturber son rival. Alors qu'Eubanks venait de sauver brillamment au filet deux premières balles de match, il en a obtenu une troisième grâce à un missile en retour gagnant de coup droit long de ligne. Puis, l'Américain a craqué une fois de trop en coup droit. Mais à voir son sourire au filet, il saura très vite évacuer la déception et retenir sa belle aventure. Quant à Medvedev, il n'a toujours pas cédé le moindre set et vise bien plus haut.

Mais son prochain adversaire et compatriote ne l'entend pas de cette oreille. Karen Khachanov, 16e mondial et demi-finaliste du premier Grand Chelem de l'année en Australie, monte clairement en puissance en Floride. Déjà tombeur autoritaire de Stefanos Tsitsipas en huitième, le Russe n'a laissé que cinq petits jeux à l'Argentin Francisco Cerundolo (6-3, 6-2) en 1h15 de jeu dans le troisième quart de finale de ce Masters 1000 de Miami.

La performance est d'autant plus intéressante de la part de Khachanov qu'il affrontait un joueur en confiance et soutenu par le public d'origine sud-américaine. Demi-finaliste surprise l'année dernière, Cerundolo a continué à prouver ces derniers jours que ce tournoi l'inspirait particulièrement et il a même fait le premier break de la partie (2-3). Mais la suite fut à sens unique : non seulement l'Argentin n'a pas confirmé son avantage, mais il a cédé 10 des 12 derniers jeux dont six consécutifs jusqu'à 6-3, 2-0. Bien plus solide et puissant, le Russe semble avoir les armes pour rivaliser avec Medvedev dans le dernier carré.