ATP Monte-Carlo 2024 - Daniil Medvedev : "Gilles Simon m'a donné quelques tuyaux sur Gaël Monfils"

Il n'y a pas eu photo sur le court. Et ce même si Daniil Medvedev a perdu un moment le fil de la partie en s'énervant tout seul contre un juge de ligne en début de second set. Le Russe a dominé largement Gaël Monfils (6-2, 6-4) au 2e tour du Masters 1000 de Monte-Carlo, sur une surface qu'il ne porte pourtant pas dans son cœur. Peut-être moins allergique qu'il y a quelques années à la terre battue, il s'est montré particulièrement solide pour son premier match de l'année sur la surface qui lui sied le moins.

Au point d'impressionner Monfils lui-même ? "Il a gagné un Masters 1000 sur terre, moi, je n’en ai jamais gagné. Suis-je un mauvais joueur sur terre battue pour autant ? Il a fait quelque chose que peu de joueurs font : quart de finale à Roland Garros et il a bien gagné Rome, non ? Parfois, certains joueurs jouent moins bien sur terre battue, mais ils restent très efficaces. En tout cas, si j’avais pu faire ce qu’il a fait, je serais très content", a-t-il souligné en conférence de presse.

Medvedev n'imprime pas un lift de folie à la balle comme un terrien au sens classique du terme. Mais son sens tactique inné est de nature à le faire compenser certaines faiblesses techniques. D'autant que sur ce plan, il s'est adjoint récemment les services de Gilles Simon qui n'a pas son pareil pour analyser le jeu et connaît parfaitement Gaël Monfils qu'il a battu 7 fois sur 10 sur le circuit. Alors l'ex-membre du Top 10 a-t-il joué un rôle important dans l'ombre ? "Je ne sais pas si Gilles l’a aidé, mais il a bien joué. Il n’a pas fait beaucoup d’erreurs", a simplement commenté La Monf'.

Sur le sujet, Medvedev n'a pas fait dans la langue de bois, fidèle à sa réputation. Il a même mis les pieds dans le plat au micro d'Eurosport après sa victoire. "C'est très simple : Gilles Simon est dans mon équipe maintenant, donc même s'il s'entend très bien avec Gaël, il me fait la tactique pour tous mes matches. Donc effectivement, il l'avait fait pour Gaël. Maintenant, la tactique, c'est une chose, l'exécution, c'est autre chose. Il m'a donné quelques tuyaux. Et comme j'ai gagné, ça a marché. Si j'avais perdu, j'aurais dit que ce n'était pas bien", a-t-il lâché en souriant.

Il n'y a pas de pacte de non-agression qui tienne donc ou de devoir de réserve au nom d'années d'amitié. Pas question pour Gilles Simon de jouer la neutralité et de faillir à ses obligations professionnelles comme un Toni Nadal il y a deux ans à Roland-Garros quand son nouveau joueur Félix Auger-Aliassime affrontait son neveu et ancien protégé Rafael. Et d'ailleurs, Monfils ne le lui a pas demandé. S'il a perdu, c'est surtout parce qu'il n'avait pas les moyens physiques de rivaliser. Mais si un tel duel devait se rejouer à Roland-Garros, nul doute que l'ombre de Gilles Simon planerait à nouveau. C'est autant la reconnaissance que la rançon d'une telle expertise.