Astana Open : David Goffin crée la sensation en éliminant Carlos Alcaraz dès le 1er tour (7-5, 6-3)

Les héros de Flushing Meadows sont décidément fatigués. Quelques heures après la sortie de piste à Tokyo de Casper Ruud, finaliste de l'US Open, le vainqueur à New York a aussi pris la porte, cette fois à Nur-Sultan. Carlos Alcaraz a été surpris par David Goffin, 66e mondial et repêché des qualifications au Kazakhstan, en deux sets (7-5, 6-3) et 1h46 de jeu. Le Murcien a donc manqué sa grande reprise sur le circuit après son titre à l'US Open. Il n'a pas encore remporté de match en tournoi avec son nouveau costume de numéro 1 mondial.

Et dire qu'il ne devait même pas jouer le grand tableau de cet Astana Open. David Goffin a plus que saisi sa seconde chance : il a non seulement pallier le retrait de Holger Rune mais il s'est aussi et surtout offert le scalp de la nouvelle star du tennis mondial. S'il n'en a pas rajouté outre mesure, le sourire du Belge après sa balle de match victorieuse en disait long : voilà une victoire de prestige qui devrait lui faire un bien fou, alors qu'il a du mal à retrouver son tout meilleur niveau.

Car il convient avant tout de saluer la performance majuscule de Goffin. Magistral à la relance - Alcaraz a gagné moins d'un point sur deux derrière sa... première balle (48 %) -, il a retrouvé ses jambes de 20 ans pour prendre de vitesse régulièrement son jeune rival. Et il a montré beaucoup de caractère pour s'adjuger un premier set à rebondissements : breaké le premier (1-2), il a aligné quatre jeux avant de voir l'Espagnol revenir à hauteur (de 5-2 à 5-5). Et alors que l'on pouvait penser que la dynamique lui était défavorable, il a remis un coup de collier pour s'arroger définitivement les commandes du match.

A partir de 5-5, Alcaraz a ainsi encaissé un 5-0 dont il n'a pas pu se relever, se retrouvant mené d'un set et d'un break (7-5, 3-0). Si Goffin a donc été remarquable, le nouveau patron du tennis mondial a, lui, clairement manqué de sensations. Venu au Kazakhstan sans son mentor Juan Carlos Ferrero, il s'est beaucoup précipité, commettant 34 fautes directes, dont 20 en coup droit qui constitue en temps normal son arme principale. Il a fréquemment fait les mauvais choix ou mal exécuté ses schémas de jeu, à l'image d'une amortie totalement retenue qui a offert le double break à Goffin (7-5, 5-1).

Certes, le jeune prodige espagnol a eu le mérite de se battre jusqu'au bout, rattrapant un de ses deux breaks de retard et continuant de mettre la pression à 7-5, 5-3, 30/30. Mais Goffin, plus entreprenant (23 montées au filet gagnantes sur 29, soit 79 % de réussite) a eu les épaules solides pour conclure et retrouvera Adrian Mannarino au 2e tour. Quand à "Carlitos", il a encore visiblement besoin de temps pour digérer son exploit de Flushing. Pour la première fois cette saison, il n'a pas gagné le moindre set dans un match. A 19 ans, il a encore des choses à apprendre, et d'une certaine façon, heureusement.