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Rolex Paris Masters : Hugo Gaston, le faiseur de miracles

Rémi Bourrières

Mis à jour 02/11/2021 à 08:13 GMT+1

Révélé au grand public par son improbable parcours à Roland-Garros en 2020, Hugo Gaston s’est lancé dans une nouvelle aventure épique cette année au Rolex Paris Masters. Qualifié par miracle, il a battu Arthur Rinderknech lors d’un match au couteau, ce lundi, s’assurant ainsi d’intégrer le top 100.

Hugo Gaston.

Crédit: Getty Images

Après un passage par l’INSEP durant ses dernières années de formation, Hugo Gaston, pas franchement emballé par la vie à Paris, avait préféré revenir à Toulouse pour poursuivre l’aventure au sein d’une structure plus personnalisée. Il s’y est épanoui comme une fleur, mais c’est incontestablement dans la capitale que le Haut-Garonnais a, pour l’instant, vécu ses plus belle émotions de jeune joueur (21 ans).
Tout le monde se souvient évidemment de son parcours hallucinant à Roland-Garros en 2020, lorsque, classé 239e mondial et titulaire d’une invitation, il avait crevé l’écran en atteignant les huitièmes de finale au prix notamment d’une victoire homérique face à Stan Wawrinka, avant de s’incliner lors d’un thriller tout aussi haletant face à Dominic Thiem.
Un cadeau empoisonné, quelque part. Car cette performance, dans un contexte de sinistrose post-Covid et devant des tribunes quasiment vides, n’était pas complètement "normale" pour un jeune homme certes en bonne voie vers le haut niveau, mais peut-être pas tout à fait prêt, encore, à tutoyer ces hauteurs-là. Derrière, il lui avait fallu gérer les inévitables attentes – tout aussi anormalement élevées -, et digérer cette poussée de croissance un peu violente.
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Trois matches, trois improbables remontées

Depuis, Hugo Gaston ferraille pour rejoindre en bonne et due forme, et non plus par effraction, l’élite de son sport. Voilà des mois qu’il se bat(tait) pour intégrer ce satané top 100, au point d’avoir mis en place un plan de bataille automnal spécialement à cet effet, avec un programme copieux de Challengers sur terre battue. Et voilà que le Toulousain a finalement frappé dans le mille en indoor, grâce à cette qualification pour le 2ème tour du Rolex Paris Masters qui lui vaudra, à minima, d’occuper le 93ème rang mondial lundi prochain.
Toutes proportions – encore – gardées, son parcours au Rolex Paris Masters cette année tient tout autant du rocambolesque que son conte de fées à Roland-Garros il y a un an. Récapitulons : débarqué dans la foulée d’une défaite face à Maxime Janvier (234ème mondial) au Challenger de Brest, Gaston a commencé par sauver deux balles de match au 1er tour des qualifications face à Kevin Anderson, qui a mené 5-3 au 3ème set ; il était ensuite mené un set, un break par Lorenzo Musetti lors du tour qualificatif ; et ce lundi, pour son entrée en lice dans le grand tableau, il était encore mené un set, un break par son compatriote Arthur Rinderknech, avant de s’imposer 4-6, 6-4, 6-3 et décrocher une deuxième victoire en Masters 1 000 après avoir battu Dominik Koepfer en début de saison à Miami.
"Heureusement qu’il n’est pas allé au rugby hier (dimanche), sinon il ne gagnait pas ce match. A quoi ça tient !". Tout sourire, Marc Barbier, l’entraîneur du jeune Français, se félicitait d’avoir interdit à son poulain d’aller voir la rencontre du top 14 entre le Racing 92 et le Stade Toulousain, dimanche à La Défense Arena. Autrement, il est possible que cette dépense supplémentaire d’influx nerveux lui eût été fatale lors de ce match contre Rinderknech, que Gaston a attaqué bien fatigué. Et même pas loin d’être blessé puisque, à 6-4, 2-3 (break) en sa défaveur, le Toulousain a appelé le kiné pour soulager une gêne au dos.

Plus si loin de la Coupe Davis...

La pause a eu l’effet escompté, physiquement et mentalement. Soulagé, relâché, le Toulousain a alors pu commencer à signer quelques coups de génie dont il a le secret, même s’il a dû encore surmonter un break de retard dans le 3ème set, avant de finir en roue libre sous les yeux de Benoît Paire, qui s'est ensuite incliné en soirée face à Pablo Carreno Busta. Un adversaire que Gaston retrouvera précisément au prochain tour, pour tenter de prendre sa revanche de l'an dernier.
De quoi s’enflammer ? Un peu, oui. Mais ça n’est pas le style de la maison. Hugo, on le sait, est du genre beaucoup moins disert en conférence de presse que pétillant sur le terrain. Le top 100 ? "Je savais que c’était un match important au niveau des points, mais je n’ai pas envie d’y penser, le tournoi n’est pas fini." On a vite senti que ça n’était pas le moment de lui parler d’une hypothétique sélection pour l’équipe de France de Coupe Davis, qui jouera sa qualification pour les phases finales à Innsbruck, à partir du 25 novembre.
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Après tout, en battant un titulaire à part entière de l’équipe – Arthur Rinderknech a été appelé pour la première fois de sa carrière par le capitaine Sébastien Grosjean –, le Toulousain s’est mis en position de pouvoir croire en ses chances de remplacer Ugo Humbert (forfait), même s’il y a une solide concurrence avec Benoît Paire, Adrian Mannarino ou Benjamin Bonzi. Mais, après tout, est-il à un petit miracle près, maintenant ?
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