Rolex Paris Masters - Hugo Gaston qualifié en 8e à Bercy après sa victoire contre Pablo Carreño Busta (6-7, 6-4, 7-5)

Le diablotin Hugo Gaston est de retour. Un peu plus d'un an après son explosion lors de Roland-Garros 2020, le Toulousain a vécu une année bien chargée, faite de hauts et de bas, mais il a trouvé le moyen de repointer le bout de son nez quand ça compte. Opposé au métronome Pablo Carreño Busta au 2e tour du Rolex Paris Masters 2021, le Français, 103e mondial, a créé un nouveau petit exploit dans un rendez-vous important en sortant la tête de série n°12 du tournoi après un match au couteau remporté au meilleur des trois manches (6-7, 6-4, 7-5). Il a fallu 2h32 de combat pour que l'espoir du tennis français passe par un trou de souris. Il affrontera le vainqueur du choc 100% NextGen entre Jannik Sinner et Carlos Alcaraz.

C'était un match clin d'œil pour Hugo Gaston. Il y a un an, le héros de RG 2020 avait hérité d'une wild card pour le tableau principal de Bercy et il avait affronté un certain Pablo Carreño Busta pour ses grands débuts dans l'autre tournoi parisien. Lessivé, le gaucher était passé totalement à côté face à l'Espagnol, beaucoup trop solide à l'époque. Un an après, et fort d'une belle fin de saison et d'un passage par les qualifications, Gaston a remporté le match des retrouvailles. Non sans mal, non sans douter. Mais en jouant son tennis hybride. Un tennis qu'il devait adapter à une surface comme le dur. En proposant peu de rythme et en cassant le jeu, il a réussi à faire dérailler la machine asturienne, moins bien huilée que d'habitude.

Le dernier acte n'a pas été de tout repos pour le Tricolore. Il a fait la course devant, avec le break en poche, avant de piocher sur l'un de ses rares jeux de service ratés du match, lui qui n'a concédé que six balles de break dans cette rencontre (pour un seul break concédé). A 3-1 en sa faveur, dans la foulée de son break, Gaston s'est totalement vautré : deux fautes en coup droit et deux amorties mal tapées et contrées par PCB ont eu raison de son avantage. Il a fallu repartir en reconquête. Mais le joueur de poche n'a pas perdu son fil conducteur.

A l'image du match, la seconde partie du dernier acte a été serrée. C'était une partie d'échecs. Porté par son service, Gaston a été le plus à l'aise pour diriger l'échange et dicter le tempo. C'est d'ailleurs un service fiable qui a manqué à l'Espagnol dans l'ensemble ainsi que gros manques tactiques. Tomber dans le piège du petit jeu, avec un maître en la matière, n'a pas été la meilleure décision du 17e mondial. Lâché par sa première balle, et attiré au milieu du court par Gaston à 5-6, l'Asturien a rendu les armes, battu par meilleur que lui sur l'ensemble des trois manches. Galvanisé par le public parisien, son moteur - et à qui il dit "merci" en écrivant sur la caméra - Gaston a célébré cette nouvelle victoire marquante comme il se devait. Cette victoire lui a fait un bien fou. Et elle nous a fait un bien fou.