Rolex Paris Masters / À Bercy, la demie est toujours pour lui : Novak Djokovic, les secrets d'une folle invincibilité

En 17 participations, Novak Djokovic a tout connu au Rolex Paris Masters. Enfin, presque tout. L’actuel numéro 1 mondial y a triomphé à six reprises, ce qui en fait son Masters 1000 de prédilection (à égalité avec ceux de Miami et de Rome). Il y a aussi vécu des sorties de route prématurées, y a été vaincu par des Français (Paul-Henri Mathieu en 2006, Fabrice Santoro en 2007, Jo-Wilfried Tsonga en 2008, Michaël Llodra en 2010) y a déjà déclaré forfait (en 2011) et y a même été battu en finale (Karen Khachanov en 2018 et Holger Rune en 2022). Mais il reste une chose que le Serbe n’a jamais goûté du côté de Bercy : la défaite en demie.

On a beau parler ici du joueur le plus titré de tous les temps en Grand Chelem, la statistique n’en demeure pas moins étonnante. Dès qu’il se hisse dans le dernier carré du Masters 1000 parisien, le Djoker franchit systématiquement l’obstacle et composte son ticket pour la finale. Avant 2023, c’était arrivé huit fois. La neuvième occurrence a été enregistrée ce samedi. Car même s’il a été sérieusement bousculé par Andrey Rublev, qui l’a contraint à livrer bataille pendant plus de trois heures, le protégé de Goran Ivanisevic a fini par avoir le dernier mot (5-7, 6-7, 7-6). Comme toujours, donc, à ce stade du rendez-vous organisé depuis 1986 sur les rives de la Seine.

"Le tournoi de Bercy est, définitivement, l’un des Masters qui m’ont le plus réussi au cours de ma carrière", n’a pu que constater l’intéressé après sa victoire. Au moment de chercher des explications à sa réussite historique en demi-finale à l’Accor Arena (autrefois nommée Palais omnisports de Paris-Bercy), Djokovic a d’abord convoqué ses souvenirs de jeunesse : "C’est probablement parce que j’ai grandi en Serbie, où nous devons passer 5-6 mois de l’année en indoor."

"J’ai aussi beaucoup joué en intérieur en Allemagne, où j’ai passé quatre ans (de ses 12 à ses 16 ans, ndlr), a-t-il poursuivi. Je me suis donc familiarisé avec ces conditions de jeu, ces surfaces rapides. J’ai toujours aimé ça, et mes résultats tout au long de ma carrière peuvent en témoigner." Les chiffres ne disent effectivement pas le contraire. 69 des 96 titres remportés par le Belgradois l’ont été sur dur (intérieur et extérieur confondus). Et rien qu’en 2023, il a déjà engrangé 32 victoires pour quatre sacres (dont l’Open d’Australie et l’US Open) sur cette surface, pour une seule défaite (face à Daniil Medvedev, à Dubai).

Nole a aussi avancé un autre paramètre entrant dans l’équation, à savoir la place du Rolex Paris Masters dans le calendrier. "C’est la fin de l’année, a-t-il rappelé. Certains joueurs sont fatigués et attendent le terme de la saison, d’autres se battent pour une place au Masters, et d’autres encore souhaitent conclure sur une bonne note et ont encore assez d’énergie pour les dernières semaines."

Avant d’ajouter, comme si on ne l’avait pas deviné : "Je fais probablement partie de cette dernière catégorie. J’ai toujours essayé de finir la saison sur une bonne note et j’ai réussi à le faire chaque année." Grigor Dimitrov, son futur adversaire, pourra se rassurer en se répétant que cette invincibilité ne prévaut que pour les demies. Et qu’en finale, ce dimanche, ce sera par conséquent peut-être une autre histoire…