Carlos Alcaraz battu en finale par Cameron Norrie après une grosse finale (5-7, 6-4, 7-5) à Rio de Janeiro

Ça passe pour Cameron Norrie ! Loin d’être favori face à Carlos Alcaraz à l’ATP 500 de Rio de Janeiro, le Britannique a remporté une finale au scénario fou, après 2h41 de jeu (5-7, 6-4, 7-5). Mené 3-0, 0-30 dans le deuxième set, il est devenu miraculé face au numéro 2 mondial, diminué physiquement car touché à la cuisse droite. Battu par le même adversaire il y a une semaine à Buenos Aires, Cameron Norrie se venge et remporte le cinquième titre de sa carrière sur le circuit. Pour Carlos Alcaraz, cette défaite est un véritable coup d’arrêt, lui qui restait sur huit victoires de suite pour entamer sa saison 2023.

Il y a eu tellement de matches dans ce match… Et c’est à se demander comment Cameron Norrie s’en est sorti avec le trophée, tant l’affaire paraissait bien mal embarquée. Globalement sérieux, quoiqu'un tantinet timide, le Britannique a dû constater, comme nous, que Carlos Alcaraz n’était pas dans la forme de sa vie. Parfois inconstant dans son placement et insuffisamment tueur sur des points à sa portée, le numéro 2 mondial a soufflé le chaud et le froid. Ce qui ne l’a pas empêché d’empocher la première manche en se montrant opportuniste sur un jeu fébrile de la part de son adversaire (7-5). Il n’en demandait pas tant, alors qu’il a connu beaucoup de déchet dans cette deuxième finale disputée en une semaine.

Ensuite, on a cru que Carlo Alcaraz allait dérouler comme il se doit, qui plus est en le voyant remporter cinq jeux de suite pour mener 7-5, 3-0, service à suivre pour Cameron Norrie, alors au bord du précipice en se retrouvant à 0-30. Ce fut la première bascule du match, puisque le Britannique a tenu bon et, mieux, il a su parfaitement rebondir pour passer devant en s'accaparant les quatre jeux suivants (7-5, 3-4). Il a aussi vu l’Espagnol se faire manipuler la jambe droite. Celle-ci a ensuite été strappée. Pas décontenancé par la perspective de croiser le fer avec un joueur blessé, Cameron Norrie a préféré enfoncer un peu plus Alcaraz en s'offrant le deuxième set avec un jeu blanc (6-4).

Le troisième acte, toujours aussi indécis, a ressemblé à un long calvaire pour Carlos Alcaraz, qu’on a senti tout proche de l’abandon. L’énergie du désespoir lui a quand même permis de pousser Cameron Norrie dans ses retranchements, notamment avec un break d’entrée pour mener 2-0. Néanmoins, son jeu à risque, consistant à écourter au maximum les échanges avec des frappes plus appuyées, n’a pas porté ses fruits sur la longueur, même s’il s’est montré plus libéré qu’au début de la rencontre.

Il a fini par retirer son strap, qui devait le gêner plus qu’autre chose, et il a eu le mérite d’y croire jusqu’au bout grâce à quelques fulgurances. Cameron Norrie, loin d’être impérial, aurait pu craquer dans la dernière ligne droite, mais la deuxième balle de match fut la bonne (7-5), à l’issue d’un match qui a approché les trois heures de jeu et durant lequel les deux opposants se sont échangés les breaks, comme la politesse, offrant un scénario improbable au public.

Pour Cameron Norrie, c’est une bonne manière de ne pas être une nouvelle fois frustré par Alcaraz, qui était sorti vainqueur de leur premier duel de 2023, en finale déjà, et qui remettait en jeu son titre à Rio de Janeiro. Il faudra maintenant voir dans quel état physique se trouve l’Espagnol, qui a peut-être joué avec le feu en voulant terminer coûte que coûte.