ATP 500 Rio de Janeiro - Alexander Zverev et l'habituelle de crise de février

Ce n'est pas en Amérique du Sud qu'Alexander Zverev aura séché ses larmes australiennes. Eliminé la nuit dernière en quarts de finale à Rio de Janeiro par Francisco Comesana, le numéro 2 mondial a fait un four dans cette mini-tournée sur terre battue. Rarement en réussite au mois de février, l'Allemand a voulu tester une nouvelle formule. En vain.

La sensation Comesana fait chuter Zverev

Video credit: Eurosport

Alexander Zverev avait tourné le dos au mois de janvier sur des larmes et une désillusion après sa troisième défaite en autant de tentatives en finale de Grand Chelem. Malheureusement pour lui, février n'est pas la période idéale pour lui permettre de se refaire la cerise. Ces dernières années, il n'a jamais trouvé la bonne méthode à ce stade de la saison. Avec deux sorties plutôt précoces à Buenos Aires et Rio de Janeiro, 2025 n'aura pas échappé à la règle pour l'Allemand.
Il n'a remporté qu'un seul de ses 23 titres en février. C'était un des premiers. Le deuxième, pour être précis, à Montpellier, à l'âge de 20 ans. Il a certes soulevé le trophée à Acapulco, traditionnellement un des temps forts du deuxième mois de l'année, mais c'était en 2021 et cette année-là, le 500 mexicain s'était tenu en mars. Tout avait été décalé, Covid-19 oblige, l'Open d'Australie ayant été déplacé de janvier à février.
Depuis, Zverev cherche la bonne formule sans la trouver. En 2022, ce fut son "fameux" coup de sang à Acapulco. Après une défaite en double, le Hambourgeois avait complètement ondulé de la toiture, fracassant sa raquette sur la chaise de l'arbitre avant de l'insulter (l'arbitre, pas la chaise). On avait même pu se demander s'il allait s'en prendre physiquement à Alessandro Germani, le juge de chaise en question. Zverev avait été exclu du tournoi. La moindre des choses.

Il cherche toujours la bonne formule

Un an plus tard, alors qu'il était tout juste en phase de reprise après sa terrible blessure à Roland-Garros en juin 2022, il avait enchainé Rotterdam, Doha et Dubai pour un bilan très mitigé :  4 victoires, 3 défaites avec certes une demie aux Emirats, mais en guise de plus grosse victoire un succès sur Jiri Lehacka, alors 47e mondial. Enfin, en 2024, cap sur le Mexique avec un double dose Los Cabos – Acapulco, là encore sans grande réussite : deux victoires, deux défaites.
Sascha Zverev se cherche en février, ce mois toujours délicat à aborder et à planifier pour les tops joueurs. Entre l'Open d'Australie, très demandeur et très lointain, et les deux Masters 1000 américains de mars, il faut choisir la bonne option à la fois géographiquement, tant les possibilités sont multiples (Europe ? Moyen Orient ? Amérique du Sud ? Etats-Unis ?) et au niveau de la surface (indoor ? Dur extérieur ? Terre battue ?). Pas toujours simple. Zverev, clairement, n'y arrive pas.
picture

"S'il ne fait pas évoluer son jeu, ce sera la même histoire pour Zverev en Grand Chelem"

Video credit: Eurosport

A Melbourne, le mois dernier, il convenait de ces difficultés. "L'année dernière, je n'avais pas joué du tout en indoor, parce que je n'aime pas les conditions à Rotterdam, expliquait-il. J'ai toujours galéré là-bas, toujours mal joué. A partir de là, vous n'avez pas cinquante solutions. L'année dernière, j'avais coupé pendant un mois et joué au Mexique, mais j'avais perdu tout mon rythme. Comme si j'avais eu deux inter-saisons. Je ne voulais pas faire ça cette année. Je voulais jouer plus, et je me disais que ce serait parfait d'essayer quelque chose de différent."
Il s'était donc concocté un menu à la fois copieux et très "latino" pour février 2025. Buenos Aires (250), Rio de Janeiro (500), avant Acapulco (500). Un triptyque argentino-brésilo-mexicain, avec double ration de terre puis une dose de dur. L'occasion de s'aérer l'esprit, de s'éloigner du tumulte puisqu'il est le seul membre du Top 10 à avoir opté pour la mini-tournée sud-américaine sur ocre, et la possibilité d'engranger des victoires et du point ATP face à une concurrence a priori relativement faible, eu égard à son classement, son standing et ses ambitions. De quoi se réconcilier enfin avec février ? Pas vraiment.

L'opération terre battue est un ratage

Entré directement en huitièmes de finale à Buenos Aires, Zverev a disparu en quarts contre Francisco Cerundolo (3-6, 6-3, 6-2). A Rio, il a gagné deux matches avant de céder, à nouveau en quarts, et à nouveau contre un Argentin, Francisco Comesana (4-6, 6-3, 6-4). "J'ai mieux joué ici qu'à Buenos Aires mais c'est décevant de finir le tournoi comme ça alors que j'étais en position de gagner dans le troisième set. J'ai perdu le match tout seul, c'est regrettable", a pesté l'Allemand vendredi soir, admettant que son "niveau de jeu sur le court" n'était pas celui qu'il voulait montrer ces deux dernières semaines.
Deux éléments l'avaient incité à choisir l'Amérique du Sud à l'heure de dessiner son calendrier. La première était purement de l'ordre de la découverte. Rio, surtout, l'attirait énormément. Il n'avait jamais joué ici et il voulait découvrir la cité carioca. Sur ce point, il est comblé. "C'est l'un des plus beaux ATP 500 que je n'ai jamais joué, c'est sûr, c'est incroyable. Cet endroit est incroyable, la ville est incroyable", a-t-il glissé.
picture

Zverev toujours fanny en Majeur : "Il est pris en sandwich entre deux générations de champions"

Video credit: Eurosport

L'autre raison était purement sportive. Et là... Bien sûr, février n'est pas le moment le plus important de l'année pour un joueur de cette envergure, dont les ambitions se nichent ailleurs, en d'autres temps que durant ce mois sans Grand Chelem ni Masters 1000. Mais à l'écouter, Zverev voulait penser à la suite. A Roland-Garros, surtout : "Une des raisons pour lesquelles je suis venu ici, c'est pour jouer sur terre battue. Roland-Garros est la prochaine étape importante de mon programme, je pense avoir une vraie chance là-bas et je veux le prouver. Je voulais jouer sur terre battue aussi tôt que possible."
Sur ce plan, l'échec est cuisant. Trois matches gagnés et deux perdus en deux semaines sur terre battue, on doute que l'opération soit si bénéfique. Peut-être qu'Alexander Zverev remportera Roland-Garros. Mais difficile d'imaginer que ce sera grâce à cette escapade terrienne en Argentine et au Brésil. Au passage, il rate déjà une première occasion de collecter des points en l'absence de Jannik Sinner. Dans la course contre-la-montre qui est la sienne s'il veut devenir numéro un mondial en l'absence de l'Italien, il a (déjà) pris du retard.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Publicité
Publicité