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ATP Rome : Yannick Hanfmann, la dernière sensation d'un circuit de plus en plus dense

Maxime Battistella

Mis à jour 18/05/2023 à 15:04 GMT+2

Qualifié pour la première fois de sa carrière pour les quarts de finale d'un Masters 1000 à Rome, Yannick Hanfmann, 101e joueur mondial, est l'attraction de cette fin de tournoi. Mais il est surtout le dernier exemple de surprises de plus en plus fréquentes sur le circuit ATP et en Masters 1000. Un indice de plus d'un haut niveau de plus en plus homogène.

Yannick Hanfmann

Crédit: Getty Images

Christopher Eubanks, Jan-Lennard Struff, Daniel Altmaier, Aslan Karatsev et désormais Yannick Hanfmann. Qualifiés ou "lucky losers" (c'est-à-dire repêchés des qualifications), ils ont tous au moins atteint les quarts de finale en Masters 1000 pour la première fois de leur carrière en 2023. Depuis Miami, le phénomène se répète systématiquement dans ces tournois prestigieux et un peu trop pour y voir un simple hasard. Les surprises ont incontestablement le vent en poupe sur le circuit ATP.
Yannick Hanfmann est donc la dernière en date et pas la moins révélatrice. Le grand Allemand en est à six victoires d'affilée (qualifications comprises) au Foro Italico dont deux contre des membres du Top 10 : Taylor Fritz et le champion de Monte-Carlo, Andrey Rublev. Déjà en verve à Madrid où il s'était offert le scalp de Lorenzo Musetti, il a donc confirmé dans la capitale italienne, où il découvre des hauteurs inconnues à 31 ans et alors qu'il pointe cette semaine à la 101e place mondiale.
Il n'y a plus 10, 15 ou 20 gars qui jouent très bien, mais 80 ou 100
"Quand on est issu des qualifications, on peut voir la suite de deux manières, témoigne-t-il sur le site de l'ATP. Vous pouvez être un petit peu épuisé d'avoir joué des matches durs pour vous qualifier et ça peut être un peu négatif. Mais à Madrid par exemple, j'ai gagné deux matches sans dépenser trop d'énergie donc je me sentais bien. Et je savais que les conditions étaient difficiles à gérer dans ce tournoi. Donc je pense que ça a vraiment joué en ma faveur."
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Hanfmann continue sa semaine de rêve et s'offre Rublev : les meilleurs moments

Hanfmann n'est pas le seul qualifié à avoir brillé à Rome ces derniers jours. Comment oublier l'exploit du Hongrois Fabian Marozsan, 135e à l'ATP et qui n'avait jamais joué un grand tableau sur le circuit ATP, face à Carlos Alcaraz au 3e tour ? S'il n'est pas au rendez-vous des quarts, il a d'ailleurs encore mené la vie dure à Borna Coric en huitièmes de finale. Avec la création cette saison de la catégorie Challenger 175, ces exemples ne font que confirmer le resserrement du niveau entre circuit principal et secondaire.
Et qui de mieux pour en parler que Casper Ruud, Top 5 mondial, battu par Struff à Monte-Carlo ? "Toni Nadal s'est mis à voyager un peu plus avec Félix Auger-Aliassime quand je me suis mis à m'entraîner dans la Rafa Nadal Academy. Et il m'a dit qu'il était surpris par la profondeur du réservoir dans le tennis masculin, a-t-il raconté à nos confrères de Tennis Channel. Quand la carrière de Rafa a commencé, il savait qu'il gagnerait ses matches 6-2, 6-2 s'il faisait certaines choses sur le court. Désormais, même sur terre, il doit être à son meilleur niveau pour ne pas être ennuyé. Il n'y a plus 10, 15 ou 20 gars qui jouent très bien, il y en a 80 ou 100."

Professionnalisme généralisé et appel d'air de la fin du "Big 3"

Et le Norvégien d'avancer une piste pour expliquer la dynamique actuelle : "C'est enthousiasmant et c'est dur parce que tout le monde est si professionnel de nos jours qu'il faut travailler beaucoup. Mais c'est super et ces derniers mois, notamment dans les Masters 1000, il y a quelques grandes surprises comme Jan-Lennard Struff à Madrid. L'année dernière, Pablo Carreño Busta est allé chercher un titre, Borna Coric ou Holger Rune aussi et ils n'étaient pas têtes de série principales."
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Un petit air de Soderling-Nadal : Marozsan, l'incroyable exploit face à Alcaraz

La professionnalisation à l'extrême du sport génère indéniablement une concurrence accrue. Mais c'était également le cas voici deux ou trois ans. La diversité des vainqueurs en Masters 1000 ces derniers mois soulignée par Ruud est consubstantielle à un autre constat : la fin progressive et de plus en plus marquée de la mainmise du Big 3 sur le circuit. Roger Federer à la retraite, Rafael Nadal très souvent blessé et Novak Djokovic intermittent du spectacle depuis deux ans en raison de son statut de non-vacciné, des portes se sont naturellement ouvertes, créant une sorte d'appel d'air.
"Pour un joueur qui dispute les qualifications, la priorité principale, c'est d'intégrer le tableau principal, pour jouer les grands joueurs. La pression est là, constate encore Hanfmann. La satisfaction d'atteindre le grand tableau est vraiment présente, mais elle ne dure pas. Parce qu'une fois que vous y êtes, vous voulez aller plus loin. Ce qui m'a aidé dans le passé, c'est de trouver mon rythme en enchaînant les matches, parce que je deviens dangereux à ce moment-là. A Houston, j'ai gagné mon 1er tour et je suis allé loin (en demi-finales, NDLR), et à Santiago aussi (quarts)."
Entre l'ère des cannibales du "Big 3" et celle qui pourrait être dominée par Carlos Alcaraz, Holger Rune ou encore Jannik Sinner, la période de transition actuelle est pleine d'opportunités et ils sont nombreux à le constater. "C'est une super sensation de rentrer sur le court contre un joueur comme Rublev et de ne plus avoir peur, résume Hanfmann. Avant, c'était peut-être le cas. Je me serais dit : 'Wow, OK, je ne sais pas comment je peux rivaliser', mais maintenant, je sais que j'ai battu ces gars." Rien à perdre, et même tout à gagner : le mot d'ordre tend à se généraliser.
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