Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

ATP Rotterdam - Auger-Aliassime : "C'est un grand soulagement, je peux jouer plus librement maintenant"

Maxime Battistella

Mis à jour 14/02/2022 à 07:49 GMT+1

ATP ROTTERDAM - Titré pour la première fois de sa carrière sur le circuit dimanche face à Stefanos Tsitsipas (6-4, 6-2) aux Pays-Bas, Félix Auger-Aliassime n'a pas caché qu'il avait passé un cap important dans sa carrière après huit échecs en finale. Sur le plan mental, le Canadien a fini par trouver la solution, ce qui ne le rend que plus dangereux pour ses adversaires à l'avenir.

Un ATP 500 pour ouvrir son compteur : la victoire d'Auger-Aliassime sur Tsitsipas en vidéo

Il a serré les poings, s'est retourné accroupi vers son clan, laissant même tomber sa raquette. Pas connu pour être le plus expansif sur le court, Félix Auger-Aliassime a été secoué par bien des émotions en voyant l'ultime coup droit de Stefanos Tsitsipas sortir. Car cette balle de match signifiait bien plus que toutes celles qu'il avait remportées précédemment : elle a fait de lui un champion sur le circuit ATP. Un statut indispensable pour rêver plus grand et qui semblait se refuser à lui malgré une indéniable précocité.
"Depuis ma première finale voici trois ans, ça n'a pas été un long fleuve tranquille", a-t-il d'ailleurs avoué lors de la cérémonie de remise des trophées. Quand il s'était incliné à seulement 18 printemps face à Laslo Djere sur la terre battue de Rio, il n'y avait pourtant pas de quoi en faire une maladie. Après tout, c'était un baptême du feu, et même s'il était déjà très fort pour son âge, rien ne pressait. Il fallait bien en passer par là pour apprendre.
J'ai connu bien des nuits sans sommeil à force de penser à ce premier titre
Mais la phase d'apprentissage a duré jusqu'à s'éterniser. D'une première finale perdue, le Canadien est passé à trois fin 2019, à six fin 2020 et à huit à l'issue de la saison dernière. Et ce n'était pas le plus préoccupant. Car non seulement Auger-Aliassime n'avait jamais gagné une finale en huit tentatives, mais il n'avait pas remporté le moindre set, donnant l'impression de ne pas réussir à exprimer son tennis lors de ces occasions, de ne jamais vraiment se lâcher. Finalement vainqueur dimanche à son 9e essai, l'intéressé a confirmé qu'il faisait un blocage.
"C'est un grand soulagement, un poids en moins sur mes épaules. C'était beaucoup d'émotion avec ma famille après le match (sa mère était présente dans les tribunes à Rotterdam et il a appelé son père en visio-conférence une fois le titre gagné, NDLR). C'est fou. J'ai connu bien des nuits sans sommeil à force de penser à ce premier titre, de me demander pourquoi je n'y arrivais pas en finale", a-t-il confié dans la foulée de sa victoire.

Le spectre de l'éternel espoir chassé, "F2A" peut conquérir de nouveaux sommets

Un sentiment qui n'est pas sans rappeler celui évoqué par un certain Roger Federer, né lui aussi un 8 août, quand il avait remporté le premier de ses 103 trophées à Milan en 2001. Gagner, c'était une manière de concrétiser un potentiel, de ne plus se limiter aux simples débats sur un talent qui pourrait être gâché. De faire taire aussi les doutes nés des échecs précédents. Comme le Suisse avant lui, Auger-Aliassime ne voulait pas incarner l'éternel espoir, pas assez solide mentalement pour devenir plus grand.
"Cette année, je voulais surmonter ça, être un meilleur joueur, plus régulier, plus solide dans la tête. Aujourd'hui (dimanche) et cette semaine, je l'ai montré contre certains des meilleurs joueurs du monde. Je suis incroyablement heureux d'avoir ce premier titre dans la besace et maintenant, je peux jouer plus librement", a-t-il estimé. Et pour cause, le Canadien avait fait preuve d'un sacré caractère déjà en demi-finale pour renverser Andrey Rublev, le tenant du titre, après la perte très frustrante du premier set au tie-break.
picture

Auger-Aliassime a fini par user Rublev pour s'offrir la place en finale

Il aura donc battu deux membres du Top 10 d'affilée pour ouvrir son palmarès, c'est ce qui s'appelle soigner son entrée dans la catégorie des champions. Et le faire à Rotterdam avait aussi une saveur particulière pour "F2A". "J'ai aussi joué mon premier match ATP ici grâce à une wild-card il y a quelques années (en 2018, NDLR). Donc c'est bien que j'y gagne mon premier titre. J'ai beaucoup de bons souvenirs ici. Merci au public d'avoir rendu cette semaine si spéciale pour moi, je m'en souviendrai toute ma vie", a-t-il encore fait remarquer lors de la cérémonie de remise des trophées.

La suite logique d'une progression régulière et de choix payants

Il a ainsi bouclé une boucle, celle du parcours initiatique. Car, en quelques mois, Auger-Aliassime a changé de dimension. En s'entourant de Toni Nadal, il avait déjà posé une première pierre avant la conquête de nouveaux sommets en Grand Chelem la saison dernière avec un quart de finale à Wimbledon (en battant Alexander Zverev en huitième) et une demie à l'US Open. Son début de saison 2022 n'a fait que confirmer la tendance avec une victoire collective à l'ATP Cup, avant de faire trembler Daniil Medvedev en quart de finale de l'Open d'Australie.
Ce sacre néerlandais n'est finalement que la conséquence logique de cette trajectoire, d'une consolidation progressive des fondamentaux de son jeu. Alors qu'il lui arrivait il y a encore quelques mois de connaître des passages à vide, des moments de fébrilité avec des enchaînements de doubles fautes par exemple, rien de tel ce dimanche. Plein d'autorité, le nouveau Félix est arrivé. "C'est le jour le plus heureux de ma carrière, et j'espère que c'est le premier d'une longue série." S'il poursuit dans cette voie, on ne voit pas pourquoi il en serait autrement.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité