ATP Toronto - Performance mémorable, Top 3 et soutien à la Grèce : Tsitsipas, les clés d'un second souffle

ATP TORONTO - Après des semaines de flottement dans son tennis, Stefanos Tsitsipas semble avoir retrouvé l'inspiration au Canada. Auréolé de son nouveau statut de numéro 3 mondial, le Grec s'est remis sur les rails et s'annonce comme un acteur majeur du circuit lors de cette tournée nord-américaine privée du Big 3.

Stefanos Tsitsipas à Toronto en 2021

Crédit: Getty Images

Trois ans ont passé, mais le souvenir reste vivace dans son esprit. Le jour de ses 20 ans, Stefanos Tsitsipas, alors 27e joueur mondial, jouait (et perdait) sa première finale de Masters 1000 face à Rafael Nadal à Toronto. Cette semaine-là, le Grec avait cassé la baraque, devenant le plus jeune joueur à battre quatre membres du Top 10 (dont Novak Djokovic) dans le même tournoi depuis la naissance de l'ATP Tour en 1990. De retour sur les mêmes courts canadiens, il a fêté jeudi dignement un nouvel anniversaire en maîtrisant totalement le tout récent vice-champion olympique Karen Khachanov (6-3, 6-2). La performance, plus que convaincante, accrédite la thèse d'un rebond dans la perspective de l'US Open après une période difficile.
Numéro 1 à la Race en juin dernier lors de sa première finale en Grand Chelem à Roland-Garros, Tsitsipas a eu du mal à encaisser son échec parisien (battu par Novak Djokovic alors qu'il menait deux manches à rien, NDLR). Ces deux derniers mois, avant son arrivée à Toronto, il n'a gagné que trois matches pour autant de défaites dont une dès le 1er tour de Wimbledon face à Frances Tiafoe. Sur le gazon londonien, il avait ainsi regretté manquer de "fighting spirit".

La revanche contre Humbert, un déclic mental

Au Canada, le talentueux Grec l'a totalement retrouvé, notamment lors de son entrée en lice en guise de revanche des Jeux Olympiques (défaite en huitième de finale) face à Ugo Humbert. Un succès d'autant plus important que le Français lui a donné du fil à retordre, arrachant un tie-break du deuxième set d'anthologie de 22 minutes (15-13) en sauvant 5 balles de match au passage. Mais Tsitsipas ne s'est pas laissé abattre pour l'emporter (6-3, 6-7, 6-1). "Je ne voulais pas penser aux Jeux. Ce qu'il s'est passé ne peut être changé, et je ne veux pas que ça m'affecte. Je ne veux pas que ça rentre dans ma tête. J'ai juste fait preuve d'une force mentale incroyable pour surmonter ce tie-break difficile", a-t-il alors confié.
Mais comment expliquer ce retour de flamme chez Tsitsipas ? Sans doute le souvenir de sa belle aventure de 2018 a-t-il joué un rôle, mais l'intéressé a aussi rallumé la flamme (à défaut de l'avoir fait à Tokyo…) en prenant conscience de son nouveau statut. En début de semaine, il est ainsi monté pour la première fois de sa jeune carrière sur le podium mondial, en y délogeant Nadal par la même occasion. "Être à ce classement, c'est une immense motivation pour moi et ça me montre que j'ai très bien joué jusqu'ici. J'ai tellement travaillé pour faire partie du Top 3, c'est un cap spécial pour moi", a-t-il d'ailleurs reconnu.
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Incisif, Tsitsipas a retrouvé le feu sacré et Khachanov en a fait les frais : le résumé

Video credit: Eurosport

Un nouveau statut et un drame qui l'obligent

D'une certaine manière, il s'est convaincu qu'il devait être digne de cette nouvelle place de choix dans la hiérarchie. Et son implication sur le court s'en est ressentie. Mais Tsitsipas a sans doute aussi retrouvé l'œil du tigre parce qu'il ne joue pas que pour lui cette semaine. Marqué par les terribles incendies qui ont ravagé la Grèce ces derniers jours (70 000 hectares partis en fumée et deux morts), il voit dans ses performances au Canada un moyen de faire preuve de résilience.
"Mon cœur est avec tout le peuple de Grèce. Je viens de la banlieue sud d'Athènes. Quand j'y étais il y a quelques jours, je pouvais voir les feux. Des nuages immenses, géants, de la fumée, visible depuis très loin. Même à la plage ce jour-là quand je suis allé nager, on pouvait voir les débris générés par la fumée et les feux dans la mer. J'essaie d'aider du mieux que je peux, d'abord parce que c'est mon pays. J'ai grandi là-bas. Je le fais pour les gens, aider est le moins que je puisse faire. C'est très triste."
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Stefanos Tsitsipas contemplant le gâteau d'anniversaire offert par l'organisation du tournoi de Toronto pour ses 23 ans en 2021

Crédit: Getty Images

Avec l'expérience, il digère mieux l'échec malgré tout

En mission, Tsitsipas a ainsi pu mettre de côté la blessure de la finale perdue à Roland. Car il s'agit bien d'une blessure mentale pour un joueur si passionné et investi quotidiennement dans son sport que la défaite lui est peut-être plus insupportable que pour la plupart de ses collègues. Déjà il y a deux ans, à la suite de son revers face à Stan Wawrinka lors d'un huitième de finale de Roland-Garros aussi cruel pour lui que somptueux, il avait marqué le coup. Pour se remettre la tête à l'endroit, il avait même dû attendre la tournée asiatique de l'automne, avant de finir en boulet de canon avec un sacre au Masters de Londres.
Cette fois, le Grec a eu besoin de deux fois moins de temps pour rentrer à nouveau dans la danse. C'est aussi la victoire de l'expérience. A 23 ans, il est bien plus solidement armé dans sa quête de grandeur. En l'absence du Big 3 dans cette tournée nord-américaine, Tsitsipas a l'occasion de s'affirmer comme le patron temporaire du circuit. Et de relancer sa quête d'un titre en Grand Chelem à l'US Open, seul Majeur où il n'a pas encore atteint la seconde semaine.
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