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ATP Toronto : Quand Gaël Monfils remonte le temps

Maxime Battistella

Mis à jour 10/08/2023 à 13:33 GMT+2

Vainqueur de son premier membre du Top 5 mondial depuis un an et demi mercredi au 2e tour du Masters 1000 de Toronto face à Stefanos Tsitsipas (6-4, 6-3), Gaël Monfils a impressionné. A près de 37 ans, il a montré que quand la forme revenait, il était toujours ce facteur X dangereux pour n'importe qui sur le circuit. Son prochain défi : confirmer et rester régulier à ce niveau.

Gaël Monfils à Toronto en 2023

Crédit: Getty Images

Un parpaing à 188 km/h. Oui, vous avez bien lu, Gaël Monfils a envoyé un coup droit gagnant à 188 km/h lors du 8e jeu de son duel face à Stefanos Tsitsipas, mercredi au 2e tour du Masters 1000 de Toronto. Et au-delà des cris d'admiration bien légitimes du public canadien, le Français a ainsi marqué au fer rouge le numéro 4 mondial qui restait pourtant sur un 10e titre conquis dimanche dernier à Los Cabos. Déjà réjouissant contre Christopher Eubanks au 1er tour et Alexander Bublik à Washington, deux membres du Top 30, le Français a encore passé la vitesse supérieure, et de quelle manière !
C'est simple, Monfils n'avait plus été à pareille fête contre un tel adversaire depuis son succès contre Daniil Medvedvev, alors numéro 1 mondial, à Indian Wells en mars 2022. Coïncidence (ou pas), il avait donc réalisé cette performance sur le continent américain, une terre qui l'a toujours inspiré. Au Canada, il a d'ailleurs atteint à deux reprises le dernier carré en 2016 et 2019, c'est dire s'il s'y sent à l'aise. Mais de là à retrouver ce niveau à près de 37 ans et après une saison quasi-blanche (une seule victoire au 1er tour de Roland-Garros avant cette tournée US), alors qu'il pointe cette semaine à la 276e place mondiale, il y a de quoi être bluffé.

Un niveau de Top 10 retrouvé en... deux semaines

Le principal intéressé, lui, ne l'est pas. Comme l'a confirmé sa joie finalement peu démonstrative à l'issue de sa victoire et son analyse lucide de la partie. "Je savais que Stef était très confiant, qu'il essaierait d'aller chercher les points, a-t-il lâché en interview sur le court. J'ai essayé de remettre beaucoup de balles, de frapper assez fort et de ne pas le laisser dicter trop le jeu. Je crois que j'ai bien réussi."
Il a effectivement parfaitement mené sa barque. Vitesse, efficacité sur première balle (85 % de points gagnés derrière), agressivité et concentration du premier au dernier point : tout y était. Tactiquement, Monfils a livré la prestation quasi-parfaite en prenant donc sa chance en coup droit dès qu'il l'a pu, en jouant fréquemment en volume sur le revers à une main adverse – forçant ainsi Tsitsipas à prendre la balle au-dessus de l'épaule et à raccourcir à l'échange – et en couvrant son terrain comme à ses plus belles heures.
Expliqué comme cela, le plan paraît cousu de fil blanc. Il l'était parce que Monfils, en retrouvant confiance en son physique, a gagné en clarté dans son esprit. Il a aussi vite appris de sa mésaventure du 1er tour où il avait tremblé au moment de servir pour le match dans le deuxième set. "Pour conclure, c'est toujours pareil. Il faut rester calme dans sa tête et faire un choix simple. Honnêtement, j'ai juste essayé de la jouer cool et de faire ce que j'avais fait pendant le match. Pas de panique, d'une certaine façon", a-t-il ajouté.
Chaque match joué réhabitue mon corps à cette intensité
En finalement très peu de temps – il a gagné quatre matches en deux semaines soit… quatre fois plus qu'en un an –, Monfils a donc retrouvé un niveau qui n'a rien à voir avec son classement actuel. Quand il pratique son meilleur tennis, il reste la référence du tennis français masculin. "Je dirais que lorsque je suis presque à 100 % et que je me sens bien, je suis toujours un adversaire coriace. C’est pour cela que je continue à jouer, parce que je crois toujours que je peux être un adversaire coriace pour ces gars‐là. Je suis heureux d’avoir réussi à passer ces semaines, plus ou moins, disons, avec un peu de douleurs et tout le reste", a-t-il estimé en conférence de presse.
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C'était du grand Monfils : le résumé de sa belle victoire contre Tsitsipas

A Toronto, il a fait une telle impression sur ses deux premiers matches que des images de sa meilleure saison en 2016 sont revenues en mémoire. C'était La Monf' version vintage. Aussi explosif et spectaculaire – à l'image d'un coup droit sauté décroisé dont lui seul a le secret encore contre Tsitsipas – que constant au cours de ces matches. De là à l'imaginer redonner de très belles couleurs au tennis tricolore lors du dernier Grand Chelem de l'année, il n'y a qu'un pas à ce rythme. Mais à son âge, même s'il ne le fait pas ces derniers temps, et après toutes ses galères sur le plan physique, il sait que son plus gros défi l'attend : enchaîner des prestations de ce standing.
"J'étais forcément fatigué après mon match contre Eubanks. Les nerfs fatiguent le plus, mais hier (mardi, pendant son jour de repos, NDLR), je me sentais bien. Mon corps s'emploie chaque jour et chaque match joué est une bonne chose pour qu'il se réhabitue à cette intensité. Je dois être réaliste mais je veux continuer à pousser mon corps et mon esprit, cette semaine et celles qui vont suivre. Je suis persuadé que je peux y arriver." L'Australien Aleksandar Vukic, son prochain adversaire, tombeur de Borna Coric et Sebastian Korda, est prévenu.
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