Ils ont épaté le circuit

LES ANCIENS SE RAPPELLENT AU BON SOUVENIR DES CADORS

Indian Wells, demi-finale : Ivan Ljubicic bat Rafael Nadal, 3-6, 6-4, 7-6

En plein désert américain, un grand croate chauve exulte. Ivan Ljubicic, 31 ans, vient de remporter son premier Masters 1000. "J'ai gagné la Coupe Davis (en 2005), une médaille olympique (en double en 2004), j'ai fini dans le Top 5 mondial mais cette victoire rend tout ça encore plus beau", déclare-t-il après la finale. Pendant une dizaine de jours Ivan est redevenu terrible. "J'ai probablement joué le meilleur tennis de ma carrière", confirme-t-il. Et ses adversaires l'ont constaté. Parmi eux : Andy Roddick en finale, Novak Djokovic, et... Rafael Nadal. En demi-finale, il sauve avec l'aplomb d'une catapulte, fort d'un service qui n'avait plus rien de moyenâgeux, quatre balles de break lors d'un sixième jeu crucial. Il joue ensuite ce qu'il a appelé le meilleur jeu décisif de sa carrière. Nadal s'incline. En 2011, il se méfiera...

Halle, finale : Lleyton Hewitt bat Roger Federer 3-6, 7-6(4), 6-4

Demandez à Gustavo Kuerten ou à David Nalbandian ce qu'il en coûte de revenir sur le circuit après une opération de la hanche. Lleyton Hewitt, qui a subi deux opérations, a déjà réussi l'exploit de se repositionner dans le haut du classement ATP. Après une année 2009 méritante, l'Australien a brillé une fois en 2010. A Halle, là où Roger Federer prépare habituellement en douceur Wimbledon, l'Australien a bousculé la hiérarchie. A la surprise générale, Federer, qui restait sur 76 victoires sur 77 sur gazon, dont 29 succès de suite en Allemagne, et sur 15 victoires d'affilée face à l'Australien... chute en finale. "Roger est un diable d'adversaire sur gazon, c'est fantastique", dit Lleyton à la sortie du court. A 29 ans, c'est sa première victoire sur le Suisse depuis 2003. "Ma carrière va sur sa fin, dit Lleyton, que l'on attendra encore une fois sur gazon en 2011, plutôt que sur les surfaces plus exigeantes pour sa hanche...

Bangkok, demi-finale : Guillermo Garcia-Lopez bat Rafael Nadal 2-6, 7-6(3), 6-3

En Espagne, il y a Rafael Nadal, et les autres. En "vieillissant, Rafael Nadal a laissé un peu d'air à ses compatriotes, au point de leur laisser le privilège de gagner la Coupe Davis sans lui en 2008, mais il a resserré l'étau en général. Quand il arrive à Bangkok face à Guillermo Garcia-Lopez, 53e mondial, le N.1 mondial reste sur 64 victoires et 4 défaites lors des 52 dernières semaines. Bon, Guillermo ne s'inquiète pas et fait comme si les balles de break n'existait pas. 26 balles de break occultées, c'est un sacré exercice d'impassibilité. Garcia-Lopez a tenu bon et emporté par cette victoire inespérée, a remporté le titre face à Jarkko Nieminen avant de battre un peu plus tard Tomas Berdych à Shanghai. A confirmer en 2011.

M1000 Paris-Bercy, 1/8 : Michael Llodra bat Novak Djokovic 7-6, 6-2

Quand un joueur arrive déguisé en Zorro sur un court d'un Masters 1000, il faut s'inquiéter. Cela veut dire que le joueur est assez confiant pour amuser la galerie et jouer au plus haut niveau. Quand il s'appelle Novak Djokovic, on sait qu'on ne va pas forcément rigoler. Ce jour-là dans le Palais Omnisport de Paris-Bercy, c'est Michaël Llodra qui est en face de lui, qui est le plus fameux boute-en-train français du circuit mais qui joue le meilleur tennis de sa vie. Et, en effet cela ne va pas rigoler, mais pas dans le sens prévu :

Djokovic le farceur s'incline devant Mika le blagueur : "Je dois vraiment le féliciter, d'ailleurs, je l'ai fait avant de quitter le court. Il a joué le match parfait. Je ne pense pas avoir mal joué, j'ai même plutôt bien retourné pendant le premier set, mais à chaque fois qu'il y avait un point important à jouer, il a sorti un service magistral, où il a touché la ligne, avant de claquer une volée extraordinaire. Tout le mérite lui revient. Il a gagné les points quand il en a eu besoin, sur mes deux balles de set en fin de premier set, quand je mène 0/40 sur son service... Il méritait de gagner." Djokovic, N.3 mondial, prendra sa revanche indirectement deux semaines plus tard, à Belgrade. A Llodra de prouver, à plus de 30 ans, qu'il peut rejouer de cette manière sur des surfaces moins rapides.