Pour Gaël Monfils, c'est l'été de tous les dangers

De blessures en déconvenues, Gaël Monfils vit une saison 2017 pénible, loin en tout cas du niveau qui lui avait permis un temps de grimper au sixième rang mondial fin 2016. Et le pire pourrait encore être à venir pour le Parisien. Les prochaines semaines vont être déterminantes pour l'actuel deuxième joueur français au classement ATP. Un rang qu'il pourrait perdre prochainement si son retour sur dur se montrait difficile.

Après un tournoi de Wimbledon conclu au troisième tour par une défaite contre Adrian Mannarino, Monfils rentre dans une période charnière de sa saison. A la même époque l'an dernier, le Tricolore avait vécu une série des plus fastes, déjà au lendemain d'un Wimbledon insipide (éliminé au premier tour par Jérémy Chardy). Son retour sur surface dure lui avait alors donné un second souffle, suffisamment pour lui octroyer une place au Masters de fin de saison.

Des bons résultats synonymes désormais de points à défendre pour maintenir sa place dans la hiérarchie du tennis mondial. Problème, Monfils est aujourd'hui loin du compte. Son retour à la compétition cette semaine sur la terre battue croate d'Umag aura duré à peine plus de 2h15, le temps d'une défaite en trois sets (7-6, 4-6, 6-3) contre le Brésilien Rogério Dutra Silva, qui n'avait avant ce jeudi jamais battu un membre du Top 20 mondial. Qu'il se réjouisse vite. Car à quelques semaines près, la stat aurait pu ne plus être exacte.

A compter d'aujourd'hui jusqu'à la fin de l'US Open, Gaël Monfils n’a pas moins de 1670 points à défendre au classement ATP. Un chiffre considérable alors qu'au dernier ranking, il comptait un peu moins de 2800 points à son actif. Si Umag représentait une reprise en douceur et une forme de bonus (finalement vaine), la suite des événements lui laisse une marge de manœuvre bien plus réduite. Le Tricolore devrait enchaîner plusieurs tournois d'importance ces prochaines semaines selon le planning qu'il a lui-même dévoilé lors de son point de mi-saison adressé à ses fans.

Monfils va décoller pour le continent américain et disputer l'ATP 500 de Washington (du 31 juillet au 7 août), puis les Masters 1000 de Montréal (du 7 au 13 août) et de Cincinnati (du 13 au 20 août) avant de se présenter à Flushing Meadows.

Autant de rendez-vous où il avait engrangé en 2016 :

Soit 950 points potentiellement à perdre d'ici l'US Open et autant de risques de voir sa place au classement dégringoler. Une telle opération compliquerait sérieusement sa tâche lors du Grand Chelem new-yorkais, lui assurant une tête de série plus basse et, en ricochet, un tableau encore plus relevé. Un hypothétique 0 pointé lui vaudrait ainsi une chute aux alentours de la 20e place mondiale, puisqu'hormis Pablo Carreno Busta (16e mondial avec 2350 points) et Nick Kyrgios (20e avec 1940 points), la plupart de ses poursuivants n'ont qu'un faible pécule à défendre.

A l'inverse, cette période très tendue pourrait être aussi un bon tremplin pour Monfils, à même de lui redonner confiance et forme physique avant l'US Open, où, à partir du 28 août prochain, il jouera une grosse partie de sa saison après sa demi-finale l'an dernier (soit 720 points). Mais la tendance n'est guère à l'optimisme. S'il reste 13e joueur mondial, le showman ne figure même pas dans le Top 30 de la Race cette saison, signe de ses performances en berne. 31e et seulement 5e joueur français sur ses résultats de l'année, Monfils doit absolument se ressaisir. Sous peine de voir son été devenir un chapitre supplémentaire de son cauchemar de 2017.