ATP 500 Vienne | Opposés en finale, neuf mois après l'Open d'Australie : Jannik Sinner-Alexander Zverev, le match d'après

Alexander Zverev a perdu quelque chose en route à Melbourne il y a neuf mois pratiquement jour pour jour. En étant froidement défait par Jannik Sinner en finale de l'Open d'Australie, l'Allemand s'était rendu compte que l'occasion de s'offrir un Grand Chelem s'éloignait de plus en plus avec l'avènement des deux nouveaux ogres du circuit. "Je ne suis simplement pas assez bon", avait-il lâché, fataliste après sa défaite en trois sets (6-3, 7-6, 6-3) et après que le Transalpin avait éparpillé tous ses espoirs de titre dans la Rod Laver Arena.

Depuis, le finaliste malheureux a vécu une saison pénible durant laquelle il ne s'est offert qu'un titre, chez lui à Munich, et beaucoup (trop) de déceptions. Après ces déconvenues, dont une élimination récemment au 3e tour de Shanghai face à Arthur Rinderknech, l'Allemand a retrouvé une régularité qui l'a porté jusqu'à la finale du tournoi de Vienne où il retrouvera son bourreau de Melbourne. Après une victoire poussive contre Jacob Fearnley pour son entrée en lice, il a enchaîné face à Matteo Arnaldi, bénéficié du forfait de Tallon Griekspoor et a été très solide face à Lorenzo Musetti pour s'offrir sa revanche tant attendue.

De là à dire qu'il est en mesure de concurrencer Jannik Sinner ? Difficile à dire tant l'Italien semble sur coussins d'air cette semaine à Vienne. Est-ce que les mots qu'il avait prononcés lorsqu'il avait été battu à Melbourne vont résonner dans sa tête ? "Tu es le meilleur joueur au monde de loin. J'espérais être plus qu'un simple candidat aujourd'hui, mais tu étais juste trop fort. C'est aussi simple que ça. Félicitations", avait déclaré l'Allemand à l'attention de son adversaire. Forcément, en remportant la finale sans laisser une miette, une ouverture, le numéro un mondial d'alors avait dégoûté son adversaire.

D'autant plus que cette défaite a laissé des traces chez lui. "Je n'ai pas pris de repos après l'Australie et ça m'a beaucoup affecté mentalement, avait-il avoué au tournoi de Monte-Carlo début avril, duquel il avait pris la porte dès son entrée en lice face à Matteo Berrettini. Je n'ai pas vraiment eu le temps de me rendre compte de ce qu'il s'était passé. J'ai juste continué à jouer, ce qui n'était certainement pas la chose la plus intelligente à faire."

Assez étonnamment lorsque l'on regarde l'historique des confrontations entre les deux joueurs, c'est l'Allemand qui tient la corde avec un bilan de 4 victoires pour 3 défaites. Oui, mais à y regarder de plus près, il ne l'a plus battu depuis 2023 et un huitième de finale à l'US Open. Depuis, donc une demi-finale à Cincinnati et cette fameuse finale à Melbourne. Les affrontements entre les deux joueurs demeurent rares sur le circuit, et tiennent plutôt du manque de régularité du géant allemand que d'un réel destin. Quoi qu'il en soit, il est opposé à l'Italien en indoor, une surface qui lui réussit particulièrement, en témoigne son titre l'an passé au Rolex Paris Masters. Ce dimanche, à Vienne, il aura l'occasion d'enfin refermer une plaie ou de se rendre compte que Sinner est simplement trop fort, comme il y a neuf mois aux Antipodes.