Gachassin est président

Lors de l'assemblée générale élective qui a eu lieu au stade Roland-Garros à Paris, la Liste "FFT-2012", conduite par Jean Gachassin, a obtenu 69,3% des voix et 39 sièges au comité de direction. La liste Alternance "FFT 2009-2012", menée par Alain Fischer, a recueilli 25,1% des suffrages et cinq sièges, la liste "Tennis au coeur" d'Alain Moreau 5,6% et un représentant.

Jean Gachassin, 67 ans, trois quarts aile, arrière, centre et ouvreur du XV de France dans les années 1960, a exercé la profession d'huissier de justice jusqu'à sa retraite. Il était depuis seize ans le président de la Ligue Midi-Pyrénées. Le nouveau président a déclaré qu'il voulait "redonner au sport sa place dans le débat" lors de sa première conférence de presse en tant que président, avant de se rendre à Orléans pour encourager l'équipe de France de Fed Cup, en difficulté face à l'Italie.

Il a annoncé que le Directeur technique national Patrice Dominguez resterait en fonction. Le prédécesseur de Jean Gachassin, Christian Bîmes, élu pour la première fois en 1993, ne se représentait pas après avoir été renvoyé devant le tribunal correctionnel de Paris pour prise illégale d'intérêt et abus de confiance à la suite d'une plainte déposée par cinq licenciés de la FFT en décembre 2004.

Acculé, le président a renoncé au pouvoir quasi absolu qu'il a mis en place au cours de toutes ces années et qui ne pouvait plus - en principe - lui échapper grâce au système par scrutin de liste introduit en 2005. La liste gagnante de l'élection remporte 75 pour cent des 45 sièges disponibles au Comité directeur. L'opposition est peu représentée.

Personnage contesté pour ses manières de faire, Bîmes a été un président omniprésent, maître d'oeuvre de la bonne santé de la FFT. Le tennis est le premier sport individuel français en termes de licenciés (1.100.000) et le deuxième derrière le foot. Les finances sont excellentes grâce au tournoi de Roland-Garros et les résultats sportifs sont bons.

"Christian Bîmes était un président fort mais il y avait quand même un président dans l'avion. C'était un pilotage avec une seule manette et on pensait qu'il fallait que ce soit plus collégial. Mais en tout cas, il y avait quelqu'un", reconnaît Hugues Cavallin, vice-président de Bîmes et engagé contre lui sur la liste de Fischer, qui ne se fait guère d'illusion sur ses chances de s'imposer dimanche. "On y croit jusqu'au bout mais on est des gens réalistes. Ça nous semble très difficile aujourd'hui" , admet Alain Fischer, qui estime la répartition des voix avant vote en sa faveur à 1/3 contre 2/3 pour Gachassin.

A 66 ans, Gachassin, qui marche aux côtés de Bîmes depuis 16 ans, est l'héritier légitime du pouvoir. Ancien international de rugby, cet huissier de justice à la retraite jouit d'un fort capital sympathie. "Quand on s'est réuni après l'annonce de Christian , on m'a dit: "Jeannot, y a que toi qui peut fédérer, tu connais du monde politiquement, sportivement, tu connais les médias" raconte celui que l'on surnomme Peter Pan et qui a reçu le soutien de plusieurs personnalités, dont celle de l'emblématique Yannick Noah.

Gachassin, qui promet une gouvernance collégiale mais qui veut autour de lui "mes gars bien à moi", a regretté que Fischer et Cavallin, "des amis", n'aient pas choisi de s'unir avec lui. Les deux vice-présidents, tous deux proches du pouvoir Bîmes, ont été catalogués comme les Parisiens de la campagne et ont été "diabolisés " selon eux par les adversaires, en raison de leurs liens étroits avec le groupe privé Lagardère.

Reste enfin l'industriel Alain Moreau, qui se définit lui-même comme un "poil à gratter", et qui a été marginalisé. Il est le seul candidat à avoir remis en cause l'extension du stade de Roland-Garros, un dossier au coeur de la campagne.