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L'exception Bercy

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ParEurosport

Mis à jour 09/11/2011 à 12:12 GMT+1

Entre Roger Federer et Bercy, ça n'a jamais été l'amour fou. Ses résultats au POPB, médiocres au regard des standards du Suisse, sont là pour en témoigner. Mais l'ancien numéro un mondial, qui débute aujourd'hui face à Mannarino, n'a peut-être jamais eu autant d'atouts pour s'imposer enfin à Paris.

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Crédit: Eurosport

Dans la glorieuse carrière de Roger Federer, Bercy marque une vraie curiosité. Presque une anomalie. Dans tous les tournois majeurs du calendrier ATP, des quatre tournois du Grand Chelem au Masters en passant par les Masters 1000, le Suisse a toujours atteint au moins une fois la finale dans chacun d'entre eux. Dans tous, sauf un. Au POPB, jamais Federer n'a réussi à rallier ce stade de la compétition. Avant 2010, il n'avait jamais figuré dans le dernier carré. Son ratio victoires-défaites (10-7) témoigne d'ailleurs de son faible rendement dans l'est parisien.
Comment expliquer cette singularité "bercyesque" ? "C'est vrai que c'est un peu étonnant, admet-il. Je ne vais pas dire que je suis surpris de ne jamais avoir gagné ici, mais c'est en indoor, et je pense que c'est en indoor que mon jeu s'exprime le mieux. C'est là que j'ai éclaté, à Toulouse en 1998, puis à Marseille et Rotterdam. Alors, considérant le succès que j'ai pu avoir en indoor, c'est un peu décevant de se dire que je n'ai jamais atteint la finale ici." L'intéressé n'a donc pas de réponse toute faite. "C'est un ensemble de choses", dit-il simplement. A travers ses propos et son parcours, on peut démasquer plusieurs raisons majeures à son manque de réussite.
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Crédit: dpa

Coincé entre Bâle et le Masters
Dans un premier temps, il a eu du mal à se faire à l'endroit. "C'est vrai, confirme le numéro 4 mondial, je n'aimais pas trop cette salle au début. Jusqu'à il y a deux ou trois ans, mes sensations n'étaient pas bonnes, notamment à cause de la distance derrière le court." Récemment, il avait aussi évoqué la luminosité. Pourtant, ses quarts de finale en 2002 et 2003 resteront longtemps ses meilleurs résultats, jusqu'à ce qu'il se fraie enfin un chemin jusqu'aux demies, l'an dernier. Il faut dire aussi qu'avec trois absences (de 2004 à 2006) et un abandon en cours de route (forfait avant les quarts en 2008), Federer n'a défendu pleinement ses chances qu'une fois sur deux depuis sa prise de pouvoir au sommet du tennis mondial en 2004. "J'ai souvent été blessé au moment de Bercy", rappelle-t-il. Enfin, dernier élément souligné par Federer, il est parfois tombé contre des joueurs chauds bouillants, comme David Nalbandian en 2007.
Mais à ces raisons conjoncturelles, il y a peut-être, aussi, un problème de fond. Le tournoi de Bercy, coincé entre Bâle et le Masters, soit les deux principaux objectifs du Suisse à l'automne, ne peut être plus mal placé pour le séduire pleinement. "La préparation n'est pas idéale pour moi, reprend Federer. Je suis presque toujours arrivé ici en sortant de Bâle où j'avais joué beaucoup de matches. Je n'ai jamais eu quatre ou cinq jours pour m'adapter et me préparer." Il n'a jamais bâclé son tournoi à Paris, loin de là, mais la petite flamme nécessaire lui a peut-être manqué en certaines occasions. "J'ai toujours essayé de faire de mon mieux", confiait-il dimanche après sa victoire à Bâle, avant d'avouer qu'il n'a jamais pris au tragique ses éliminations parisiennes "parce qu'il fallait se reconcentrer tout de suite sur le Masters."
Frais comme jamais
Alors, 2011 marquera-t-il la fin de cette exception? Possible. Le contexte semble favorable. Rafael Nadal n'est pas là. Novak Djokovic, avec son épaule en vrac, n'est pas au mieux et Andy Murray sort d'un forfait à Bâle. Federer, lui, arrive en pleine forme. Physiquement et mentalement. Certes, il a encore joué cinq matches en cinq jours à Bâle, mais après sa longue coupure post Coupe Davis, il apparait très frais. "Ces six semaines de repos m'ont fait beaucoup de bien. J'en avais besoin, j'avais plein de petites douleurs, à la cuisse, au poignet, à la cheville. Rien de très grave mais suffisamment sérieux pour que je coupe vraiment. Il y a longtemps que je ne m'étais pas senti comme ça", prévient le Bâlois.
Et même s'il n'y a jamais de tableau facile dans un Masters 1000, compte tenu de la densité du plateau, son parcours semble relativement clément jusqu'en demi-finales. Avec Gasquet, Simon et Fish comme autres têtes de séries dans son quart, soit trois joueurs en mal de jeu et de références ces derniers temps, il aurait pu être plus mal loti. Décontracté mais déterminé, l'homme aux 16 titres du Grand Chelem a peut-être plus envie de ce titre parisien qu'il ne l'a jamais eue. "Je crois que le meilleur reste à venir pour moi ici, estime-t-il. Je ne suis pas passé très loin l'année dernière et ça me motive pour aller au bout cette fois. J'aimerai beaucoup gagner à Bercy. Je viens pour faire des dégâts." Tout le monde est prévenu.
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