Casper Ruud sur la finale de l'US Open : "Je n'y pense pas en permanence mais..."

Casper Ruud a vécu une sacrée saison. Fin 2021, le Norvégien avait déjà fini sur une excellente note en intégrant le Top 8, avec un premier Masters à la clé. Mais il était presque considéré comme un intrus, ayant capitalisé avant tout sur des résultats probants dans des "petits" tournois sur terre battue. Douze mois plus tard, il a tordu le cou à cette critique-là. Devenu presque aussi performant sur surface rapide que sur ocre, il a encore grimpé au classement pour s'ancrer dans le Top 5. Il a même bataillé pour la place de numéro un.

Sa campagne 2022 restera marquée par ses premières grandes finales. Quatre au total : une en Masters 1000, deux en Grand Chelem et une dernière aux ATP Finals pour finir. Problème, Ruud les a toutes perdues. La plupart du temps, il n'a d'ailleurs même pas existé, à une exception près : celle de l'US Open contre Carlos Alcaraz. Ce jour-là, il y avait un très bon coup à jouer pour le Scandinave. Alcaraz, fatigué et tendu pour sa grande première dans une finale majeure, était à sa portée. Si Ruud doit nourrir un regret, il se situe là.

C'est ce qu'il a confirmé auprès d'Eurosport dans son rendez-vous désormais traditionnel, "Ruud Talk". "L'US Open, c'est là où j'ai été le plus proche, c'est ce que le score dit et c'est ce que j'ai ressenti", confie l'actuel numéro 3 mondial. Cette finale lui trotte toujours dans un coin de la tête. "Je n'y pense pas en permanence mais... j'ai des flashbacks qui me reviennent régulièrement, avoue-t-il. Comme, par exemple, si j'avais réussi ce passing ou n'importe quel coup pour mener deux sets à un sur les balles de set..."

C'est là, alors qu'il avait le vent dans le dos contre un Alcaraz qui semblait presque perdu, que s'est joué le titre. Le protégé de Juan Carlos Ferrero allait finalement s'en sortir avant de s'imposer en quatre manches. "Mais Carlos a joué de manière très courageuse sur ces deux points, juge Casper Ruud. Je veux dire, peut-être que je me suis montré un tout petit peu trop passif sur ces points-là, mais il faut aussi lui donner du crédit parce qu'il a joué sans peur dans un moment très tendu. Il est venu deux fois au filet et ça a payé."

Il lui reste donc un sentiment mitigé, entre l'impression de s'être montré à la hauteur de l'évènement, bien plus que lors de la finale de Roland-Garros où il n'avait pas existé contre Rafael Nadal, et une pointe de regret, voire un peu plus. "Les gens me reparlent de ce moment en me disant 'Pourquoi tu n'as pas fait ci ou ça ?' Mais ce n'est pas aussi simple. Clairement, c'est la finale dont je garde le meilleur souvenir parce que j'étais proche, mais en même temps, oui, j'ai ces flashs qui reviennent. Ils me disent que l'histoire aurait pu se terminer d'une toute autre façon."

Casper Ruud veut tout de même s'appuyer sur ce qu'il a accompli ces derniers mois. "Ça me donne aussi beaucoup de motivation pour l'an prochain, de savoir que j'ai été tout près, et si j'y parviens, je pourrais même devenir numéro un mondial, qui sait ?", veut se convaincre le Norvégien. "Très peu de joueurs gagnent un Grand Chelem ou sont numéro un dans leur carrière. C'est rare, et moi j'ai été tout près de le faire. Alors j'ai envie de travailler encore plus dur pour y arriver et ce sera sympa de voir ce qui va arriver", ajoute-t-il.

Alors, 2023 sera-t-elle l'année du franchissement de la dernière marche pour Ruud ? Entre Novak Djokovic et Rafael Nadal toujours là, Carlos Alcaraz bien installé, l'ex-NextGen toujours relativement jeune de Medvedev à Tsitsipas en passant par Zverev et l'émergence des Rune, Auger-Aliassime et quelques autres, il pourrait avoir du mal à se faire une place au soleil. Mais après tout, qui, voilà un an, aurait misé sur sa présence dans la moitié des finales de Grand Chelem en 2022 ?

"J'ai gagné de l'expérience, j'en aurais davantage désormais si je retourne en finale, mais je me rends également compte qu'il est possible que je ne rejoue jamais la moindre finale", sourit-il. Auquel cas cette finale de l'US Open 2022 restera son regret éternel. Et s'il n'y pensera pas tout le temps, ces flashs pourraient bien continuer à lui rendre visite régulièrement.