France - Suisse : Jo-Wilfried Tsonga : chronique d'un calvaire en dix actes

Jeudi, 12h45 - Jo-Wilfried Tsonga se met d'emblée la pression : Il est confirmé comme titulaire en simple avec Gaël Monfils en finale face aux Suisses. Sourire aux lèvres et blagues partagées avec le Parisien durant le tirage au sort à la chambre de commerce de Lille, c'est la décontraction affichée dans le clan tricolore.

Jeudi, 13h25 - En conférence de presse, il annonce qu'il veut tout casser : "Ce n’est pas seulement un des grands moments de ma carrière, c’est LE plus grand moment de ma carrière. J’espère que je pourrai livrer une belle bataille et profiter à fond de ce moment qui sera exceptionnel pour moi et pour toute l’équipe. Notre capacité à jouer dépendra de notre capacité à gérer toute cette tension supplémentaire." Tsonga se savait déjà un peu touché à l'avant-bras droit, mais pensait jouer tout de même à fond le vendredi. Clément a souligné après-coup que la pression avait été difficile à gérer pour lui suite à cette nouvelle.

Vendredi, 16h30 -Tsonga est dominé par Wawrinka lors du match d'ouverture : Arrivé sur le court tête haute, le Manceau repart tête basse, après une défaite en quatre sets. Il ne le sait pas encore - ou alors il s'en doute déjà un peu - mais il ne remettra plus les pieds sur le court du week-end. C'est pourtant le contraire qu'il affirme en conférence de presse.

Vendredi, 18h - Tsonga veut jouer le double : "J'ai envie de me racheter, je n’ai pas envie de rester là-dessus. Après, ce n'est pas ma décision. Ce n'est pas mon entière décision..." Dans la foulée de son match, les douleurs sont apparues une fois les muscles de son bras droit refroidis. Il a confié vouloir essayer de s'entraîner samedi tout de même pour essayer de jouer et de se laisser une chance de disputer le double.

Samedi, 12h30 - Tsonga comprend qu'il ne rejouera plus : JWT termine son entraînement avec Gasquet. Pour tout le monde présent dans le stade à ce moment-là, c'est sûr qu'il jouera avec le Biterrois face à la paire suisse. Mais la présence du docteur Montalvan à ses côtés et de tout le staff technique français autour de lui attirent l'oeil. Il quitte l'entraînement le regard dans le vide.

Samedi, 13h01 -  Benneteau apprend qu'il sera finalement titulaire en double : A une heure et demi du début du match et une demi-heure de dévoiler la composition officielle du double, Benneteau, flanqué de Monfils, déboule sur le court pour s'entraîner en catastrophe. Plus de Tsonga dans les parages. Finalement, comme "prévu" lors du tirage au sort, Benneteau et Gasquet sont confirmés. Tsonga éclate en larmes au moment de la Marseillaise, lors de la cérémonie précédant le double.

Samedi, 19h35 – Clément laisse entendre que Tsonga jouera contre Federer : Le capitaine refuse de divulguer la moindre information mais explique que si son leader n'a pas disputé le double, c'est dans la perspective du match face à Federer. Officiellement, Tsonga a donc été "laissé au repos". Pourtant, tout le monde dans l'équipe sait que pour lui, c'est terminé. Clément termine sur une phrase lourde de sens : "Imaginez-vous bien que s’il y avait quelque chose, je ne vous dirais rien." Tout le monde a compris que quelque chose ne tournait pas rond, mais à cet instant, pour les observateurs, Tsonga semble encore partant pour dimanche.

Dimanche, 10h - Gasquet se prépare à défier Federer : Richard s'entraîne seul avec Arnaud Clément sur le court. Toujours pas de Jo-Wilfried Tsonga dans les parages. Deux heures plus tard, Gasquet est l'adversaire français annoncé face à Roger Federer. En un peu plus d'une heure, le Biterrois est expédié par le Bâlois pour offrir la Coupe aux Suisses.

Dimanche, 15h35 - Tsonga vit son dernier moment de solitude : Le Sarthois réapparait finalement sur le court, mais pour la remise des prix. A l'annonce de son nom, une partie du public le siffle.