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Goffin, vivement 2018 !

Laurent Vergne

Mis à jour 27/11/2017 à 20:38 GMT+1

COUPE DAVIS - Epatant à Londres lors du Masters, époustouflant à Lille en finale de la Coupe Davis, David Goffin a pris du coffre ces dernières semaines. Malheureusement pour lui, cela ne s'est pas traduit en termes de titre. Mais il a tout pour devenir à 27 ans un acteur de premier plan du circuit. Il peut et doit viser haut.

David Goffin.

Crédit: Getty Images

Le verre est plus qu'à moitié plein. Presque rempli à ras bord. Mais les coupes sont vides. David Goffin a été un formidable acteur de cette dernière ligne droite de la saison. Presque parfait au Masters, plus que parfait en finale de la Coupe Davis, il a peut-être davantage avancé en deux semaines qu'en deux ans. Il vient de franchir un seuil que certains n'atteignent jamais. Le voilà dans une dimension supérieure et devant lui s'ouvre maintenant des perspectives nouvelles après ce sprint final assez magistral, quoique très frustrant.
Frustrant parce que Goffin est passé tout près de remporter les deux derniers événements de l'année, qui auraient aussitôt donné à son palmarès une envergure qu'il n'a pas. A bientôt 27 ans, le Belge compte seulement quatre titres, trois ATP 250 et un 500, et n'a jamais dépassé les quarts de finale en Grand Chelem, stade qu'il n'a d'ailleurs atteint que deux fois. Dommage, donc, car avec un Masters et une Coupe Davis sous le bras, il aurait frappé fort. Finaliste à Londres, battu seulement par Grigor Dimitrov, il n'est donc également "que" finaliste de la Coupe Davis. Mais si sa carte de visite n'a pas changé de dimension, lui si.
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Grigor Dimitrov, David Goffin

Crédit: Getty Images

Le premier set contre Tsonga, révélateur de sa nouvelle confiance

Pour David Goffin, il y aura un avant et un après Masters. Battre trois des quatre meilleurs joueurs du monde et, surtout, Rafael Nadal et Roger Federer pour la première fois de sa carrière, lui a donné un formidable coup de booster. Et la façon dont il a laminé Jo-Wilfried Tsonga et Lucas Pouille, respectivement 15e et 18e au classement ATP, ce week-end à Lille, est venue confirmer son nouveau standing. "C'est vraiment une super fin de saison pour moi, j'ai le sentiment du devoir accompli", a-t-il commenté dimanche, malgré la déception.
Son premier set contre Jo-Wilfried Tsonga a traduit à merveille sa métamorphose. Ce set, il y a quelques mois, David Goffin l'aurait perdu. La sécheresse du score final (7-6, 6-3, 6-2) ne doit pas faire oublier l'intensité assez remarquable de cette première manche. Tsonga a servi à la perfection. Et sur ses jeux de retour, il a constamment agressé son adversaire. "C’est incroyable comment il a commencé, soupire le Liégeois. Il a voulu montrer qu'il était chaud, qu’il était prêt à envoyer du lourd." Résultat, le numéro un belge a ramé sur tous ses jeux de service et a dû sauver six balles de break, dont une sous forme de balle de set. Si les sets se distribuaient aux points à 6-6, Tsonga l'aurait emporté à l'unanimité.
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David Goffin après sa victoire contre Jo-Wilfried Tsonga

Crédit: Getty Images

Relâchement sidérant

Mais si le Manceau a peut-être livré son meilleur set de l'année, Goffin a été d'une solidité monstrueuse pour lui résister, et finir par le cueillir au jeu décisif. "C'était à moi de tenir le choc, de tisser ma toile peu à peu, raconte le MVP de cette finale. Je savais qu’en tenant physiquement, en restant bien au contact avec lui, en ne lâchant rien, ça pourrait passer. Toutes mes balles de break, je les ai bien sauvées en étant agressif, en allant même au filet."
Son relâchement sur les points importants de ce set a été sidérant. Cela s'appelle la confiance, tout simplement. Elle ne se décrète pas, ne s'achète pas, ne se travaille même pas. Elle s'acquiert à travers des victoires comme celles acquises au Masters. Quand vous avez battu Federer ou Nadal, vous savez qu'au fond de vous, vous pouvez vous en sortir contre Tsonga, même quand celui-ci a décidé de vous rentrer dedans. Ces certitudes-là, c'est le bien le plus précieux de David Goffin en ce moment. La confiance et la sérénité permettent alors de jouer plus juste, plus précis.
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David Goffin avec la Belgique

Crédit: Getty Images

Il rappelle le meilleur Davydenko

Alors, bien sûr, il part en vacances un peu bredouille et lors du dernier changement de côté de la rencontre entre Lucas Pouille et Steve Darcis, à 5-0, un gros plan de la réalisation sur le leader belge a montré qu'il avait les yeux qui brillaient. "Malgré mes deux bons matchs, la déception est quand même là. On a tout donné et c'est la fin de saison, on a tous un peu les nerfs qui lâchent, on craque tous un peu. C'est dur de terminer là-dessus." C'est le paradoxe et un des charmes de la Coupe Davis, épreuve par équipe par excellence. A Lille, un joueur a survolé les débats, mais le groupe le plus homogène a eu le dernier mot.
Mais à défaut de saladier, le bagage qu'il a désormais sous le bras rend très intrigant la suite des opérations. Son jeu, qui rappelle un peu le meilleur de Davydenko, s'est étoffé lui aussi, comme sa confiance. Ses progrès au service, notamment, sont fulgurants. Il ne descend pas régulièrement sa première à 220, mais ce n'est pas nécessaire. A Londres, en dépit d'un pourcentage faiblard en finale, cette force-là était apparue évidente. Et à Lille, rappelons qu'il n'a pas perdu une seule fois son service contre Pouille et Tsonga.
Avec tout ça, il nous tarde de le voir à l'œuvre début 2018, notamment à l'Open d'Australie, car on ne voit plus beaucoup de raisons pour que ce garçon - au passage extrêmement sympathique - ne devienne pas un acteur de premier plan dans les tournois du même ordre. Alors, le gentil Goffin, bientôt requin ? Ce sera peut-être un thème populaire la saison prochaine.
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