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Avant la première rencontre de son mandat : Yannick Noah, ça change quoi ?

Lucile Alard

Mis à jour 04/03/2016 à 16:15 GMT+1

COUPE DAVIS - Nouveau sélectionneur, nouvelle méthode. Yannick Noah a insufflé un vent de changement alors que les Bleus débutent vendredi leur premier tour face au Canada.

Yannick Noah, Richard Gasquet et Jo-Wilfried Tsonga en Coupe Davis en 2016.

Crédit: Panoramic

Noah a la tête de la sélection, c'est la saveur du changement sans le risque de la révolution. Parce que Noah est à part, son mandat s'annonce différent de celui d'Arnaud Clément. Mais parce que le bonhomme a déjà soulevé deux Coupes Davis avec la casquette de capitaine (1991, 1996), ce n'est pas non plus une révolution. Le Noah cru 2016 a choisi les mêmes hommes mais a installé sa méthode pendant les neuf jours de stage dont il a bénéficié avant le début de la rencontre face au Canada vendredi.
Vélo, boulot, dodo... ou presque. A peine arrivé en Guadeloupe, les sélectionnés ont inauguré le footing matinal (à 7h). "On va vraiment bosser, promettait Noah dans les colonnes du journal L'Equipe. "Quand, de loin, les mecs vont nous voir courir, ils vont comprendre que c'est sérieux." Sérieux, ça l'est. Et malgré l'image de dilettante que peut renvoyer le personnage, Noah a toujours fait du travail son credo, s'imposant des séances intenses durant sa carrière de joueur. Avec les Bleus, il tente la même recette, celle qui a fonctionné pour lui et a ramené deux Saladiers d'argent à la France.
Lors de ma première saison de capitaine, les joueurs étaient mes potes. En 1996, c’étaient mes petits frères. Maintenant, ce sont mes enfants.
Mais contrairement à ses précédentes expériences en tant que capitaine, Noah a dû changer son rapport aux joueurs. Question de génération tout simplement, puisque le vainqueur de Roland-Garros en 1983 file vers ses 56 ans. "Lors de ma première saison de capitaine, les joueurs étaient mes potes. En 1996, c’étaient mes petits frères. Maintenant, ce sont mes enfants," confiait-il ainsi dans le même entretien accordé au quotidien sportif. Et avec ses enfants vient obligatoirement s'immiscer la question de l'autorité.
Alors que celle d'Arnaud Clément a apparemment eu du mal à imposer son leadership au cours de son mandat, Noah a tenu à affirmer le sien dès ses premières déclarations. "Ça flotte un peu parce qu’on a une génération de joueurs qui a pensé que c'était eux qui décidaient, mais ce n’est pas le cas. On a défini un cadre. Celui qui ne le respecte pas, il sort," avait-il lâché en conférence de presse après sa nomination. Une manière claire et nette d'affirmer son autorité sur le groupe de joueurs et qu'ils lui reconnaissent aujourd'hui.
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Yannick Noah

Crédit: Panoramic

"C'est le capitaine, c'est le patron, c'est lui le chef." Ces mots, signés Richard Gasquet au cours de la semaine de préparation, le prouvent : Noah s'est imposé aux yeux du groupe. Son aura a aussi certainement joué quand il a fallu s'imposer avec cette génération "zéro titre." Le mot aurait pu en heurter certains mais le franc-parler de l'ancien champion n'a pas joué en sa défaveur. Surtout qu'il n'a pas fait qu'asséner des petites phrases qui peuvent faire mal. Il a aussi su assouplir sa vision des choses et la gestion de Gaël Monfils, dont les déclarations lors de l'Open d'Australie auraient pu le priver de France-Canada, ont montré qu'il n'était pas non plus un jusqu'au-boutiste.
Solidarité, esprit d’équipe, union sacrée. Il faut que ça revienne. Il va falloir faire des efforts et peut-être même des sacrifices.
La priorité de Noah, c'est de construire un groupe le plus soudé possible et un esprit d'équipe, et ce n'est pas par un conflit ouvert avec les joueurs qu'il peut atteindre cet objectif. "Solidarité, esprit d’équipe, union sacrée. Il faut que ça revienne. Il va falloir faire des efforts et peut-être même des sacrifices," annonçait-il en début de mandat. Pour y parvenir, il s'est attaché à remettre à plat les éventuels conflits du mandat précédent. Ces jours partagés avec ses joueurs lui ont servi à dialoguer, discuter, prendre la température.
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Yannick Noah et Gaël Monfils en Coupe Davis en 2016

Crédit: AFP

Et ça a été "très enrichissant," selon les mots d'Edouard Roger-Vasselin, qui poursuit : "Chacun a lâché ce qui ne s’était pas bien passé auparavant." "L’ambiance est super, et Yannick joue avec nous de temps en temps, on sent une énorme motivation et un vrai sportif !", expliquait Gasquet au micro de BFM TV. Si Gilles Simon rappelait, lui, qu'il y a "toujours eu une bonne ambiance", il notait aussi l'importance de ces périodes de dialogue "pour Yannick."
"Il sait s'adapter aux gens," dit de Noah son ancien entraîneur Patrice Hagelauer. Son défi est de s'adapter à cette génération dorée qui n'a pas encore touché le Graal. S'il n'est pas un "magicien" selon l'ancien DTN, il est en train d'apporter un souffle de renouveau au sein de l'équipe de France. Reste à savoir s'il va apporter la seule nouveauté qui compte et la seule qui validera sa méthode : une victoire en Coupe Davis. Celle que la France attend depuis quinze ans.
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Yannick Noah - 2016

Crédit: Panoramic

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