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Dimitrov, Goffin, Sock, Pouille... Pour eux, 2018 a viré à la galère

Laurent Vergne

Mis à jour 07/12/2018 à 10:04 GMT+1

Il y a un an, ils étaient au sommet de leur carrière, ou n'en étaient pas loin. Mais 2018 a marqué une glissade plus ou moins contrôlé dans la hiérarchie pour eux. A l'image de Grigor Dimitrov, sur le podium mondial fin 2017, mais qui a connu une campagne pour le moins quelconque. Retour sur l'année de quatre joueurs qui ont quitté le Top 10 ou 15 et pour qui cette saison sera à oublier.

Grigor Dimitrov à Bercy en 2018.

Crédit: Getty Images

On ne traitera pas ici le cas de certains tauliers habituels du circuit, qui ont vu leur année 2017 amputée en grande partie par des blessures. On pense à Stan Wawrinka (descendu de la 8e à la 66e place), ou encore à Jo-Wilfried Tsonga (15e fin 2017), Andy Murray (16e) ou Tomas Berdych (19e).

Grigor Dimitrov (Bulgarie)

Fin 2017 : 3e
Fin 2018 : 19e
Le gros bide de l’année. Pas le plus spectaculaire de cette liste puisqu’il a terminé l’année à la 19e place. Pas une descente aux enfers, donc. Mais personne n’a davantage déçu que Grigor Dimitrov cette saison. En 2017, il avait franchi plusieurs caps. Vainqueur de son premier Masters 1000, demi-finaliste de l’Open d’Australie, et surtout vainqueur du Masters, il était devenu n°3 mondial. A 26 ans, il justifiait enfin les espoirs placés en lui. Puis, patatras. Incapable de confirmer ses énormes progrès, il s’est peu à peu liquéfié. Même son quart de finale à Melbourne en janvier n'aura été qu’un leurre. Une seule finale à son actif, à Rotterdam. Il a traversé l’année comme un fantôme, sans jamais être un acteur majeur. Et son deuxième semestre s’est même avéré catastrophique en termes de résultats.
La stat qui tue : 7. Comme le nombre de ses défaites au premier tour cette année.
L’échec qui fait le plus mal : Paradoxalement, peut-être son quart de finale perdu à l’Open d’Australie contre Kyle Edmund, alors qu’il s’agit de son seul résultat probant en Grand Chelem. Mais Dimitrov venait de livrer son meilleur match de l’année en huitièmes, contre Kyrgios. Edmund, pour lui qui était devenu un candidat au titre, cela n’aurait pas dû poser de problèmes majeurs. Mais le Bulgare est complètement passé au travers. On a cru revoir le Dimitrov d’il y a trois ou quatre ans. Ensuite, il n’a plus jamais retrouvé sa verve et sa confiance de 2017.
2019, l’année du rebond ? Il est très difficile de cerner Grigor Dimitrov. Son brutal et spectaculaire recul était difficile à envisager. Lui seul détient les clés. Il va d’abord lui falloir éviter une glisse encore plus importante au classement. Demi-finale à Brisbane, quart à Melbourne, finale à Rotterdam : il avait plutôt bien démarré 2017 et devra donc remettre en jeu plus de 40% de son total de points d’ici la mi-février. Autant dire qu’il a tout intérêt à vite regagner de la confiance, sans quoi sa 19e place actuelle ne marquera pas un point bas dans sa chute...
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Grigor Dimitrov

Crédit: Getty Images

David Goffin (Belgique)

Fin 2017 : 7e
Fin 2018 : 22e
Lui aussi avait fini 2017 en trombe. Finaliste du Masters après avoir battu Rafael Nadal et surtout Roger Federer en demi-finale, le Belge avait fini la saison au 7e rang mondial, le meilleur classement de sa carrière. A Londres, comme en finale de la Coupe Davis dans la foulée, il affichait une confiance et une solidité qui semblaient de nature à le propulser plus haut. Mais le tremplin s'est transformé en plafond. David Goffin a vécu une campagne 2018 galère : seulement 28 matches gagnés, et une sortie du Top 20 en fin d'année. Un recul qui s'explique évidemment en grande partie par des problèmes physiques récurrents. Mais dès l'Open d'Australie, où il était très attendu, il avait déçu en s'inclinant de façon précoce contre Julien Benneteau.
La stat qui tue : 0. Le nombre de finales jouées en 2018 par David Goffin. C'est la première fois depuis 2013 qu'il termine une saison sans avoir disputé une seule finale.
L'échec qui fait le plus mal : Peut-être l'Open d'Australie. David Goffin n'était pas encore diminué physiquement et on le croyait vraiment capable de surfer sur la vague qui l'avait porté fin 2017. Le voir tomber dès le deuxième tour avait constitué un gros échec pour lui.
2019, l'année du rebond ? Dans son cas, tout est d'abord conditionné au fait de retrouver la plénitude de ses moyens physiques. Il devrait a priori aborder 2019 débarrassé de ses problèmes au coude droit. Par moments, il a rappelé cette année qu'il pouvait jouer dans la cour des grands, comme à Cincinnati, où il avait battu Tsitsipas, Paire, Anderson et Del Potro pour atteindre le dernier carré avant... d'abandonner face à Federer. Le symbole de ses contrariétés de 2018. Pour reprendre sa place dans le Top 10, il y aura quand même du travail, car même s'il revient à son meilleur niveau, la jeune génération a poussé pendant que lui passait du temps à l'infirmerie. Les places seront plus chères désormais.
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David Goffin

Crédit: Getty Images

Jack Sock (Etats-Unis)

Fin 2017 : 8e
Fin 2018 : 107e
C'est LE gadin de l'année. Après avoir surgi dans le Top 10 en 2017 au prix d'une fin de saison fulgurante, Jack Sock a totalement sombré. L'Américain a gagné... neuf matches sur le circuit principal en 2018. Avec une improbable série de défaites du 1er tour. Après le Masters 1000 de Rome, Sock a perdu sept fois d'entrée, restant trois mois et demi sans signer la moindre victoire. Heureusement, il a connu un réel succès en double, ce qui a adouci sa chute en simple. "Un cauchemar d'un côté, mais une vraie fierté de l'autre", dit-il à propos de sa drôle de campagne. Reste que, hors blessure, on a rarement vu un Top 10 dégringoler de façon aussi abrupte et importante.
La stat qui tue : 93. Le classement moyen des joueurs battus par Jack Sock cette saison. Et encore, cette moyenne a fortement baissé grâce à son quart de finale à Bercy, in extremis. Avant de dominer Gasquet (28e) et Jaziri (55e), elle était davantage autour de la 110e place...
L'échec qui fait mal : Il y a le choix avec Sock. Mais une des plus douloureuses reste sans doute celle au 2e tour de l'US Open contre Basilashvili. L'Américain recommençait enfin à gagner quelques matches et atteindre le troisième tour à Flushing aurait marqué un pas en avant vu sa saison. Après un bon début de match, il a fini par plier en quatre manches, 7-6 au quatrième...
2019, l'année du rebond ? Il l'a admis lui-même, peut-être Jack Sock devra-t-il se focaliser un peu plus sur le simple l'an prochain. Sa descente aux enfers a été trop spectaculaire pour être vraie. Son Top 10 fin 2017 était un trompe-l'œil, mais il vaut mieux que son classement actuel. La bonne nouvelle ? Il a moins de 300 points à défendre d'ici Wimbledon (inclus). Son quart à Bercy a prouvé qu'il pouvait envisager un retour dans les cinquante premiers assez rapidement.
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Jack Sock

Crédit: Getty Images

Lucas Pouille (France)

Fin 2017 : 14e
Fin 2018 : 32e
2017 avait marqué une stagnation pour Lucas Pouille, mais le Français avait compensé des résultats décevants en Grand Chelem par quelques perfs ailleurs, comme son titre à Vienne (ATP 500) et deux autres titres à Budapest et Stuttgart. 2018, en revanche, a marqué un recul sévère. Le Nordiste, vainqueur d'un seul titre, à Montpellier, est non seulement sorti du Top 20, mais aussi du Top 30. Il a perdu son statut de numéro un français et il est d'ailleurs possible que ce poids-là ait pesé sur ses épaules. La génération Tsonga ayant la trentaine bien tassée, et la relève tardant à venir, tout ou presque repose sur lui. Furtif membre du Top 10 en début de saison, il n'a ensuite cessé de dégringoler.
La stat qui tue : 0. Pouille n'a pas battu un seul top 10 au cours des deux dernières saisons. Il avait signé cinq performances de ce type en 2016, dont une mémorable face à Nadal à l'US Open. Depuis, plus rien.
L'échec qui fait le plus mal : Le Grand Chelem, d'une manière générale. Un fiasco total. Le Français a été battu à chaque fois par moins bien classé que lui. En dehors de sa défaite contre Khachanov à Paris, ses trois autres sorties de route face à Bemelmans (117e) en Australie, Novak (171e) à Wimbledon et Sousa (68e) à l'US Open ont plombé sa saison.
2019, l'année du rebond ? La glissade n'est peut-être pas terminée pour Lucas Pouille, qui remettra 700 points en jeu sur le seul mois de février. S'il ne réussit pas un Open d'Australie correct, il pourrait donc sortir du Top 50 avant la fin de l'hiver. C'est d'abord un joueur en déficit total de confiance. Elle s'échappe vite, mais le processus pour la retrouver est bien plus long. 2019, avec Amélie Mauresmo à ses côtés, sera en tout cas une année charnière, celle de ses 25 ans.

ET AUSSI...

Sam Querrey (Etats-Unis) : Après deux années et demie de présence continue, Sam Querrey a quitté le Top 50 à la fin de l'été, avant de finir l'année au 51e rang. Il a flirté avec le Top 10 en début d'année sur la foi de ses bons résultats 2017, avant de descendre progressivement. Quelques perfs (Isner à Cincinnati, Cilic en Coupe Davis) mais globalement une très nette baisse de régime.
Filip Krajinovic (Serbie) : Ce n'est pas une surprise. Si Krajinovic avait bondi l'an dernier (34e fin 2017), c'était grâce à sa finale surprise à Bercy. Une fois ses points parisiens perdus début novembre, il a logiquement dégringolé, pour repartir de là où il était venu, aux abords du Top 100 (95e). En dehors d'une demi-finale à Dubaï, un bilan bien maigre.
Andrey Rublev (Russie) : Alors que l'année qui s'achève a marqué une nette progression au classement de bon nombre de joueurs de la nouvelle génération (Tsitsipas, Khachanov, Medvedev, Coric, Shapovalov, Chung...), Andrey Rublev a lui suivi la trajectoire inverse. Mais le Russe a une bonne excuse : des problèmes au dos l'ont tenu éloigné des courts pendant quasiment tout le printemps et le début de l'été. Il n'a joué ni Roland-Garros ni Wimbledon. A revoir, donc.
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Andrey Rublev lors du tournoi ATP de Doha 2018

Crédit: Getty Images

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