Federer et Tsonga encore

Roger Federer n'a pas pu s'empêcher d'en sourire. Il faut dire qu'il n'est pas commun d'affronter un même adversaire quatre fois... en trois tournois. Après la finale de Bercy et la double confrontation du Masters (en poules et en finale), le Suisse va pourtant croiser une nouvelle fois Jo-Wilfried Tsonga vendredi à Doha, en demi-finales cette fois. Sur les sept derniers tournois où ils étaient tous les deux présents, il n'y a en fait qu'à Cincinnati où ils ne se sont pas affrontés. Pour le reste, à Wimbledon, Montréal, à l'US Open, Bercy, au Masters et donc à Doha, il y a toujours eu un Federer-Tsonga.

A vrai dire, ces deux-là ne sont pas mécontents de se retrouver. L'habitude sans doute. "J'ai hâte de jouer contre lui, a confié Federer. C'est un mec sympa à voir jouer et sympa aussi en dehors du court." L'impatience du Bâlois tient peut-être, aussi, au fait qu'il a remporté les quatre derniers matches face au Français. Il mène d'ailleurs largement dans leurs confrontations (8-3, dont un 6-2 en 2011). Mais il dément. "J'aime jouer Jo parce qu'avec lui, c'est droit devant, on essaie tous les deux de prendre le dessus, reprend-il. C'est un combat. J'espère qu'on pourra répondre aux attentes et proposer un beau match aux fans. En tout cas, il n'y aura pas de secret, on a tellement joué l'un contre l'autre ces derniers mois qu'on ne peut plus se surprendre."

Du côté de Tsonga, c'est loin d'être la déprime malgré ses récents déboires face à l'ancien numéro un mondial. Le Manceau s'accroche à sa double victoire de l'été dernier, à Wimbledon et Montréal. "Je l'ai déjà fait donc je sais que je peux le battre", a-t-il confié jeudi. Pour autant, il mesure l'énormité de la tâche. "Federer est le meilleur joueur au monde, peut-être même le meilleur de l'histoire, et ce sera forcément difficile contre lui", admet-il. "Le problème est toujours le même avec Roger, ajoute-t-il. Quand il joue très bien, il est à un niveau vraiment impossible à égaler. Donc ça devient extrêmement compliqué." Une façon de dire que le Suisse a les clés. S'il est sur son nuage, Tsonga n'aura pas grand chose à espérer.

Mais Federer est humain. Il l'a montré jeudi face à Andrea Seppi en affichant ce double visage qu'on lui a parfois connu la saison dernière. Brillant par séquences, puis étrangement absent à d'autres périodes du match. "Face à Seppi, il s'en est sorti, note Patrick Moratoglu, mais dans des grands matches, ça lui a déjà porté préjudice et il faut absolument qu'il travaille sur ces sautes de concentration. On l'a vu sortir de son match d'un seul coup et perdre quatre ou cinq jeux d'affilée, comme ça, presque sans raison. Contre Jo, il ne devra pas s'amuser à faire ça." Tsonga, lui, sait ce qu'il a à faire: servir le plomb et se montrer agressif du fond du court. Un double préalable indispensable pour espérer s'imposer.