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Gaël Monfils : "Du milieu de 2020 au milieu de 2021, ça n'existe plus, c'était une année horrible"

Laurent Vergne

Mis à jour 07/01/2022 à 14:49 GMT+1

ATP ADELAÏDE - Lorsque le Covid-19 a surgi, Gaël Monfils était en pleine bourre. A la reprise du circuit à l'été 2020, le Français a plongé dans une période très difficile pour lui. Douze mois sans résultats et sans plaisir. Après avoir retrouvé quelques couleurs en fin de saison dernière, il espère passer la vitesse supérieure. Tout en craignant un test positif à tout moment.

Gaël Monfils.

Crédit: Imago

L'année commence plutôt bien pour Gaël Monfils. Vainqueur expéditif de ses deux premiers matches à Adélaïde, contre Juan Manuel Cerundolo et Tommy Paul, le Français est en demi-finales de son premier tournoi de la saison. L'année dernière, il avait dû attendre… Roland-Garros pour décrocher sa deuxième victoire. 2022 est donc parti sur de meilleures bases que 2021. Est-ce à dire que Monfils a définitivement tourné la page d'une période sombre au cours de laquelle il n'avait ni plaisir ni résultats ? C'est un peu tôt pour l'affirmer, mais il va beaucoup mieux.
Pour Gaël Monfils, le Covid-19 est tombé au pire moment, tant il traversait avant l'émergence du Covid une des périodes les plus positives de sa carrière : en deux mois, 16 victoires (dont 12 de suite) pour seulement 3 défaites (contre Novak Djokovic et Dominic Thiem) et deux titres, dont un ATP 500 (Rotterdam).
Ce n'était encore qu'un tout petit échantillon à l'échelle de l'année, mais sur les deux premiers mois de 2020, seuls Djokovic et Thiem, vainqueur et finaliste de l'Open d'Australie, avaient engrangé plus de points que lui. La pandémie a été difficile à vivre pour tout le monde sur le circuit, mais peu de joueurs ont été coupés à ce point avec le vent dans le dos. "Ça m'a miné", nous avouait-il en début de semaine avant son entrée en lice à Adélaïde.
La seule chose que je retiens, c'est mon mariage
Quand le tennis a repris à l'été 2020, la chanson n'a plus été la même pour "la Monf'". "Derrière, ça a été très compliqué pour moi, poursuit-il. Il n'y avait pas de public. Je n'avais aucune énergie et pas forcément envie de jouer dans ces conditions. Pour moi, c'était très dur à ce moment-là sur le côté personnel et professionnel." A son retour sur le circuit, Gaël Monfils ne gagnera pas un seul match jusqu'à la fin de l'année 2020 (quatre défaites au 1er tour). Les sept premiers mois de 2021 sont tout aussi catastrophiques : 3 victoires, 10 défaites.
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Le moment où Gaël Monfils a craqué en conférence de presse : "Continuer à s'entraîner..."

Faites les comptes. Un an après la reprise du circuit, Monfils avait signé trois succès en 14 tournois. "Pour moi, du milieu de 2020 au milieu de 2021, ça n'existe plus, dit-il. La seule chose que je retiens, c'est mon mariage. Pour le reste c'est vraiment une sale année. Une année horrible. Je n'ai même pas de mots pour parler de cette année." Il aura donc fallu douze mois pour retrouver un niveau que l'on qualifiera de correct et une forme de plaisir sur le court. L'un ne va pas sans l'autre.
Ces derniers mois, le Parisien s'est remis à gagner des matches. Sans coups d'éclats, sa fin de saison a tout de même été correcte en termes de résultats : un quart et un huitième en Masters 1000, une finale à Sofia. Après les Jeux de Tokyo, il a rendu une fiche de 15 victoires pour 7 défaites jusqu'à Bercy, sans jamais être sorti au 1er tour. Pas de quoi sauter au plafond, mais après l'immense trou noir entre l'été 2020 et l'été 2021, c'était un préalable pour espérer se rapprocher de son niveau pré-Covid.
Demain, on peut me dire 'merci, au revoir'
Le Covid-19 est toujours là mais Gaël Monfils, , se rapproche doucement de celui qu'il était il y a deux ans. "J'ai fait une bonne prépa, on a bien bossé avec Gunther (Bresnik, son entraîneur). C'était bien. Je suis arrivé ici (en Australie) plus tôt. Puis je me suis reposé un peu. On a beaucoup poussé et je commence à sentir un peu de fatigue de cette grosse prépa. Donc je ne me mets pas trop de pression sur ces premiers tournois, le but c'est d'arriver en forme dans deux semaines (pour l'Open d'Australie, NDLR)."
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Gaël Monfils à Adélaïde en 2022

Crédit: Getty Images

Reste l'épée de Damoclès du test positif, celui que craignent tous les joueurs, et peut-être plus encore en Australie, notamment pour les Européens. Aller à l'autre bout du monde avec la possibilité que tout s'arrête du jour au lendemain est une source de stress, comme l'explique le numéro un tricolore : "Demain, je reçois un texto et je suis enfermé dans ma chambre pendant dix jours. Quand tu fais le test, tu espères être négatif pour pouvoir souffler un peu. C'est un petit stress permanent. Richard (Gasquet, positif au Covid la semaine dernière), il ne sentait rien, il était asymptomatique. Moi, je n'ai rien, mais demain je peux me retrouver enfermé."
Chacun connaît les règles et s'en accommode, mais un seul test positif dans les prochains jours suffira à ruiner le début de saison. "Ce qui est dur, ajoute Monfils, c'est qu'on a tous bien bossé et, potentiellement, tu te retrouves sans jouer. J'ai tout bien fait, je me sens bien, je ne suis pas malade, je suis vacciné, je porte le masque, mais demain, on peut me dire 'merci, au revoir'. Et ça fout tout ton début d'année en l'air, donc il y a ce petit stress permanent." Désormais, c'est donc sur le court que Gaël Monfils se sent le mieux. Là, il ne pense qu'au jeu. Et ce n'est pas plus mal. Aujourd'hui, il a retrouvé l'envie. "J'espère faire un gros début de saison", dit-il. Jusqu'ici, tout va bien.
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"Une 17e saison de suite avec au moins une finale : la longévité de Monfils est fantastique"

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