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Gilles Moretton, nouveau président de la FFT : "J'ai envie de travailler avec Noah"

ParAFP

Mis à jour 01/04/2021 à 14:12 GMT+2

Élu à la présidence de la FFT, le 13 février, Gilles Moretton entend rendre au tennis une popularité perdue en s'appuyant notamment sur Yannick Noah, a-t-il raconté lors d'un entretien accordé à l'AFP. Ancien joueur pro, Moretton, 63 ans, est le quatrième ancien joueur à diriger la fédération après René Lacoste, Marcel Bernard et son mentor Philippe Chatrier.

Gilles Moretton, nouveau président de la FFT

Crédit: Getty Images

Le tennis est en perte de vitesse en termes de licenciés, est-il devenu un sport de riches ?
Gilles Moretton : "C'est une légende ! Dans les petites communes, vous jouez au tennis pour 50 euros à l'année. A Paris on est déphasé. On doit amener le rêve : la base de notre pyramide c'est le tennis pour tous dans la rue, ou sur les parkings de grande surfaces. On l'a fait avec Patrice Dominguez et Yannick Noah ! C'est peut-être plus compliqué avec la nouvelle génération, mais on doit essayer. J'ai échangé avec Jo-Wilfried Tsonga: il a conscience qu'il faut rendre et il en a envie. Lui, il est plutôt en fin de carrière, c'est vrai. Plus jeune, on est égoïste et ça se comprend. A nous de faire valoir des arguments, avec une dimension d'exemplarité qui est importante pour les jeunes. Je ne sais pas si je vais y arriver. Je ne tricherai pas avec eux, ils doivent rendre. Tous ne le feront pas, mais c'est le discours que je vais leur tenir. Je suis prêt à leur donner beaucoup, après il faut qu'ils rendent."
Vous parlez de Noah, avez-vous des projets avec lui, allez-vous travailler avec lui ?
G.M : "Oui oui, j'ai envie. Je pense que Yannick a été un joueur extraordinaire, il a été le personnage préféré des Français... Il peut donner beaucoup plus encore. La volonté qui est la nôtre est de ramener le tennis à l'image qu'il avait dans la période où nous avons joué, le faire descendre dans la rue. C'est ce qu'il fait, lui, avec Fête le mur (association créée en 1996 par Noah et permettant aux enfants de quartiers prioritaires de jouer au tennis, ndlr). On s'est déjà parlé avant l'élection et j'ai envie de faire des choses avec lui, c'est un ambassadeur extraordinaire. Mon rêve est que demain matin, les jeunes descendent dans la rue et que, comme ils font du foot en mettant deux morceaux de chiffon, j'aimerais qu'on mette un filet et qu'on joue au tennis, qu'on tape dans la balle."
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Et comment envisagez-vous le haut niveau ?
G.M : "Nous voulons faire en sorte que l'on ait des jeunes joueurs qui, à 18 ans, soient forts dans la tête. 60% du tennis se fait dans la tête. Donc si on n'arrive pas à maturité fort et costaud dans la tête, simplement avec de bons coups, on n'y arrivera pas. Les grandes lignes sont la formation, respecter le rythme de chacun, l'éducation, le respect de notre fédération, du maillot, il faut qu'on fixe des règles et qu'on s'y tienne. Et faire en sorte que la technique soit irréprochable. Quitte à dire, à un moment donné, 'stop, on arrête les tournois'. Lorsqu'on fait de la compétition trop tôt, pour certains on fige une technique. On joue pour gagner et jouer pour gagner à cet âge-là n'est pas forcément la bonne solution. Pour cela, on veut retrouver l'émulation. Aujourd'hui on est sur beaucoup de projets individuels dès le plus jeune âge. Un jeune joueur, dès qu'il est détecté, hop il a un entraîneur. Il sort, on a l'impression de voir Federer avec son entraîneur: presque on lui porte les raquettes et il a 11, 12 ou 13 ans..."
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Comprenez-vous les difficultés et les états d'âmes des joueurs ?
G.M : "Il y a deux choses: la situation des joueurs en général, et la pandémie. Le tennis est un sport planétaire avec de beaux stades, de beaux sponsors, la télévision, et depuis pas mal d'années, nous sommes capables de faire vivre financièrement 300 joueurs et 250 joueuses... C'est très, très peu. Il y a là une défaillance de la Fédération internationale et de l'ATP. Quant à la pandémie, c'est une période monstrueuse pour les joueurs. J'ai pu parler avec certains joueurs français qui sont parmi les meilleurs mais n'ont pas de réserve financière, comme Ugo Humbert, et pour eux c'est compliqué. Je compatis. Le retour à des jours meilleurs est vraiment nécessaire pour le moral et la santé du tennis international."
Et plus particulièrement Benoît Paire ?
G.M : "Je l'ai appelé personnellement et je lui ai dit ce que je pensais. J'ai dit ce que j'avais à dire, j'ai fixé avec lui les règles du jeu qui seront les nôtres. Maintenant, j'espère qu'il aura entendu. Il a d'ailleurs présenté ses excuses. Maintenant, il ne faut pas que ce soit simplement de bonnes paroles et que demain matin on ait les mêmes problèmes. Représenter la France, ça a valeur d'exemple."
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