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La victoire du rachat

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 13/05/2011 à 13:52 GMT+2

Richard Gasquet a frappé un sacré coup à Rome. En sortant un grand Roger Federer au 3e tour, le 16e mondial et N.2 français a confirmé qu'il avait tiré un trait définitif sur son "affaire" après deux ans de galère. Voici un nouveau Gasquet en quarts de finale face à Tomas Berdych. Murray passe.

Richard Gasquet of France (R) shakes hands with Roger Federer of Switzerland at the end of their match at the Rome Masters

Crédit: Reuters

Richard Gasquet a fait un étonnant pied-de-nez au destin. Il y a deux ans quasiment jour pour jour, le Français entamait une longue descente aux enfers en apprenant son contrôle positif à la cocaïne. C'était à Rome, là même où ce jeudi le Biterrois a réussi la performance d'éliminer Roger Federer au 3e tour. Une performance qui fait écho à celle de 2005 à Monte-Carlo face au N.1 mondial de l'époque, alors qu'il était 101e au classement ATP et allait droit vers ses 19 ans. Désormais dans l'ombre du duel Nadal-Djokovic, le Suisse n'est certes plus "que" le N.3 mondial, mais il reste un joueur toujours aussi dangereux, et aussi content du tennis qu'il pratique, même si les titres se font plus rares. Tsonga, qui a pris une "volée" face au même joueur la veille, pourra témoigner.
"C'est un peu derrière Monte-Carlo, c'était en France, j'étais 100e mondial..., tempère Gasquet qui a retenu sa joie en gagnant son deuxième match en dix rencontres face au Suisse. Mais c'est une de mes plus belles victoires, je ne peux pas dire le contraire, c'est fabuleux pour moi, je suis très heureux. Battre le plus grand joueur de l'histoire, c'est un grand moment." Le Français peut être fier de lui car le Federer présent sur la terre battue de Rome n'était pas à prendre à la légère. Le Suisse a pris son adversaire à la gorge d'entrée de partie en trustant les dix premiers points, avant que le Français ne rétorque, effaçant au passage son break de retard. Un début de match qui annonçait un combat de haute-volée, notamment en revers à une main, à en rester admiratif.
Piatti l'avait vu venir
Gasquet poursuit : "A 6-4, 4-2, Federer domine, mais j'ai réussi encore à le débreaker, je me suis dit: "Accroche-toi", j'ai tenu mon service pour l'emmener au tie-break. Je n'ai pas eu peur de le gagner, j'ai lâché quelques bons coups, cela été une des clefs... Et quand j'ai gagné le deuxième set je me suis senti mieux, et lui, il a perdu un peu de sa confiance, j'ai senti qu'il commençait à se crisper." Il est vrai que Federer a commencé à commettre plus de fautes à partir de la perte du deuxième set, 30 sur l'ensemble de la partie, contre 19 pour son adversaire. Une autre clé de cette superbe partie où les deux hommes ont tenu leur engagement avec brio jusqu'au jeu décisif du dernier set.
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TENNIS 2011 ATP Richard Gasquet

Crédit: AFP

Celui qui doit être tout aussi heureux est son entraîneur Ricardo Piatti. Et pour cause : l'Italien se confiait au journal L'Equipe le jour-même en prédisant que son poulain allait réussir quelque chose, tout en estimant que ce match, le troisième entre eux sur terre battue, arrivait au bon moment pour Gasquet. "Je suis surpris de l'intensité avec lequel il travaille, racontait-il. Après sa défaite face à Gimeno-Traver à Madrid (au 1er tour, NDLR), il enchaînait deux, trois heures de tennis, travail physique, matches de double. Depuis que nous sommes arrivés à Rome, il voulait s'entraîner deux fois par jour. Pour moi, c'était parfois trop." Avant de conclure : "Le fait qu'il bosse autant veut tout simplement dire qu'il veut obtenir quelque chose." Bien vu.
Gasquet plus fort que la pression ?
Le seul regret qu'il peut avoir, c'est que ce grand match n'ait été livré qu'au 3e tour du Masters 1000. Car il lui reste encore plusieurs étapes avant d'espérer décrocher le plus beau titre de sa carrière. Qu'importe, une victoire de prestige est toujours bonne à prendre pour la confiance. Le plus dur pour le 16e mondial sera sans doute de confirmer cet excellent résultat dès vendredi face à Tomas Berdych. Le Tchèque, actuel 7e mondial et demi-finaliste à Roland-Garros l'an dernier, sera une autre paire de manche. Si les deux hommes sont à deux victoires partout l'un face à l'autre sur le circuit ATP, le Biterrois reste sur "deux corrections" dont Gasquet se souvient encore : une à Monte-Carlo en 2010, leur seule confrontation sur terre battue jusqu'à maintenant (6-2, 6-0), et une dernière à Melbourne en début de saison (6-2, 7-6, 6-2).
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Tomas Berdych of Czech Republic serves to France's Richard Gasquet during their second round match in the Monte Carlo Masters tennis tournament in Monaco April 13, 2010.

Crédit: Reuters

Toujours est-il qu'après une performance pareille, Gasquet doit maintenant s'attendre à changer de statut avec Roland-Garros qui approche. "Et c'est là où je vais faire un premier tour, après on dira: "Gasquet, quel nul!", en plaisantait-il en conférence de presse. "Non, je suis plus fort pour gérer ça. J'essaie de ne plus trop me poser de questions, je suis passé par de très, très belles périodes, des très, très difficiles, j'ai été monté comme un grand génie, puis comme une... je ne dis pas le mot..." Ce même mot auquel on pense très fort pour la suite du tournoi romain.
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