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Le Top 10 des matches de 2022 (2e partie) : Carlos Alcaraz omniprésent, y compris à a première place

Mis à jour 30/11/2022 à 12:28 GMT+1

BILAN SAISON 2022 - Voilà, c'est fini. Avant de tourner définitivement la page de 2022, voici 10 rencontres qui ont marqué cette campagne. Du Grand Chelem, beaucoup. Des batailles épiques et mémorables, toujours. Deuxième partie de ce Top 10 des matches de l'année. Carlos Alcaraz figure deux fois sur le podium... Découvrez le classement complet.

Top 10 des matches de 2022 : Carlos Alcaraz, Rafael Nadal et Novak Djokovic.

Crédit: Quentin Guichard

5. Nick Kyrgios - Stefanos Tsitsipas

Tournoi : Wimbledon
Tour : 3e tour
Vainqueur : Nick Kyrgios
Score : 6-7(2), 6-4, 6-3, 7-6(7)
Un sommet de jeu… et de tension. Lors des saisons précédentes, Nick Kyrgios s'était surtout distingué par ses frasques, jusqu'à devenir presque une caricature de lui-même. Mais en 2022, il a redonné du sens à sa carrière et a rappelé qu'il était aussi un extraordinaire joueur de tennis. Alors qu'il avait perdu 12 de ses 13 derniers duels contre des Top 10 en Grand Chelem, il s'est réapproprié le format long de la plus belle des manières.
Au cours de ce régal tennistique, l'Australien et le Grec ont frappé 118 coups gagnants (61 à 57), et ce dans des moments où tant d'autres auraient été fébriles. Que dire par exemple des trois derniers points glanés par Kyrgios dans une partie aussi électrique que splendide ? Un enchaînement demi-volée de revers et volée amortie gagnante pour commencer. Puis un angle surnaturel trouvé en coup droit croisé pour conclure en revers de l'autre côté. Et enfin une amortie délicieusement masquée en guise de balle de match. Cela méritait bien un rugissement de rage et de plaisir.
Avant cela, les spectateurs du Court 1 avaient été plus que gâtés. Bien que légèrement dominé, Tsitsipas avait enlevé le tie-break du premier set. Encore victime de ses nerfs, Kyrgios avait ensuite retourné la situation en quelques minutes, sauvant une balle de break à 4-4 dans le 2e set grâce à un ace au T… sur seconde balle. Avant d'anticiper parfaitement le smash adverse pour s'adjuger la manche tout en décontraction.
Le match change alors de dimension. Rendu fou par le scénario et la volubilité de Kyrgios, Tsitsipas balance un revers totalement incontrôlé dans la tribune basse. Un geste dangereux dont se plaint son rival auprès de l'arbitre Damien Dumusois. "Comment peut-on envoyer une balle à cette vitesse dans les tribunes et ne pas être disqualifié ? Si personne n'est blessé, alors tout va bien ?", lâche notamment Kyrgios. Et la tension n'a pas fini de grimper... Breaké en début de 3e set, Tsitsipas s'oublie encore sur un retour de service à la cuillère. Puis, il vise à deux reprises l'Aussie au filet.
Hué, le Grec échappe à la disqualification. Et il parvient à rester dans son match jusqu'au bout. La poignée de mains sera aussi fraîche que les conférences de presse épicées entre les deux hommes. Un cocktail explosif addictif et un tournant majeur dans la saison (et peut-être la carrière qui sait ?) de Kyrgios.

4. Alexander Zverev - Carlos Alcaraz

Tournoi : Roland-Garros
Tour : Quart de finale
Vainqueur : Alexander Zverev
Score : 6-4, 6-4, 4-6, 7-6
Bien sûr, ce Roland-Garros 2022 a été marqué par le 14e sacre parisien de Rafael Nadal. En chemin, l'Espagnol a dompté son éternel rival Novak Djokovic lors d'un quart en forme de finale avant la lettre. Mais en dépit de son intensité, ou de celle de la demie écourtée face à Alexander Zverev évoquée ici-même hier, le meilleur match de la quinzaine n'a pas impliqué le champion majorquin. Non, pour le trouver, il faut se tourner vers un autre quart de finale joué quelques heures plus tôt, celui qui a opposé le nouvel épouvantail Carlos Alcaraz et Alexander Zverev.
Excellente pendant deux sets et demi, cette rencontre a ensuite atteint des sommets pour devenir franchement formidable dans sa partie finale. Le quatrième set est peut-être même le plus beau de toute cette saison en Grand Chelem, en culminant dans un jeu décisif dantesque. Même si Alcaraz n'a pas encore l'étoffe historique d'un membre du "Big 3", il s'agit peut-être là de la victoire la plus significative de la carrière de Zverev en Grand Chelem.
L'émergence du jeune Espagnol a filé un coup de vieux à l'ancienne NextGen mais ce jour-là, le grand Sascha a tenu à envoyer un message : non, à 25 ans, il n'est pas un has-been. La "hype" autour de Carlos Alcaraz est pourtant colossale avant ce Roland-Garros, notamment depuis les deux Masters 1000 remportés par l'élève de Juan Carlos Ferrero à Miami et, surtout, Madrid, où il a enquillé deux succès contre Nadal et Djokovic avant de laminer... Zverev en finale.
Mais lors de ce quart de finale sur le Chatrier, le patron, c'est bien la grande gigue hambourgeoise. Franchement dominateur et autoritaire pendant deux sets et demi, Zverev est tout près de s'imposer en trois manches. Il lui faudra finalement cravacher jusqu'au bout d'un étouffant 4e set pour valider son billet pour les demies. Tant mieux pour nous, et même pour lui, car ce scénario a encore magnifié sa performance. Qui aurait pu alors imaginer que ce serait sa toute dernière victoire de l'année 2022 ? Mais qu'elle était belle...

3. Carlos Alcaraz - Novak Djokovic

Tournoi : Madrid
Tour : Demi-finale
Vainqueur : Carlos Alcaraz
Score : 6-7(5), 7-5, 7-6(5)
On le savait déjà phénoménal, mais on ne se doutait peut-être pas à quel point avant cette semaine madrilène. Deux jours après avoir soufflé ses 19 bougies, Carlos Alcaraz accomplit un exploit inédit : battre Rafael Nadal et Novak Djokovic dans le même tournoi sur terre battue, qui plus est consécutivement. En quart contre son glorieux aîné espagnol, la performance était déjà retentissante (6-2, 1-6, 6-3), un an après avoir reçu une leçon dans cette même Caja Magica. Mais que dire de cette demi-finale…
Deux statistiques donnent une idée de l'ampleur de la bataille remportée par "Carlitos" : 51 coups gagnants frappés (à 24) en 3h35 dans une partie aussi mémorable tennistiquement que prenante par son suspense. D'un passing de revers court croisé gagnant après quelques banderilles en coup droit, le Murcien avait annoncé la couleur d'un break d'entrée. Mais fort de son expérience de champion hors normes, le numéro 1 mondial (à l'époque) semblait avoir endigué la vague.
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Une balle de set folle : comment Alcaraz est revenu dans le match contre Djokovic

Revenu à hauteur, Djokovic gagne ainsi 21 points consécutifs au service, "climatisant" au tie-break - pour employer un terme à la mode - un public espagnol incandescent lors de ce premier set haletant. Bluffant mais ramené sur terre, Alcaraz a laissé passer sa chance… Du moins, est-on en droit de le penser. Son adversaire a d'ailleurs les occasions de sceller l'affaire, notamment à 5-5 dans le second acte. Mais au culot, "Carlitos" sauve une balle de break d'une sublime amortie, avant de remettre les compteurs à zéro d'un break inattendu. Dans une course effrénée, il glisse une remise gagnante le long de la ligne sur une contre-amortie adverse et provoque une nouvelle éruption de bonheur dans les tribunes.
Les "Si se puede, si se puede" ("oui, c'est possible", en français) affluent au cours d'un ultime acte non moins dantesque. Toujours aussi bondissant, explosif et surprenant dans ses amorties, Alcaraz mène la danse sans parvenir à convertir ses 6 occasions de break. Djokovic, ce prédateur à sang-froid jamais aussi dangereux que quand il entre ainsi en résistance, va-t-il encore refroidir tout le monde au jeu décisif ? Cette fois non, car "Carlitos" reste fidèle à lui-même : de l'audace, encore de l'audace, toujours de l'audace. Son destin, confirmé l'été suivant à New York, est en marche.
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Un combat titanesque, Alcaraz survolté : revivez la fantastique demi-finale

2. Rafael Nadal - Daniil Medvedev

Tournoi : Open d'Australie
Tour : Finale
Vainqueur : Rafael Nadal
Score : 2-6, 6-7(5), 6-4, 6-4, 7-5
Rarement un match aura défini si tôt dans une saison deux trajectoires. Et ce dans un sens pour le moins inattendu. Voir Rafael Nadal remporter un titre du Grand Chelem n'a certes sur le papier rien de surprenant. Mais le contexte de cette finale à Melbourne ainsi que la tournure des événements ont fait d'elle un match à part, et très marquant pour ses deux protagonistes. En lutte depuis des mois avec un pied gauche douloureux, le Majorquin s'est relancé de manière spectaculaire une énième fois, tandis que Daniil Medvedev, qui semblait prêt à devenir le patron, est rentré dans le rang.
Quelques mois avant, à l'US Open 2021, le Russe avait ainsi ouvert son palmarès en Majeur, mettant fin sèchement au rêve de Grand Chelem calendaire de Novak Djokovic. Alors quand il s'est retrouvé à deux sets à rien, menant 3-2, 0/40 sur le service du Majorquin, rien ne semblait pouvoir lui arriver. Il n'y avait d'ailleurs peut-être plus qu'une personne pour croire réellement aux chances de Nadal dans cette position des plus précaires. Mais heureusement pour l'intéressé, il s'agissait de lui-même. Le combattant ultime.
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Cette finale bascule dans la légende : Nadal égalise à deux manches partout face à Medvedev

Plus tôt dans ce Top 10, nous avions qualifié le quart de finale gagné face à Taylor Fritz à Wimbledon de condensé de la carrière du "Taureau de Manacor". Ce duel au couteau aux antipodes en a montré une autre facette. Car au-delà de la faculté bien connue de Nadal à ne jamais rien lâcher, c'est sa capacité d'adaptation qui l'a sauvé. Avant de reprendre le dessus physiquement en fin de partie, l'Espagnol avait su peu à peu instiller le doute dans la tête de son rival sur le plan tactique. D'abord dominé dans la filière longue, il a opté pour les changements de rythme pour déstabiliser Medvedev.
Slices de revers, jeu dans le replacement pour briser la cadence que le Russe aime tant et quelques services-volées pour saupoudrer le tout : Nadal a ainsi repris progressivement l'initiative. Patiemment, il s'est reconstruit un ascendant mental pour l'emporter après 5h24 de lutte, soit la deuxième finale la plus longue dix ans après celle qui l'avait déjà opposé à Novak Djokovic. A la clé un 21e titre en Grand Chelem record qui lui a certainement donné la confiance nécessaire pour aller chercher le 22e à Roland-Garros, malgré un corps capricieux. Et un énième rebond au goût d'éternité.
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5 sets et 5h24 de jeu pour un 21e majeur : les images du dernier titre australien de Nadal

1. Carlos Alcaraz - Jannik Sinner

Tournoi : US Open
Tour : Quart de finale
Vainqueur : Carlos Alcaraz
Score : 6-3, 6-7(9), 6-7(0), 7-5, 6-3
Une nuit de folie, vu d'ici et de là-bas puisqu'il était quasiment 3h du matin lorsque Carlos Alcaraz a fini par venir à bout de Jannik Sinner dans ce qui est donc, pour nous, LE match de cette saison ATP 2022, qui est aussi devenu le plus tardif de l'histoire de l'US Open. 5h15 d'un combat presque dépourvu du moindre temps mort où les deux jeunes champions (40 ans à eux deux...) ont livré un spectacle assez étourdissant avec une vitesse de jeu complètement folle. "C'était complètement dingue", résumera Alcaraz, sans qu'on puisse le contredire.
Sur plus de cinq heures, il y eut tant de rebondissements que le vaincu ne pouvait que nourrir de gros regrets. Jannik Sinner est donc celui-ci et c'est un euphémisme de dire que l'Italien est passé tout près de la victoire. Un point. Après avoir mené deux sets à un et 5-3 dans le 4e acte, il a bénéficié d'une balle de match sur son service dans le jeu suivant, à 5-4. C'est une défaite à vous laisser une gueule de bois de six mois, mais aussi de sacrés espoirs pour l'avenir, car Sinner a affiché toutes les qualités d'un futur grand.
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Il faut le voir pour le croire : Alcaraz signe le point du tournoi d'une inspiration géniale

Lui aussi fut magnifique de "grinta" et d'abnégation, notamment pour sauver cinq balles de deux manches à rien contre lui à 6-5 en faveur de Carlos Alcaraz, qui était alors dominateur. C'est dans ce même jeu que le jeune Espagnol avait signé le point du match, du tournoi même, avec un passing joué dans le dos, suivi d'un autre, plus classique mais décisif. Du grand art, mais ce n'est là qu'un exemple parmi tant d'autres de la très haute tenue des débats.
Compte tenu de l'heure et de la longueur de ce quart de finale, nous n'irons pas jusqu'à dire que nous en aurions bien repris pour deux ou trois heures, mais il est tout de même prodigieux de ne pas s'ennuyer une seconde en 315 minutes. Le tennis est entre de bonnes mains avec de tels spécimens. Des Alcaraz-Sinner de ce genre, nous sommes prêts à en prendre pour quinze ans. Quoi qu'il advienne, celui-ci fait déjà partie des monuments.
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Un match qui restera dans les annales : les temps forts d'un exceptionnel Alcaraz-Sinner

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