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Exclusif - Marion Bartoli : "C'est le tennis qui m'a tenue en vie"

Laurent Vergne

Mis à jour 19/12/2017 à 21:43 GMT+1

L'annonce de son retour à la compétition a surpris. Mais Marion Bartoli sait ce qu'elle fait, et surtout ce qu'elle veut. Si la Française revient, c'est parce qu'elle était restée sur une immense frustration lors de sa retraite anticipée, et contrainte, en 2013. Ce qu'elle a traversé depuis a fini de la convaincre de rejouer au haut niveau. Elle a raconté à Eurosport la genèse de cette décision.

Marion Bartoli à son retour à Wimbledon en 2014

Crédit: Getty Images

Marion Bartoli était partie en pleine gloire. A 28 ans, quelques semaines à peine après avoir triomphé à Wimbledon, le premier titre majeur de sa carrière. Quatre ans et demi après cette sortie totalement inattendue, la Française a donc décidé de reprendre le fil de sa carrière.
Dans un entretien exclusif accordé à Eurosport mardi, elle s'est longuement confiée sur les raisons de ce retour. Il prend sa source dans ce qu'elle a traversé ces dernières années, et le goût d'inachevé laissé comme une trainée amère par sa retraite anticipée.
Car si Marion Bartoli s'est arrêtée à l'été 2013, ce n'est pas par lassitude, mais bien parce que, physiquement, elle ne pouvait plus faire autrement. "Ça a été un crève-cœur d'arrêter en 2013, même si la décision était vraiment inévitable", explique-t-elle.
La faute à une épaule en vrac, qui lui a intimé l'ordre de dire stop : "Quand je gagne à Wimbledon, je suis au summum de ma carrière, je jouais mon meilleur tennis, je me sentais extrêmement bien sur le terrain, mais je n'ai pas pu continuer sur ma lancée en raison de mon épaule droite qui me faisait vraiment beaucoup trop mal."
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Marion Bartoli aux côtés d'Andy Murray, après son titre à Wimbledon 2013

Crédit: Panoramic

J'ai vraiment eu l'impression que ma vie pouvait s'arrêter du jour au lendemain
Elle a un travail à terminer, une forme d'ambition à assouvir. En tout cas, elle veut se donner les moyens d'essayer. "J'essaie juste de terminer ce que je n'ai pas pu terminer en 2013, ajoute l'ancienne numéro un française. Mon palmarès, je l'ai, on ne pourra pas m'enlever ce que j'ai gagné, mais j'essaie de rajouter des lignes supplémentaires." Même si elle est consciente de l'immensité de la tâche, à 33 ans et après une si longue pause. "Ça va être très difficile. En tout cas je vais me préparer pour."
Le déclic, celui qui lui a mis en tête de tenter ce comeback improbable, c'est la maladie dont elle a souffert en 2016. "Je pensais avoir vécu des choses difficiles sur un court de tennis, dit-elle, mais en fait, ce n'était rien par rapport à ce que j'ai vécu dans ma vie personnelle en 2016. J'ai vraiment eu l'impression que ma vie pouvait s'arrêter du jour au lendemain."
Souffrant d'un virus, elle s'était retrouvée très affaiblie. C'est alors la championne qui a aidé la femme. "Pendant mon hospitalisation, il y a eu des moments difficiles à vivre, et c'est le tennis qui m'a tenue en vie à ce moment-là, la possibilité de me raccrocher aux grands moments que j'avais eu la chance de vivre sur un court."

Jouer à Tokyo, gagner la Fed Cup, regagner un Grand Chelem

C'est là, au plus bas, que le désir de rejouer a germé. "Je me suis jurée que si j'arrivais à guérir et retrouver la santé, j'essaierais de revenir sur le circuit professionnel, souffle-t-elle. Cette épreuve m'a rendu plus forte. En la traversant en étant capable de m'en sortir j'ai eu l'impression d'avoir des forces décuplées." Mais de l'envie à la réalité, il y avait évidemment une marge. Un gouffre, même. Elle le sait. "Je ne pense pas que je vais réussir tout parfaitement du premier coup parce que j'ai des objectifs élevés", avoue-t-elle.
Effectivement, elle voit les choses en grand, avec un triple rêve dans la tête : regagner un Grand Chelem, remporter la Fed Cup et jouer à Tokyo les Jeux Olympiques. "Ces trois objectifs sont pour moi à niveau égal, assure-t-elle. Gagner la Fed Cup, ce serait aussi important pour moi que de gagner un Grand Chelem. Avec l'équipe de France, on avait commencé quelque chose de très fort avec Amélie (NDLR : Mauresmo) en 2013." La Fed Cup, un goût d'inachevé, comme les J.O., qu'elle n'a jamais pu disputer. Le Grand Chelem, c'est plus un goût de reviens-y. "Quand on la chance de vivre ces moments-là sur le terrain, forcément, on devient accroc."
Ce processus du retour a été un "long chemin", comme elle le dit. Avec "énormément de points d'interrogation, sur ma santé d'abord, ensuite sur mon épaule et aussi sur ma capacité à me ré-entraîner au plus haut niveau." Marion a (re)commencé "tout doucement". 10 minutes par séance, puis 15, puis 30.
Aujourd'hui, elle dit s'entraîner "quatre heures par jour plus deux heures de physique". Le tout aux côtés de Rodolphe Gilbert, son entraîneur. Son entourage se dit bluffé par la façon dont elle a retrouvé un niveau élevé en quelques semaines. Mais le juge de paix sera évidemment la compétition. Une chose est sûre, le désir est là. Parce que, ce qu'elle "aime le plus, c'est taper dans une balle de tennis".
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