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Masters 1000 Cincinnati - Djokovic : "Il y a beaucoup d’incertitudes mais je veux jouer"

Maxime Battistella

Mis à jour 22/08/2020 à 14:04 GMT+2

MASTERS 1000 CINCINNATI – Après six mois d’arrêt forcé dû au coronavirus, Novak Djokovic et ses collègues du circuit ATP reprennent la compétition dans la "bulle" new-yorkaise. Le numéro 1 mondial va pouvoir se jauger et espère retrouver rapidement son meilleur niveau pour être fin prêt pour l’US Open et la quête d’un 18e titre en Grand Chelem.

Novak Djokovic à l'entraînement avant le Masters 1000 de Cincinnati en 2020

Crédit: Getty Images

On l’avait quitté plus affamé que jamais. Tout juste auréolé de sa 17e couronne majeure à Melbourne, confirmée par un titre à Dubaï fin février, Novak Djokovic se voyait bien poursuivre sa chasse aux records sur la lancée d’un début de saison parfait. Invaincu en 2020 avec 18 victoires (en comptant la nouvelle ATP Cup remportée par la Serbie) au compteur, il avait d’ailleurs récupéré la première place mondiale avec la marque de Pete Sampras en vue (286 semaines au sommet pour le Californien contre 282 pour le Serbe), avant de viser celle de Roger Federer (310). Oui, mais voilà, le coronavirus est passé pas là, le coupant brusquement dans son élan.
Six mois plus tard, le "Djoker" est-il prêt à reprendre sa marche triomphale ? En tout cas, il est le seul membre du Big 3 à être présent dans la "bulle" créée au tour de New York par la Fédération américaine de tennis (USTA) pour assurer la reprise du circuit et l’enchaînement entre le Masters 1000 de Cincinnati et l’US Open. Pourtant, à l’instar de Rafael Nadal, tenant du titre à Flushing Meadows qui a renoncé à faire le voyage en raison de la situation sanitaire, "Nole" a longtemps hésité et a demandé des garanties avant de faire le déplacement.
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Des conditions de séjour optimales malgré la "bulle"

Lui qui avait qualifié le protocole sanitaire et les conditions mis en place par l’USTA d’"extrêmes" a négocié pour les joueurs (qui en ont les moyens) la possibilité de louer une maison individuelle, alors que le séjour dans deux hôtels réservés par l’organisation avait été initialement imposé. "Avec les arbres et cette sérénité, être dans ce type d’environnement est une bénédiction. Et je suis reconnaissant, parce que j’ai vu l’hôtel où les joueurs séjournent pour la plupart. Je ne veux pas paraître arrogant, et je sais que l’USTA a fait au mieux pour organiser cet événement avec ces bulles, mais c’est difficile de rester cloîtré dans sa petite chambre d’hôtel. C’est super important d’avoir fait cet investissement, parce que ça va me permettre de mieux récupérer et de pouvoir passer du temps dehors quand je ne suis pas sur le site du tournoi", a-t-il confié au quotidien américain.
Non loin de Manhattan mais à l’abri du vacarme, Djokovic dispose d’une maison (comme 7 autres joueurs ou joueuses) avec un grand "jardin" (le mot est faible) et a dû engager quatre gardiens qui se relaient 24 heures sur 24 pour vérifier que personne n'y pénètre. Tout contact avec une personne extérieure au tournoi l’exposerait à une exclusion de la compétition selon le protocole en vigueur de l’USTA. Mais ces dépenses supplémentaires lui permettent de profiter de conditions privilégiées pour se concentrer exclusivement sur son tennis, bien aidé par les trois membres de son équipe qui l’accompagnent – une autre concession qu’il a obtenue pour les joueurs auprès de l’organisation – dont son coach Goran Ivanisevic.
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Novak Djokovic à l'entraînement avec son coach Goran Ivanisevic à Flushing Meadows

Crédit: Getty Images

Avec un 18e Majeur en vue, l'occasion était trop belle

Car une fois ses craintes levées, dont celle d’une éventuelle quarantaine automatique à son retour en Europe quel que soit le résultat de ses tests, le numéro 1 mondial a aussi vu tout le bénéfice qu’il pourrait retirer d’un tel voyage. D’abord, le tennis et la compétition lui manquent bien entendu. "Il y avait beaucoup d’incertitudes et il y en a encore, beaucoup de choses qui ne sont pas vraiment claires. Mais je veux jouer. C’est pour ça que je suis ici. Personnellement, je n’ai pas peur de mettre ma santé en danger. Si c’était ce que je ressentais, je ne serais fort probablement pas là. Je suis prudent bien sûr, je dois être responsable et suivre les règles comme n’importe qui", a-t-il encore indiqué au New York Times.
Djokovic est avant tout un compétiteur, obnubilé par l’idée de marquer l’histoire de son sport, l’un des moteurs essentiels de sa carrière désormais. Et il l’avoue, l’occasion d’aller chercher un 18e titre en Grand Chelem pour se rapprocher de Rafael Nadal (19) et de Roger Federer (20) a aussi pesé lourd dans sa prise de décision. En revanche, il réfute l’idée d’avoir voulu profiter de l’absence de ses rivaux pour y arriver, d’autant que la grande majorité du top 20 sera présente (seuls Gaël Monfils, Fabio Fognini et Stan Wawrinka manqueront à l’appel). "C’est étrange (que Nadal et Federer ne soient pas là, NDLR) parce que ces deux gars sont des légendes de notre sport, et même sans public, ils manqueront", a-t-il concédé.
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Novak Djokovic à l'entraînement avant le Masters 1000 de Cincinnati à Flushing Meadows en 2020

Crédit: Getty Images

Cincinnati, un test pour effacer les doutes sur son état physique

Ce Masters 1000 de Cincinnati délocalisé aura surtout valeur de test pour le Serbe, à la fois tennistique et sur son état de forme. Car s’il ne serait pas étonnant de le voir jouer rapidement à haut niveau vu la confiance qui l’habite, la donnée physique est plus énigmatique. Infecté par le coronavirus lors de l’Adria Tour en juin, Djokovic n’a eu que des symptômes légers pendant moins d’une semaine et aucune fièvre. Mais il s’est senti fatigué et moins endurant qu’à l’accoutumée lors de la reprise de l’entraînement.
Pour tenir cinq sets lors de l’US Open, il sera important pour lui de retrouver du rythme et donc d’aller aussi loin que possible lors de ce tournoi de reprise où il s’est inscrit également en double avec Filip Krajinovic. Pour ce redémarrage particulier et incertain, Djokovic n’aurait d'ailleurs pas été contre un Grand Chelem exceptionnellement disputé au meilleur des trois sets. "Peut-être qu’à l’avenir nous devrions y penser, parce ce genre de circonstances sort vraiment de l’ordinaire", a-t-il fait observer.
Douterait-il de sa capacité à encaisser cette reprise exigeante après six mois sans jouer ? Une chose est sûre : à 33 ans, le Serbe reste l’un des athlètes les mieux préparés du circuit et son expérience pourrait jouer un rôle considérable pour appréhender ce défi inédit. Souriant à l’entraînement, il dit se sentir d’attaque et impatient à l’idée de reprendre. Son entrée en lice, vraisemblablement dimanche au 2e tour contre l’Américain Tommy Paul ou un qualifié, apportera une première réponse sur l’état de forme du numéro 1 mondial dont la seule présence est, quoi qu’il en soit, un soulagement immense pour les organisateurs américains en cette période troublée.
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