Tsonga, perdant d'avance ?

Vivement la fin de saison. Si personne n'ose le clamer haut et fort, tout le monde le pense. Comme annoncé, cette année a tenu toutes ses promesses en étant longue et éprouvante pour les organismes des joueurs. Jonglant ces dernières semaines entre espoir, frustration, blessure et fatigue, les Français ont perdu pied peu à peu dans la course à la Masters Cup. Et avant d'entamer le dernier tournoi de la saison régulière, passage obligé pour les Tricolores dignes du Top 100, le coeur n'y est plus. Après une saison 2008 au beau fixe, avec Tsonga et Simon présents ensemble dans le Top 10 et à Shanghaï l'an passé, 2009 ne sera pas celle de la confirmation. Et ce, même s'ils n'ont pas à rougir de leur rang mondial. Mais force est de constater que les deux derniers tickets pour Londres se dirigent dans les mains de deux autres joueurs : Nikolay Davydenko et Fernando Verdasco. Le Russe et l'Espagnol ont creusé un peu plus l'écart sur leurs poursuivants en se hissant en demi-finales du tournoi de Valence, là où Gilles Simon, Gaël Monfils et Jo-Wilfried Tsonga ont buté respectivement en quart de finale, 2e et 1er tours.

En plus de Davydenko et Verdasco, c'est Radek Stepanek qui se replace dans la course en atteignant les demi-finales de Bâle suite à sa victoire sur Marin Cilic. Avant le tournoi parisien, ils ne sont donc plus que sept à pouvoir prétendre décrocher l'un des deux derniers billets pour Londres : Davydenko, Verdasco, Söderling, Gonzalez, Tsonga et Cilic (voir classement plus bas). Exit Simon et Monfils, largués au classement, qui feront à Paris leur dernière apparition de la saison sur le circuit ATP. L'ultime chance française reste donc Tsonga, qui devra au moins défendre son titre en finale de Paris-Bercy face à un autre joueur que Fernando Verdasco pour espérer rallier Londres pour la deuxième année consécutive. Toujours en course, Robin Söderling, qui a dû observer une période d'inactivité de quinze jours en raison d'une blessure au poignet, Marin Cilic, battu en quart de finale à Bâle, et Fernando Gonzalez, sorti dès le 1er tour de Bâle, sont dans le même pétrin mathématique que le Français, à ceci près que Stepanek et Cilic devront remporter Bercy pour doubler tout le monde.

Si Tsonga a encore toutes ses chances, le problème est que le Français est usé aussi bien psychologiquement que physiquement. Blessé aux poignets à Valence, il a dû abandonner au 2e tour face à Mikhail Youzhny après avoir encaissé neuf jeux de suite... Une fin qui n'annonce pas une nouvelle issue glorieuse à Bercy où, comme cela se pressentait, il devra jouer sa dernière carte pour faire partie des huit meilleurs joueurs de la saison. L'an passé, c'est un Tsonga sûr de lui était parvenu à vaincre dans cet ordre Radek Stepanek, Novak Djokovic, Andy Roddick, James Blake et enfin David Nalbandian pour remporter de son premier titre en Masters. Cette saison, il vise Gilles Simon en huitièmes, Nadal en quarts, voire Davydenko ou Djokovic en demi-finales... Mais toute force semble avoir quitté le Tricolore à Valence après sa sortie ratée. "Ne me parlez plus de Masters Cup, c'est foutu, lâchait-il récemment dans les colonnes du quotidien L'Equipe. Je m'entraîne mal parce que je ne dors pas. Je suis crevé. En mars ou en juillet, j'aurais peut-être pu passer tout ça. En novembre, il y a trop de fatigue, je n'y arrive pas. Je ne suis pas une machine."

Il faut dire que c'est la première fois de sa vie que Tsonga joue une saison ATP pleine de bout en bout. Absent des courts trois mois l'an passé pour se faire opérer du genou, Jo-Wilfried a été de tous les rendez-vous prévus cette année, soit 22 tournois (Bercy compris), sur tous les continents : de l'Océanie en Europe, en passant par l'Afrique, notamment Johannesbourg en Afrique du Sud où il a remporté son premier titre de la saison, l'Amérique, où il a participé aux US Open Series, et enfin l'Asie où il a soulevé son 3e trophée de la saison à Tokyo. Sans s'économiser davantage, il s'est aligné pour la France à la Coupe du monde par équipes à Dusseldorf avant Roland-Garros. Et bien sûr en Coupe Davis avec deux matches face à la République tchèque au premier tour en mars. Et trois en septembre face aux Pays-Bas pour maintenir les Bleus dans le groupe mondial. Avec autant d'efforts consentis, on peut comprendre qu'il soit en bout du rouleau dans la dernière ligne droite. Comme l'an passé, reste à savoir comment il gèrera le rendez-vous parisien : comme un tremplin ou une porte de sortie. Son premier match face à l'Espagnol Albert Montanes donnera le la de sa fin de saison.

. CLASSEMENT de la course à la MASTERS CUP au 9 novembre 2009

1. Roger FEDERER (SUI) 10140 points - QUALIFIE
2. Rafaek NADAL (ESP) 8845 - QUALIFIE
3. Novak DJOKOVIC (SER) 6910 - QUALIFIE
4. Andy MURRAY (GBR) 6540 - QUALIFIE
5. Juan Martin DEL POTRO (ARG) 5815 - QUALIFIE
6. Andy RODDICK (USA) 4330 - QUALIFIE
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7. Nikolay DAVYDENKO (RUS) 3540 points > qualifié pour Londres s'il atteint les demi-finales de Paris-Bercy ou si ses six concurrents sont éliminés avant lui ou au même tour.
8. Fernando VERDASCO (ESP) 3210 > qualifié s'il atteint la finale ou si ses six concurrents sont éliminés avant lui ou au même tour.
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9. Robin SODERLING (SUE) 2830 points > qualifié s'il atteint la finale face à une autre joueur que Verdasco.
10. Fernando GONZALEZ (CHI) 2780 > qualifié s'il atteint la finale face à une autre joueur que Verdasco.
11. Jo-Wilfried TSONGA(FRA) 2695 > qualifié s'il gagne le tournoi
12. Radel STEPANEK (TCH) 2265 > qualifié s'il remporte le titre. Eliminé si Verdasco passe un tour.
13. Marin CILIC (CRO) 2250 > qualifié s'il remporte le titre. Eliminé si Verdasco passe un tour.