Mutua Madrid Open : Rafael Nadal s'est réconcilié avec Madrid

"En sport, tout peut arriver. C'est ce qu'il y a de bien avec le tennis." Rafael Nadal avait eu une juste réflexion peu avant que le tournoi de Madrid ne débute. Pensait-il vraiment affronter Stanislas Wawrinka en finale du Masters 1000 madrilène, un an après avoir rendu les armes sur la terre battue bleue face à Fernando Verdasco ? Pas le moins du monde. A vrai dire, lui-même ne se voyait pas spécialement finaliste non plus. En tout cas, pas en vainqueur du tout, comme souvent d'ailleurs. Jamais en tout cas, vous ne l'entendrez dire qu'il est le favori. Encore moins quand Djokovic ou Federer sont encore dans les parages.

Dimanche, pour sa septième finale de suite sur le circuit ATP, l'Espagnol aura Stanislas Wawrinka face à lui et l'occasion de s'imposer dans la capitale ibérique pour la troisième fois de sa carrière, mais pour la deuxième fois seulement depuis que le ciment à laisser la place à l'ocre. "Je ne savais pas que j'atteindrai la finale, avouait un Nadal modeste après sa victoire en deux sets face à Pablo Andujar (6-0, 6-4). Les sensations sont bonnes. C'est déjà un tournoi fantastique pour moi et être en finale encore une fois à Madrid, jouer devant mon public, c'est fantastique, lâchait même ce Majorquin d'origine mais Madrilène de coeur. Après tout, c'est l'un des tournois les plus difficiles. Tous les meilleurs joueurs sont là."

Sa contrariété de l'an passé en tout cas semble être oubliée par l'Espagnol, remonté comme un coucou contre les organisateurs qui avaient imposé une terre battue bleue aux joueurs. "Jouer à domicile et sentir que les gens te soutiennent, c'est toujours agréable.Ma victoire de 2005 ici à Madrid (sa première avant 2010) est l'un de mes meilleurs souvenirs. Mais rien que le fait d'être capable de jouer est une grande satisfaction pour moi.Ce serait presque un rêve de pouvoir gagner le deuxième Masters 1000 sur les trois que j'ai disputés, d'autant plus à la maison.Je n'ai pas l'impression d'avoir été si critiqué, mais de toute façon, chacun pense ce qu'il veut. Même s'il me paraît un peu exagéré de critiquer, je fais de mon mieux. Les résultats n'auraient pas pu être meilleurs depuis que je suis de retour."

Si Zeballos et Djokovic ont contrarié ses quatre premiers mois de compétition, Nadal se rapproche peu à peu de son meilleur niveau de jeu, lui qui se dirige déjà vers sa 30e victoire de la saison et sa 45e victoire de suite dans une demi-finale sur terre battue. Dimanche, face à Stanislas Wawrinka qui ne l'a encore jamais battu sur le circuit ATP, Nadal tentera de décrocher son 40e titre sur la surface ocre pour rejoindre l'Autrichien Thomas Muster à la deuxième place du palmarès des meilleurs terriens et pointer à cinq unités du record de Guillermo Vilas. "Jusqu'à maintenant, les résultats ont été très positifs, a tout de même reconnu le Majorquin, mais mon objectif principal de l'année était de pouvoir rejouer en compétition. A l'heure actuelle, il est trop tôt pour savoir comment je serai à Roland-Garros."

Une cinquième victoire en sept finales sur ses sept premiers tournois de 2013 serait un bilan exceptionnel pour lui après plusieurs mois sans compétition. Mais la cerise sur le gâteau serait visible sur le plan comptable au classement ATP. Un succès face à Stanislas Wawrinka le rapprocherait un peu plus de la quatrième place mondiale, celle qui pourrait lui permettre d'éviter les trois premiers joueurs mondiaux avant les demi-finales de Roland-Garros.

S'il s'impose dimanche, Nadal pointerait alors à 25 points de David Ferrer, qu'il a d'ailleurs battu en quarts de finale à Madrid. Le Masters 1000 de Rome pourrait alors bel et bien relancer ce mini-suspense autour du numéro de tête de série que portera le Majorquin à Paris. Pour être numéro quatre Porte d'Auteuil, Nadal devra alors conserver son titre et voir Ferrer être battu avant les demi-finales. Difficile, mais pas irréalisable, vous dirait le principal intéressé. Et ce, d'autant plus que le Valencian est dans le quart de tableau du Majorquin... En sport, tout peut arriver.