Masters 1000 Rome - Comme le Real Madrid, Rafael Nadal était en mode "Remontada" contre Zizou Bergs

Ce n’est pas habituel de voir Rafael Nadal galérer sur terre battue. Et c’est pourtant ce qu’il s’est passé face au méconnu, mais talentueux, Zizou Bergs lors de son entrée en lice dans le Masters 1000 de Rome, jeudi au Foro Italico. Vainqueur au forceps du Belge en trois manches (4-6, 6-3, 6-4), après presque 3h00 de jeu, l’Espagnol s’est offert un succès bienvenu pour la confiance et sa capacité à résister physiquement, à défaut de le rassurer au niveau tennis.

"Le match avait bien débuté pour moi, 3-1, 30-0, avec plus ou moins de facilité, je jouais plutôt bien. Puis, j'ai eu un mauvais jeu de service et à partir de là j'ai eu 20 minutes avec d'énormes doutes, je n'ai pas réussi à jouer avec tranquillité”, a analysé l’homme aux 14 Roland-Garros après sa victoire, alors que l'orage grondait sur le complexe olympique romain.

Il a d’ailleurs complètement assumé le côté ‘winning ugly’ lors de ce 1er tour, lui qui a fait face à un rival qui a joué crânement sa chance et multiplié les coups gagnants (29, contre 20 pour lui). “Au final, je suis heureux car j'ai trouvé le moyen de gagner ce match, ce qui est important pour moi en ce moment. J'ai joué presque 3h00 et je me sens bien. Et j'ai gagné le droit de rejouer d'ici dans deux jours.” Dans cette longue phase de reprise, Nadal fait donc du match après match, un discours qui plairait à Diego Simeone à n'en pas douter. Mais, à Madrid, il préfère la Casa Blanca, également renversante en Ligue des champions mercredi soir. Il lui a emboîté le pas.

Le Nadal romain était censé mieux jouer que celui qui avait quitté Madrid en 8e de finale il y a neuf jours, et pourtant cela a été loin d’être le cas. Pas fiable au service - il a concédé neuf balles de break et perdu deux fois son engagement - et incapable de faire mal en coup droit, le Majorquin s’est retrouvé en deux temps, trois mouvements de la position du chasseur à celui du chassé. Il s'est surtout retrouvé dans de beaux draps après la perte du premier set, une manche qu’il avait pourtant prise par le bon bout.

Le doute s’était tellement installé qu’il est allé taper la causette à Carlos Moya, profitant d’un arrêt du match, avant la reprise de la deuxième manche, après un malaise survenu en tribunes. L’échange - en catalan majorquin, difficilement traductible - a duré un moment et Nadal semblait bien inquiet quant à sa capacité à résoudre l’équation Zizou Bergs. Moya, toujours positif, l'a encouragé à continuer comme ça. Il connait son élève comme personne.

La réponse de Rafa à ses petits soucis tennistiques du moment ? Son jeu n’est plus aussi naturel que ça, même sur terre battue. Un comble. "Ce n'était pas mon meilleur match. J'ai mieux joué à l'entraînement que lors de cette rencontre, aucun doute là-dessus. Mais j'ai trouvé le moyen de gagner, c'est si important de faire ça au début d'un tournoi", a continué le joueur de Manacor. "Mon jeu est un peu plus imprévisible qu'avant, sachant que j'ai peu joué depuis trois ans. Il y a beaucoup de hauts et de bas, mais je peux faire beaucoup mieux qu'aujourd'hui et je le ferai au prochain tour."

Au prochain tour justement : Nadal défiera un client nommé Hubert Hurkacz. En constante progression, notamment sur ocre lui qui a gagné un titre à Estoril en avril, le Varsovien va constituer un gros test pour ce Nadal mi-figue mi-raisin. S’il souhaite franchir cet obstacle, il devra mieux retourner que lors de ce 1er tour. Cette faculté à moins bien retourner s'était ressentie à Madrid, notamment lors de sa défaite contre Jiri Lehecka. La maison Nadal est donc en chantier, mais tout ne va pas si mal non plus.