Finale du Masters 1000 de Madrid : Nadal et Murray à la recherche du temps perdu

Pas simple d'affronter Rafael Nadal. Encore moins sur terre battue. Encore moins en finale d'un tournoi sur terre battue. A moins de s'appeler Novak Djokovic ou Roger Federer, ceux qui s'y sont frottés ont tous perdu le titre en jeu. Alors oui, il y a bien une exception, Horacio Zeballos à Vina del Mar il y a deux ans, celle qui confirme la règle. Et Andy Murray, celui qui ne perd plus sur terre battue depuis qu'il est dirigé par Amélie Mauresmo, est bien au courant ce qui l'attend à Madrid ce dimanche (19h).

Le tournoi de Munich a transcendé l'Ecossais. Lui qui n'avait jamais ne serait-ce que joué une finale sur surface ocre avant cette année, s'est mué en un vainqueur sur terre. D'accord, le Britannique avait fait ses classes à Barcelone dans sa jeunesse, mais cela n'avait été une partie de plaisir. Plutôt un sacrifice. Mais vu le joueur complet qu'il est aujourd'hui, il ne pourra pas le regretter. Et le voici avec un bilan inédit de 8 victoires en 8 matches sur cette surface. Et une troisième finale de suite à jouer sur le circuit, sa quatrième de la saison après Melbourne.

Samedi soir, il a empêché un remake de la finale madrilène de 2014 en sortant Kei Nishikori, un joueur qui ne cesse de grandir. Même sur terre où le cinquième mondial venait de bisser à Barcelone la semaine dernière. A la place du Japonais, qui n'était pas passé très loin de l'exploit avant d'abandonner l'année dernière, Murray va donc tenter de déstabiliser Nadal à son tour, voire de signer sa première victoire face au Majorquin sur terre battue. Sa recette ? Ne pas subir.

"Je vais essayer d'être le plus agressif possible pour dicter le jeu, a souligné Murray. Le jouer ici en Espagne va être vraiment très difficile. Il a très bien joué ici toute la semaine. Tout comme moi d'ailleurs. La terre ici est très rapide. Je pense pouvoir faire tout de même une bonne performance face à lui. J'ai travaillé très dur cet hiver sur mon jeu et ai fait quelques changements qui ont été bénéfiques. Je vais essayer de garder cette ligne pour réaliser ce que je fais de mieux."

Effectivement, il serait préférable de rester positif et de garder ses fondamentaux, surtout face à un joueur aussi redoutable sur terre que Nadal. Même s'il n'est pas encore au top de sa confiance malgré son changement de raquette, le Majorquin a un bilan on ne peut plus positif face à Murray sur ocre avec six victoires en autant de rencontres (15/5 toutes surfaces confondues). La dernière remonte justement à la demi-finale de Roland-Garros où l'Ecossais n'avait inscrit que six jeux en trois sets.

Ce titre à Madrid ferait un bien fou à Nadal dans l'optique de Roland-Garros où il visera un dixième titre en onze participations. Et un moindre mal pour lui qui sera de toute manière septième mondial lundi prochain au classement ATP technique, les points récoltés à Rome en 2014 lui étant enlevés. La performance de Tomas Berdych, demi-finaliste à Madrid cette semaine, lui promet d'engranger trois places de mieux.

Qu'il conserve son titre à Madrid ou non, Nadal sortira donc du Top 5 mondial pour la première fois depuis dix ans. Cela ne veut pas dire qu'il restera à cette place à Roland-Garros, ceci dépendra de son parcours et celui de ses adversaires à Rome la semaine prochaine. Mais la pression sera bien plus forte dans la capitale italienne qu'en Espagne ce dimanche.