Masters 1000 Madrid - Djokovic : "Ça arrive à un moment très important de la saison"

En une semaine, il a balayé tous les doutes. A Madrid, Novak Djokovic a retrouvé son tennis et le sourire, rappelant à ceux qui l’avaient oublié qui était le patron du circuit. Sans lâcher le moindre set, il est allé chercher le 74e titre de sa carrière et le 33e en Masters 1000, record de Rafael Nadal égalé. Mais au-delà de ces chiffres qui donnent le tournis, le Serbe a laissé une impression de sérénité et de solidité sur le court qu’on ne lui avait plus connue depuis Melbourne où il avait empoché son 15e titre du Grand Chelem en janvier, le troisième d’affilée.

Et le principal intéressé était le premier à en convenir devant la presse après sa victoire finale contre Stefanos Tsitsipas dimanche. "Remporter ce tournoi est très important pour ma confiance. Parce qu'après l'Open d'Australie, je ne jouais pas mon meilleur tennis, je ne trouvais pas mon jeu, ma régularité, à Indian Wells, à Miami et à Monte-Carlo. Mais je sentais que je n'étais pas loin et que j'avais juste besoin, disons, d'un petit coup de pouce", a avoué le numéro 1 mondial.

Et ce petit coup de pouce, ou plutôt coup de boost, Djokovic l’a trouvé dans sa performance face à Dominic Thiem en demi-finale, son premier succès référence sur terre battue de l'année, après un quart de finale décevant sur le Rocher contre Daniil Medvedev. "Ma victoire contre Thiem hier (samedi), dans un match très serré, a été très importante. Et aujourd'hui (dimanche), Stefanos (Tsitsipas), qui a fait un match extraordinaire hier soir pour battre Rafa (Nadal), ne bougeait pas aussi bien qu'hier, il était probablement un peu fatigué", a-t-il analysé avec lucidité.

En plus de son niveau de jeu croissant, c’est sa capacité à maintenir une concentration totale pendant plus de deux heures de baston contre l’Autrichien qui l’a rassuré. Face à Thiem, l’homme en forme de ce début de saison sur terre, tombeur de Rafael Nadal à Barcelone, puis de Roger Federer à Madrid, Djokovic a tenu le choc, acceptant le combat du fond, parvenant à contrôler une balle très lourde au lift redoutable. "Ça arrive à un moment très important de la saison, ça me donne beaucoup de confiance avant Rome et surtout Roland-Garros, où je veux absolument jouer à mon meilleur niveau."

Sa finale contre Tsitsipas en a été la confirmation. Djokovic est redevenu ce métronome, capable de placer systématiquement la balle dans une zone de 20 centimètres avant la ligne de fond adverse. "Mon objectif, c'était de bien démarrer, d'essayer de faire le break le plus vite possible. J'ai eu la sensation de dominer tout au long du match. J'ai dicté le jeu, je ne lui ai pas laissé le temps de s'installer, d'essayer de venir au filet, j'ai essayé de jouer vite, profond, de changer le rythme et les directions, ça a bien fonctionné." Tsitsipas peut en témoigner, lui qui s'est extasié devant la qualité du revers du Serbe devant la presse.

Tant sur le plan mental que physique, le Serbe a acquis les certitudes dont il avait besoin, à deux semaines du Majeur parisien. Djokovic le sait désormais, il est dans les temps pour rééditer le plus grand exploit de sa carrière à Paris : réaliser le Grand Chelem à cheval sur deux saisons. "Comme les conditions y seront très différentes, je vais devoir passer du temps sur le court. Les échanges seront plus longs, cela demandera plus d'endurance et de résistance physique et émotionnelle. Mais je suis prêt pour cela." La concurrence est prévenue, le Djoker est bel et bien de retour, et plus affamé que jamais.