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Présentation Madrid : Nadal, Djokovic, Federer, Thiem... Qui sera souverain en Castille ?

Maxime Battistella

Mis à jour 05/05/2019 à 18:01 GMT+2

MASTERS 1000 MADRID – Le deuxième Masters 1000 du printemps sur terre battue ressemble à une répétition générale, à trois semaines de Roland-Garros. Rafael Nadal et Novak Djokovic espèrent monter en puissance, tandis que Dominic Thiem voudra confirmer son triomphe catalan. De son côté, Roger Federer fait son grand retour sur ocre, trois ans après y avoir mis les pieds pour la dernière fois à Rome.

Rafael Nadal ATP Masters Madrid

Crédit: Getty Images

MUTUA MADRID OPEN

Catégorie : Masters 1000
Pays : Espagne
Dates : 5-12 mai
Surface : Terre battue
Dotation : 6 536 160 euros
Tenant du titre : Alexander Zverev
Madrid est encore un tournoi adolescent, mais il a bien changé depuis son lancement en 2002. D’abord disputé sur dur indoor à l’automne lors de ses sept premières éditions, il a immédiatement fait partie de la cour des grands, obtenant le statut de Masters Series puis de Masters 1000. Si le prestige d’une épreuve se juge à l’aune des noms qui composent son palmarès, alors la cité castillane peut s’enorgueillir de n’avoir sacré que des cadors. D’Andre Agassi au "Big Four" (Roger Federer, Rafael Nadal, Novak Djokovic et Andy Murray), seuls des joueurs ayant atteint la première place mondiale y ont soulevé le trophée. À deux exceptions près : Alexander Zverev, tenant du titre, et David Nalbandian. Et difficile de reprocher à l’Argentin, numéro 3 mondial à son top, de manquer de talent...
L’année 2009 a marqué un tournant majeur pour le tournoi : son changement de surface. Passant de l’indoor à la terre battue, Madrid a aussi été déplacé dans le calendrier, intégrant la tournée printanière européenne sur ocre précédant Roland-Garros. Son propriétaire, l’ex-joueur et millionnaire Ion Tiriac, a investi énormément pour faire sortir de terre la désormais célèbre Caja Mágica, enceinte en forme d’immense boîte métallique qui peut accueillir pas moins de 12 500 spectateurs. Homme d’affaires excentrique, le Roumain a aussi décidé de remplacer les ramasseurs de balle par des top models, un succès marketing assuré mais pas du goût de tout le monde. En 2012, il a introduit un autre changement spectaculaire en utilisant de la terre battue bleue, supprimée dès l'édition suivante car considérée trop glissante par les joueurs.
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Court central de Madrid, Caja Magica, en 2015

Crédit: Getty Images

Les forces en présence

Ils sont tous là, ou presque. Pas moins de 17 des 20 meilleurs joueurs du monde sont au rendez-vous de Madrid. Seuls Kevin Anderson (6e), John Isner (10e lundi) et Milos Raonic (16e), tous les trois blessés respectivement au coude, au pied et au genou, manquent à l’appel. Successeur de Manolo Santana à la tête du Masters 1000, Feliciano Lopez s’est donc vite remis de sa sortie du top 100 et peut se frotter les mains. Il a réussi à faire ce qu’aucun autre directeur de tournoi sur terre battue n’était parvenu à réaliser lors des deux précédentes saisons : attirer Roger Federer. Le Suisse, qui fait son grand retour sur ocre, a vraisemblablement choisi la Caja Mágica pour ses conditions de jeu plus rapides en raison de l’altitude (les balles "volent" davantage dans l’air).
Novak Djokovic et Rafael Nadal, qui n’ont pas démarré leur saison sur terre battue de manière idéale à Monte-Carlo (puis à Barcelone pour le Majorquin), auront à cœur de montrer qu’ils restent incontournables à l’approche du deuxième Grand Chelem de l’année. Tenant du titre, Alexander Zverev joue gros et pourrait payer cher son manque de confiance et de résultats. Finaliste malheureux l’an dernier, Dominic Thiem aborde l’événement avec plus de confiance, lui qui reste sur un titre probant à Barcelone.
De retour en forme à Estoril, Stefanos Tsitsipas sera également attendu, de même que Gaël Monfils côté français. Son compatriote Richard Gasquet fera enfin sa rentrée en 2019 après une opération d’une hernie inguinale en janvier. Juan Martin Del Potro sera l’autre grand revenant à surveiller : l’Argentin n’a plus foulé un court en compétition depuis deux mois et demi à Delray Beach. Enfin, David Ferrer dispute à Madrid le dernier tournoi de sa carrière. Un hommage lui a d’ailleurs été rendu dimanche par l'organisation et les stars du jeu.

Le tableau

Si les huit premières têtes de série du tournoi sont exemptées de 1er tour, la densité du tableau madrilène impressionne. D’entrée, de nombreuses affiches attirent le regard, à commencer par le choc 100 % canadien entre les jeunes et talentueux Félix Auger-Aliassime et Denis Shapovalov dès dimanche soir. Le vainqueur aura le redoutable honneur de défier ensuite Rafael Nadal, quintuple champion à Madrid (un record). Sacré pour la première fois en Masters 1000 à Monte-Carlo, Fabio Fognini n’aura pas non plus une entrée en matière aisée face à Kyle Edmund.
Les Français ne sont pas mieux lotis : Lucas Pouille, qui a retrouvé le sourire cette semaine en Gironde (Challenger de Bordeaux), aura fort à faire contre Borna Coric. Et Richard Gasquet aurait pu espérer rentrée plus tranquille puisqu’il sera opposé au prometteur Espagnol Alejandro Davidovich Fokena, demi-finaliste à Estoril, avant d’éventuellement faire face à Roger Federer. Le Suisse, qui n’a pas été gâté par le tirage (quart de tableau de Dominic Thiem et moitié de Novak Djokovic), pourrait retrouver Gaël Monfils en huitièmes, mais ce dernier devra d’abord se débarrasser d’Andreas Seppi, puis vraisemblablement de David Goffin. A noter enfin le choc de 1er tour entre deux hommes en forme sur terre : Daniil Medvedev et Guido Pella.
Les quarts de finale théoriques :
Novak Djokovic (Srb/N°1) – Juan Martin Del Potro (Arg/N°7)
Roger Federer (Sui/N°4) – Dominic Thiem (Aut/N°5)
Stefanos Tsitsipas (Gre/N°8) – Alexander Zverev (All/N°3)
Kei Nishikori (Jap/N°6) – Rafael Nadal (Esp/N°2)

Trois moments marquants

2002 : Agassi sacré sans jouer. Pour sa première édition, le tournoi madrilène ne pouvait pas rêver vainqueur plus prestigieux. Auteur du Grand Chelem en carrière, Andre Agassi débarque en Espagne avec le statut de tête de série numéro 2. En huitième de finale, il sort vainqueur d’un duel au couteau (7-6, 6-7, 7-5) face à un jeune gaucher serveur-volleyeur prénommé… Feliciano Lopez, devenu cette année le directeur du Masters 1000. Puis, il triomphe de Juan Carlos Ferrero en quart, avant de remporter un sacré combat face à Sébastien Grosjean en demi-finale pour la plus grande joie des organisateurs. Mais ces derniers vont vite déchanter : en finale, l'Américain soulève bien le trophée, mais sans avoir frappé la moindre balle. La faute au forfait sur blessure du Tchèque Jiri Novak, tombeur en demi-finale d’un autre Français, Fabrice Santoro.
2009 : Nadal, perdant magnifique. Pour la première édition du tournoi sur terre battue, le "Taureau de Manacor" compte bien soulever le trophée devant son public. Mais dans la toute nouvelle Caja Mágica, ils vont se mettre à deux pour le priver du sacre. En demi-finale, Rafael Nadal fait face à un Novak Djokovic encore un peu jeune mais déjà numéro 4 mondial et dangereux. La bataille est titanesque, le Majorquin sauve trois balles de match et arrache la victoire 11 points à 9 à l’issue du tie-break décisif (3-6, 7-6, 7-6) après 4h03 de joute. Désespéré, le Serbe déclare même : "Je ne sais plus quoi faire. La prochaine fois, j’essaierai de jouer avec deux raquettes." Arrivé fatigué en finale le lendemain, l’Espagnol se fait cueillir (6-4, 6-4) par un Roger Federer en mission qui soulèvera la Coupe des Mousquetaires quelques semaines plus tard.
2012 : Federer, le funambule. Madrid innove encore avec pour chef d’orchestre son fantasque propriétaire, Ion Tiriac. Le Roumain crée l’événement en changeant la couleur de la terre battue : du rouge, on passe au bleu. S’il assure le faire pour que les téléspectateurs voient mieux la balle à l’écran et que cela ne change pas grand-chose aux conditions de jeu, l’homme d’affaires doit se rendre à l’évidence : c’est un fiasco. Rapidement éjectés du tournoi, Rafael Nadal et Novak Djokovic se plaignent (comme la majorité des joueurs) des conditions ultra-glissantes sur la nouvelle surface et menacent de ne pas revenir l’année suivante. Après sa défaite au 3e tour contre Roger Federer, Richard Gasquet s’exclame : "On dirait une patinoire. C’était plutôt un match entre Joubert et Candeloro !" Moins véhément, le Suisse s’adapte et va chercher son 3e titre à Madrid, le seul de l’histoire sur terre battue bleue.
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Roger Federer à Madrid en 2012

Crédit: Getty Images

Trois chiffres à retenir

3. Ils sont trois à avoir gagné le tournoi sur les deux surfaces (indoor et terre battue) : Rafael Nadal (2005, 2010, 2013, 2014 et 2017), Roger Federer (2006, 2009, 2012) et Andy Murray (2008, 2015).
25. C’est le plus bas classement d’un vainqueur à Madrid. Il s’agissait de l’Argentin David Nalbandian, en 2007.
1200. S’il se qualifie pour les quarts de finale cette semaine, Roger Federer atteindra la barre symbolique des 1200 victoires en carrière sur le circuit ATP. Seul Jimmy Connors a fait mieux avec 1256 succès.

Le joueur à suivre : Rafael Nadal

Si les projecteurs seront certainement braqués sur Roger Federer qui retrouve la terre battue en compétition pour la première fois depuis trois ans mardi soir, Rafael Nadal ne voudra pas se rater devant son public. Battu en demi-finale à Monte-Carlo par Fabio Fognini et au même stade à Barcelone par Dominic Thiem, le numéro 2 mondial n’aborde pas ce tournoi dans les meilleures dispositions. Mais son niveau de jeu contre l’Autrichien en Catalogne l’a rassuré selon ses dires, et surtout, le tirage au sort a été plutôt clément pour lui, même si la densité reste exceptionnelle en Masters 1000. S’il parvient à se dépêtrer de Félix Auger-Aliassime ou Denis Shapovalov d’entrée, une montée en puissance progressive pourrait lui permettre d’atteindre la finale. De l’autre côté du tableau, Djokovic, Thiem et peut-être Federer devraient ferrailler pour y parvenir. De quoi rassurer peut-être Nadal sur son niveau de jeu à trois semaines de Roland-Garros.
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