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Miami - 1/4 de finale : Federer craint ses nouvelles retrouvailles avec Anderson son bourreau de Wim

Alexandre Coiquil

Mis à jour 28/03/2019 à 07:46 GMT+1

MASTERS 1000 MIAMI - Opposé à Kevin Anderson en quarts de finale du tournoi américain, jeudi en night session (vendredi matin en France), Roger Federer peut ajouter une troisième demi-finale à son tableau de chasse de l'année 2019. Il y a un hic : il craint le Sud-Africain qui l'avait battu en quarts de finale du dernier Wimbledon. Cette défaite a plus marqué Federer qu'on ne le croit.

Roger Federer et Kevin Anderson

Crédit: Getty Images

Nous sommes le 11 Juillet 2018. Sur le court N.1 du All England Lawn Tennis and Croquet Club, Roger Federer s'incline après un combat en cinq manches dès les quarts de finale de Wimbledon. Un match, un marathon même de 4h13 où il a craqué à 13-11 dans le cinquième et dernier set, après un combat de tous les instants face à un certain Kevin Anderson.
Bourreau inattendu, le Sud-Africain a signé ce jour-là la première victoire de sa carrière face à l'ogre helvète, la première en quatre confrontations. Ce match, soyons honnête, Federer, qui a mené deux manches à rien et obtenu une balle de match dans le 3e set, a pu l'ajouter à la longue liste des rencontres qu'il n'aurait jamais dû perdre.
Avec plus de points gagnés (195 contre 189), une domination totale pendant une manche, le Suisse, arrivé à Londres avec cette fameuse blessure à la main qui l'a handicapé pendant six mois, a subi un énorme contrecoup. Suffisamment grand pour qu'il en parle encore. Maudit break, celui concédé à 6-2, 0-1, doit-il encore se dire. Lors de ce duel improbable, Anderson lui a cassé quelque chose en mettant fin à sa série de 85 jeux de service remportés de rang et en lui retournant le cerveau après avoir accusé deux sets de retard. Désormais, la tête du Suisse change quand on évoque le grand gaillard de Johannesburg. Le bonhomme a gagné son respect.
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Roger Federer lors de 1/4 de finale perdu à Wimbledon face à Kevin Anderson lors de l'édition 2018

Crédit: Getty Images

Federer, le grand gagnant de la tournée US

Jeudi soir aux Etats-Unis, vendredi matin en France, le Suisse va en effet à nouveau croiser le fer avec son bourreau londonien. Avec comme enjeu : une place dans le dernier carré du Masters 1000 de Miami version Hard Rock Stadium, un terrain de jeu plus lent qui plait d'ailleurs plutôt à Anderson. Pour Federer, sa montée en régime face à Daniil Medvedev a rassuré tout le monde : il galope, il a retrouvé de bonnes sensations côté revers et côté coup droit, et surtout il sert très bien.
Tous les voyants sont au vert et le Suisse, en personne avertie, sait qu'il va devoir jouer à un certain niveau pour vaincre le 7e joueur mondial. Le jeu en vaut la chandelle pour lui : il peut se qualifier pour sa troisième demi-finale consécutive de la saison après Dubaï et Indian Wells, remonter encore un peu à la Race (il peut prendre les commandes en cas de sacre) et envisager un 101e titre. Papy Roger, 37 ans, a encore de quoi tirer son épingle du jeu au sommet de la hiérarchie. Et le grand gagnant de la tournée nord-américaine, c'est lui. Djokovic n'y était pas et Rafael Nadal a fait l'impasse sur la Floride à cause de son genou.
Les courts américains sur ciment, c'est la tasse de thé de Kevin
Interview d'après-match, conférence de presse, le soldat Federer a logiquement joué la carte de l'extrême prudence. Attention à ce monsieur Anderson qui profile le bout de son nez, c'est le typique empêcheur de tourner en rond. "Si vous me battez à Wimbledon, vous avez toute mon attention", a martelé le Bâlois. "Kevin est un grand joueur, il dispose de l'un des plus grands services du circuit. Et les courts américains sur ciment, c'est sa tasse de thé. Mais en ce moment, je joue bien et j'espère que je pourrai le gêner."
Hormis la nouveauté du terrain qui peut rebattre les cartes, Federer a quand même quelques certitudes. Sur surface dure, ses statistiques sont excellentes face à Anderson : 4 victoires en 4 confrontations (2 en extérieur, 2 en indoor), dont la dernière lors du Masters de Londres où le double finaliste en Grand Chelem n'a pas opposé une énorme résistance (défaite 6-4, 6-3). Si Anderson évolue à domicile à Miami, et c'est un détail important au quotidien, - il vit à Gulf Stream, une ville située à 94 kilomètres au Nord de Miami - Federer l'a déjà battu à Indian Wells en 2014 (en 1/4 : 7-5, 6-1) et à Cincinnati en 2015 (en 16e : 6-1, 6-1).
Donc le ciment US, il sait y faire. La seule nouveauté, c'est qu'Anderson est entre-temps devenu un joueur beaucoup plus complet. Meilleure relance, jeu de fond plus complet, déplacement plus optimisé, l'homme aux 6 titres ATP n'est plus ce grand escogriffe un peu pataud. Dans ses bons jours, c'est un tueur. Sa présence continue dans le Top 10 n'est pas une mauvaise blague, c'est de la logique pure et simple.
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Federer : "Ce sera compliqué contre Anderson"

Anderson revient d'une coupure de deux mois

Verra-t-on d'ailleurs la meilleure version d'Anderson lors de ce quart de finale ? Touché à l'épaule droite depuis le mois de janvier, un mal qu'il traîne depuis trois ans, le géant est en tournoi de reprise à Miami après deux mois d'arrêt presque total après un Open d'Australie décevant. "Tout va bien pour le moment et je suis heureux de voir comment mon épaule se comporte", a glissé l'ancien 5e mondial en début de tournoi.
Passé un match de reprise en trois sets contre l'Espagnol Jaume Munar, il est ensuite parvenu à monter en régime face à Joao Sousa, avant de chasser du tournoi l'Australien Jordan Thompson contre qui il a dû remonter un handicap de 1-4 dans le premier set et laisser de l'énergie en cours de route. Du bon Anderson donc, mais clairement pas le Anderson de 2018. Une faille que va devoir exploiter Federer, pas encore à son meilleur niveau en relance.
"Le plan, ce sera de se mettre en mode 'gros serveur', a reconnu le Suisse. Il faudra d'abord se concentrer pour garder intact son service, avant d'aller chercher le sien (…). Mais je me sens vraiment bien". Bonne nouvelle, et même si Federer a refusé d'évoquer la notion de revanche, à laquelle il ne goûte guère, ce Federer-Anderson a des petits airs de rendez-vous ponctuel. Celui qu'on va regarder par curiosité. Car Wimbledon et son scénario improbable sont passés par-là. Oui Federer est méfiant et il a raison de l'être. Les types discrets sont les plus dangereux.
Roger Federer et Kevin Anderson après leur duel lors de l'édition 2018 du Masters
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