Pour Thiem, l'excuse de la décompression ne tient pas

La difficile notion d'enchaîner. C'est une marche qu'il faut apprendre à passer. Et ce n'est pas toujours le plus évident. Il faut réussir à digérer une étape franchie. Mettre ses émotions de côté pour revenir au pain quotidien et assumer les nouvelles attentes placées en vous. Dominic Thiem l'a appris à ses dépens. Cinq petits jours après avoir décroché son premier Indian Wells en battant en finale Roger Federer, l'Autrichien n'a pas été à la hauteur de son nouveau statut de lauréat d'un Masters 1000.

Dominic Thiem a même vécu un retour sur terre assez violent à Miami, où il a régulièrement été en difficulté ces dernières années. Dès son entrée en lice, il a subi la loi du jeune Polonais Hubert Hurkacz en deux petits sets, 6-4, 6-4. La descente de son nuage a été rapide. Alors, la décompression a-t-elle touché le numéro 4 mondial, qui devrait perdre un ou deux places au prochain classement ATP ? Peut-être bien. Mais il se refuse de le prendre comme excuse. "J'ai connu beaucoup d'émotions la semaine passée. Mais j'ai eu quatre jours depuis. Cela aurait dû être suffisant", a lancé l'Autrichien quelques minutes après sa sortie de route précoce.

S'il n'a pas réussi à retrouver ses sensations de la semaine passée, Thiem a surtout voulu souligner la performance de son jeune adversaire, qui ne cesse de surprendre en ce début d'année 2019 et n'est pas forcément le joueur le plus facile à prendre en ce moment. "A certains moments comme quand il m'a donné le break, j'aurais dû enchaîner. Mais en général, il a juste été meilleur que moi. Il a vraiment bien joué, a-t-il lâché. Je n'étais pas à mon niveau de la semaine dernière mais c'est un match convenable pour moi". L'heure n'est de toute manière pas de tout remettre à plat. Sa tournée US restera une réussite avec ce succès à Indian Wells après un début d'année compliqué. Même après cette sortie dès son entrée en lice en Floride.

Après cette élimination, il va maintenant avoir le temps de digérer le tout. Ce titre et ce revers. Et il va pouvoir se pencher sur la suite de sa saison avec envie. Car sa période préférée de l'année commence. "Maintenant, c'est l'heure de la terre battue, se délecte-t-il. Je vais retourner en Europe bientôt, me reposer quelques jours et me préparer". Avec 8 de ses 12 titres ATP décrochés sur l'ocre depuis le début de sa carrière, il se sait attendu dans les prochains mois. Finaliste la saison passée à Roland-Garros après avoir échoué en demi-finales les deux années précédentes, il compte cette fois-ci bien confirmer son nouveau statut après avoir surpris son monde en décrochant son premier grand titre sur une surface rapide.