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Les mots bleus de Federer

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ParEurosport

Mis à jour 14/11/2010 à 14:21 GMT+1

Deux Français en demi-finale à Bercy, c'était une première. C'est d'ailleurs exceptionnel en Masters 1000. Roger Federer lui-même, battu par Gaël Monfils, ne comprend pas pourquoi les Bleus, excellents par ailleurs chez les juniors et présents sur le circuit, ne gagnent pas plus de titres majeurs.

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Crédit: Eurosport

Pour la première fois de l'histoire du tournoi de Paris-Bercy, deux Français ont disputé les demi-finales. Ce n'était d'ailleurs que la troisième fois de l'histoire qu'une telle configuration se présentait en Masters 1000 après Madrid en 2002 (Sébastien Grosjean et Fabrice Santoro) et Hambourg en 1990 (Forget et Leconte). Aucun n'avait atteint la finale. Voilà toute l'intrigante fluctuation du tennis français qui flirte si bien avec le plus haut niveau sans savoir conclure. Roger Federer en personne, battu lui-même par Julien Benneteau l'année dernière et par Gaël Monfils en demi-finale cette année, est bien placé pour parler, avec étonnement de ce paradoxe.
Du haut de son Olympe, le Suisse adore les Français. Il les connaît bien, les croise certainement souvent autour de chez lui, et se chagrine sincèrement de leurs échecs sans manquer de les sortir du court sans ménagement quand c'est nécessaire. "Ce qui me surprend le plus chez vous , disait Federer vendredi en s'adressant aux journalistes français), c'est qu'il n'y ait pas plus de Français qui aient gagné des titres du Grand Chelem. En juniors, il y en avait beaucoup de meilleurs que moi, ils arrivent à bien faire le saut chez les pros mais il n'y a personne pour faire un solide top 10. Je ne sais pas ce qui se passe." Sur le circuit Federer chatie bien ceux qu'il aime bien. Et surtout au bon moment, comprenez : en finale.
Federer : "Personne pour faire un solide top 10"
L'heure n'est pas aux grandes explications mais plutôt à l'union sous le drapeau de la FFT, et de Bercy. La France qui gagne n'a jamais autant gagné que chez elle, bien au chaud sur les courts de sa douce enfance, bien entourée par ses proches et ses formateurs, à Roland-Garros ou à Bercy. Sur le circuit des Masters 1000 actuel, on peut compter sur les doigts des deux mains les victoires des Français : et force est de constater que c'est en France ou tout près que la majorité des titres ont été acquis. Trois titres à Bercy : Guy Forget en 1991, Sébastien Grosjean en 2001 et Jo-Wilfried Tsonga en 2008, plus un juste à la frontière : Cédric Pioline à Monte-Carlo en 2000, et enfin deux exceptions : Yannick Noah à Rome en 1985, Guy Forget à Cincinnati en 1991.
Briller loin de ses bases, remporter des points ATP à l'étranger, les Bleus de la nouvelle génération savent faire. Gagner, c'est pas encore ça. Tsonga lui-même, le plus régulier depuis trois ans sur les tournois majeurs, n'a gagné qu'un titre important, à Bercy. Monfils, le probable N.1 de l'équipe de France à Belgrade, n'a jamais aussi bien joué que devant les yeux de sa mère, à Roland-Garros et à Bercy, il l'a confirmé cette semaine : "Vous allez me demander pourquoi elle ne vient pas sur tous les tournois ? Et bien elle a quand même un travail ici..." Après ça, ce n'est pas le déménagement de Roland-Garros qui pose problème, c'est qu'il faudrait déménager tout l'encadrement de la FFT sur chaque tournoi !
A Paris, tout est permis pour les Bleus
Plus sérieusement, on a appris sur la page du Blog Team de Sport24 que Jean-François Caujolle, directeur du tournoi à Bercy, avait demandé à Gerflor une surface similaire à celle de Clermont-Ferrand et Lyon pour les victoires de la France contre l'Espagne et l'Argentine. Forget relativise : "C'est une surface rapide qui permet surtout aux attaquants de s'exprimer. Elle n'avantage pas forcément les Français. Peut-être plus Federer à la rigueur." Mais il y a tout même l'envie de les chouchouter.
A Bercy, Federer voulait chouchouter les Français à sa manière. Cette année, après avoir dit tout le bien qu'il pensait de Richard Gasquet, et de son copain Michaël Llodra, qu'il a déjà battu cette année à Cincinnati (7-6, 6-3) : "Mika, je suis content pour lui ! C'est un bon copain. Il a un an de plus que moi et on s'est connus chez les jeunes. J'ai même joué une finale juniors en double contre lui à Wimbledon. Je suis content qu'il montre en simple ce qu'il est capable de faire." Il a même fait le rapprochement entre sa défaite et la sienne, des balles de match perdues chacun. Avant de souligner qu'il avait "beaucoup d'estime" pour Gaël Monfils qui vient de le battre pour la première fois. A Monfils de se montrer à la hauteur de celui qui avait battu Robin Söderling pour son premier titre parisien. A Roland-Garros en 2009. Et de rejoindre Forget, Grosjean et Tsonga au palmarès.
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