Moya : "L'objectif du Grand Chelem est réaliste" pour Nadal

Rafael Nadal a entamé sa courte préparation pour Wimbledon mercredi en battant Stan Wawrinka lors de l'exhibition de Hurlingham. A moins d'une semaine du coup d'envoi du troisième Grand Chelem de l'année, l'Espagnol n'entend pas lever le pied, pas même le gauche, qui a l'air de se porter aussi bien que possible. Même à 36 ans, Nadal arrive à innover : pour la première fois de sa carrière, le voilà sur le gazon londonien nanti des deux premières couronnes majeures de la saison. Devant lui, deux mots mythiques : Grand Chelem.

Pour atteindre ce Graal sur lequel tout le monde bute depuis maintenant 53 ans, il lui reste donc à remporter Wimbledon et l'US Open. La première marche n'apparaît pas comme la plus simple sur le papier, le Majorquin n'ayant plus triomphé au All England Club depuis 2010. Mais après tout, il n'avait plus gagné à Melbourne depuis 2009 et cela ne l'a pas empêché d'aller au bout l'hiver dernier. De toute façon, rien n'est jamais impossible pour lui.

L'an passé, Novak Djokovic s'en était approché très, très près, en remportant les trois premiers Majeurs avant de caler en finale à New York contre Daniil Medvedev. C'était, déjà, la première fois depuis Laver en 1969 qu'un champion s'adjugeait les trois premières levées du calendrier. Nadal peut-il vraiment aller au bout ? "C'est un objectif réaliste, a confié mercredi Carlos Moya à Eurosport. C'est la première fois de sa carrière qu'il est en position de le faire, mais nous voyons encore ça comme quelque chose de lointain. Nous ne sommes encore qu'à la moitié du chemin."

Possible, donc, mais pour l'entraîneur de l'homme aux 22 titres, c'est loin d'être à ce stade une obsession pour le clan Nadal. "Pour le moment, cela ne nous empêche pas de dormir, sourit Moya. En tant qu'équipe, il y a certaines choses qui nous tiennent éveillés mais le Grand Chelem n'en fait pas encore partie. Il faut y aller pas à pas, ce n'est pas quelque chose dont nous parlons entre nous, ce n'est pas forcément l'objectif prioritaire, même si personne ne l'écarte."

L'ancien numéro un mondial se montre en tout cas confiant avant Wimbledon. Selon lui, Rafael Nadal a eu "une très bonne semaine d'entraînement à Majorque", même s'il convient que "le gazon là-bas est un peu différent de celui de Londres". Sa première sortie contre Wawrinka était importante selon son entraîneur. Il reste à l'Espagnol une autre rencontre exhibition avant les choses sérieuses à Wimbledon. "L'important pour Rafa, c'est de passer le plus de temps possible sur le court désormais", juge-t-il.

Lors de ses deux dernières participations (2018 et 2019 puisque le tournoi a été annulé en 2020 et qu'il était absent l'an dernier), Nadal avait atteint les demi-finales avant de buter sur Novak Djokovic puis Roger Federer. Mais il sera sur ses gardes bien avant la ligne droite finale. "A Wimbledon, plus qu'ailleurs, il peut y avoir des surprises, rappelle encore Carlos Moya. Dès les premiers tours, tu peux te retrouver contre un gros cogneur qui peut être dangereux." Mais il n'a aucune crainte sur le potentiel de son poulain : "Ma confiance est très haute avant Wimbledon. Il a tout pour bien jouer sur herbe."