Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Eloge des effrontés

Eurosport
ParEurosport

Publié 19/10/2008 à 16:00 GMT+2

Gilles Simon, qui vient de réussir un des exploits de l'année face à Rafael Nadal, et Andy Murray, vainqueur méritant de Roger Federer, vont s'affronter en finale du MS Madrid. C'est une finale inédite entre deux joueurs atypiques, imprévisibles sur le co

MS MADRID - FINALE
Les empêcheurs de tourner en rond sont dans la place. Depuis cet été, Gilles Simon et Andy Murray ont secoué les plus hautes branches du circuit comme un vulgaire prunier. Mais pas pour des prunes. En trois mois, Gilles Simon a battu deux numéros 1 mondiaux, Roger Federer au Canada et Rafael Nadal à Madrid. Il est le seul Français avec Arnaud Clément* à pouvoir s'enorgueillir d'avoir battu ces deux légendes contemporaines. Il a d'ailleurs vaincu le podium atp actuel cette saison car il aussi sorti Novak Djokovic à Marseille. Il a désormais l'étoffe d'un N.1 français, qu'il sera dès lundi.
Andy Murray a longtemps été avec Nadal et Hrbaty, le troisième joueur à compter plus de victoires que de défaites face à Roger Federer. Battu par le Suisse à l'US Open, il vient de prendre sa revanche à Madrid, avec la manière. L'Ecossais a lui aussi connu la victoire sur les trois meilleurs joueurs du monde, au point d'en devenir le N.4, qualifié de longue date pour la Masters Cup. A Madrid, Andy a fait preuve d'une maturité, à 21 ans, que bien des joueurs de la génération de Gilles Simon, bientôt 24 ans, aimerait avoir. Murray joue sa deuxième finale de Masters Series, trois mois après avoir gagné la première, à Cincinnati.
Simon-Murray, face-à-face : 1/1.
Les deux joueurs se connaissent. Ils se sont joués à deux reprises, mais à chaque fois sur terre et en Masters Series... A Simon la première victoire en 2007 (MS Rome, 6-1, 1-6, 6-3) et à Murray la seconde cette année à Hambourg (6-3, 6-3). Bien des éléments les rapprochent sans pour autant qu'ils soient amis dans la vie. En dehors des courts justement, ils sont discrets. Simon apprend à gérer sa notoriété mais apprécie une vie tranquille. Il a récemment déménagé en Suisse pas loin de son pote Tsonga.
Murray joue parfois d'un flegme tout britannique malgré l'euphorie qui l'entoure (succession de Tim Henman dans le coeur des Britanniques, les millions des sponsors). En conférence de presse, ils ont pourtant tous les deux la langue bien pendue. Simon ne se cache pas. Il a toujours eu conscience de son talent et de ses défauts et il n'a jamais caché ses ambitions. A Madrid, il a d'ailleurs fait savoir qu'être le meilleur français n'était pas une fin en soi et qu'il voulait être le meilleur de tous... C'est dit. Et c'est déjà entendu par Andy Murray, qui, passé une phase de rebelle écossais, joue désormais dans la cour des grands. Le verbe précis mais incisif.
Sur le court, ils maîtrisent ce que l'on pourrait appeler "l'art de la réponse". Ce ne sont pas des puncheurs-nés, des joueurs qui vont prendre le jeu à leur compte pendant toute la rencontre. Ce sont des joueurs doués, au bras fluide, équilibrés, capables de frapper aussi bien et d'accélérer des deux côtés, et surtout intelligents. Leur détermination sans faille et une première balle en hausse ont fini de leur polir le profil de premiers de la classe. Il n'est pas question de nouvelle génération ce dimanche, mais d'un duel au sommet du top 10 du moment. Espérons simplement que la fatigue ne joue pas un rôle trop néfaste...
A SAVOIR : Gilles Simon est actuellement 10e à la Race, à six points de Juan Martin del Potro (ARG, 8e) et sept points de David Ferrer (ESP, 7e).
DECLARATIONS
Gilles Simon (après sa victoire sur Nadal) : "Je jouais un grand match, sur un joli court, face à un grand, grand joueur et je ne voulais pas manquer ça. Je voulais me battre sur chaque point et si le match devait durer trois ou quatre heures et bien il fallait aller au bout."
"C'est une des plus grandes victoires de ma carrièer, parce que c'est Rafa, qu'il est N.1, et qu'il a vécu une saison incroyable."
"A 1-1 dans le second set, Nadal a eu de nombreuses chances de me prendre le service (il menait 15/40). Là le "stress" a disparu. Je me suis dit : "Allez, lâche-toi sinon tu vas prendre 6-3, 6-2 et tu vas t'en vouloir à mort". Je joue au tennis pour vivre ce genre de match."
Andy Murray : "C'est un joueur (Simon) très différent de Nadal. Il joue loin derrière sa ligne de fond et n'est pas très puissant. Il est en confiance en ce moment. Il ne donne pas beaucoup de points. Il court beaucoup, anticipe bien et se bat sur tous les points. Il en a besoin vu son style de jeu."
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité