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Hawk-Eye, l’oeil de Bercy

Eurosport
ParEurosport

Publié 05/11/2006 à 11:15 GMT+1

Avancée technologique indéniable, le Hawk-Eye, système de recours arbitral électronique, s'est installé en France pour la première fois. C'est à Bercy que les Français ont découvert les vertus de cet oeil de synthèse affûté, qui n'est pas pour déplaire au

Si des têtes sont tombées, Bercy a été doté d'un oeil aiguisé. Testé officiellement à travers le monde cette saison, le Hawk-Eye, « Oeil de Faucon », a fait des débuts convaincants en France en s'installant pour la première fois au POPB.
Ce système, mis au point par les Américains, est un recours arbitral par images de synthèse exclusivement pour les tournois à surface rapide. Pour la première fois de l'histoire du tennis, les joueurs peuvent faire appel à ce système électronique, largement utilisé par les télévisions, pour contester les décisions de l'arbitre.
Cette avancée technologique a deux principaux atouts. Tout d'abord, il sert d'appui infaillible à un joueur qui s'estime lésé dans l'interprétation d'une balle jugée par l'arbitre. Son utilisation n'est toutefois pas infinie : chaque protagoniste a droit à deux appels par set, appelés "challenges", plus un supplémentaire en cas de jeu décisif.
Azemar : "Nous sommes obligés d'en tenir compte"
A chaque début de set, les joueurs récupèrent leurs challenges. Et si la décision est en faveur du joueur qui a demandé un challenge, ce dernier le conserve pour une utilisation ultérieure. Les crédits non utilisés dans une manche ne peuvent cependant pas être reportés sur la suivante.
Ensuite, il inclut un peu plus, dans le déroulement du match, le public qui ne perd pas une occasion de s'exprimer sur les points jugés litigieux. Le ralenti proposé sur écran géant, réalisé à partir de caméras placées au-dessus du court central, retient toutes les attentions, à en juger le silence qui règne et les nez en l'air au moment de revoir l'empreinte de la balle via l'image de synthèse.
«C'est sûr que les spectateurs sont ravis de pouvoir assister à cela, mais cela ne discrédite pas les arbitres , assure Rémy Azemar, juge arbitre principal du tournoi. Ce système est nécessaire. Indéniablement, nous sommes obligés d'en tenir compte pour que l'arbitrage tende vers le zéro défaut. »
Suite aux erreurs manifestes d'arbitrage que connaît le circuit depuis quelques années, les Américains ont mis au point cette machine miracle, qui entend bien se développer dans d'autres sports. C'est ainsi que Miami, deuxième Masters Series de la saison, a été le premier tournoi à le lancer officiellement cette saison.
Quelques réfractaires persistent
Certains joueurs se sont d'abord insurgés contre ce système. Comme Roger Federer par exemple qui mettait en doute sa fiabilité, et surtout sa possibilité de casser le rythme d'un match en cas de recours successifs dans les moments cruciaux. Jugement qu'il a ravisé depuis, le Hawk-Eye lui ayant sauvé la mise lors de sa dernière victoire au Masters Series de Madrid.
Pour Arnaud Clément, il pose surtout un problème d'équité, ce système n'étant installé que sur le court principal : « Je ne vois pas pourquoi ce système serait utilisé sur le Central et pas sur les autres courts. Je comprends les raisons techniques. Mais fondamentalement, il faudrait que tout le monde soit logé à la même enseigne. »
Fait dont aucun joueur ne s'est plaint pour l'instant, aucune plainte n'ayant été manifestée pour le moment. Pour d'autres, son utilisation n'est pas encore ancrée dans les mémoires, les chiffres officiels révélant une faible moyenne de 4,5 challenges par matches (sachant que 8 est le nombre minimum d'appels par match, et 18 le maximum si une rencontre est jouée en trois jeux décisifs, ndlr).
«Si ce système fait l'unanimité, l'arbitre n'est pas encore descendu de sa chaise, conclut Rémy Azemar, même s'il ne reste qu'un être humain. On ne sait pas de quoi l'avenir sera fait, mais le jugement reste avant tout un ressenti subjectif dont ce sport a besoin. La pression est toujours présente sur leurs épaules, ce qui, certes, ne rend pas la tâche facile, mais fiable le plus possible. » Le système ne fait encore tourner personne de l'oeil.
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