Omar Jasika, 18 ans et du talent, prêt à défier son "idole" Tsonga
Mis à jour 19/01/2016 à 18:16 GMT+1
OPEN D'AUSTRALIE – L'Australie n'en finit plus de sortir des jeunes prometteurs ces dernières années. Voici donc Omar Jasika, 18 ans, qui dispute son tout premier Grand Chelem. Après avoir franchi le 1er tour, il s'attaque mercredi à Jo-Wilfried Tsonga. Et pour lui, ça veut dire beaucoup.
Omar Jasika n'a pas beaucoup dormi dans la nuit de lundi à mardi. La première nuit de sa nouvelle vie, celle d'un gars ayant gagné un match en Grand Chelem. Le tout jeune Australien de 18 ans a ouvert son compteur en battant Ilya Marchenko, justifiant ainsi pleinement la confiance des organisateurs qui lui avaient offert une wild-card. "J'ai dormi un tout petit peu, mais pas beaucoup, sourit-il. Je suis encore sur mon petit nuage, à essayer de comprendre ce qui se passe. Mais c'est tellement bon. Je n'oublierai jamais la soirée que j'ai passée avec mes potes et ma famille."
Mercredi, il lui faudra pourtant redescendre sur terre, où l'attend un certain Jo-Wilfried Tsonga. Un gros morceau pour l'apprenti-champion, vainqueur de l'US Open chez les juniors en 2014, mais qui dispute ici le tout premier majeur de sa carrière chez les grands. Et Tsonga, au-delà de son statut, c'est un rendez-vous très particulier pour l'enfant de Melbourne, qui évolue donc vraiment à domicile. Car Tsonga, c'est une des idoles d'enfance du jeune Omar.
Kyrgios, le grand frère
Il avait 10 ans quand le Manceau a atteint la finale de "l'Australian" en 2008, face à Novak Djokovic. Jasika avait eu le coup de foudre pour Battling Jo. "C'était vraiment un de mes joueurs préférés, raconte-t-il. J'étais à l'école primaire cette année-là et je me souviens très bien de lui. Je me souviens que je me disais à l'époque 'ce serait génial si, un jour, je pouvais jouer contre lui'. Et ça va arriver. Jouer contre mon idole, que puis-je demander de plus? Affronter son idole d'enfance, c'est le rêve de tout gamin et moi ça va m'arriver. Ça va être sympa."
Programmé en session de nuit sur la Margaret Court Arena, Omar Jasika va vivre le premier moment très fort de sa carrière, quoi qu'il advienne de ce match. "Il aime les grands courts, les grosses ambiances, je pense qu'il est fait pour ça", assure son entraîneur, l'Espagnol Carlos Cuadrado. En cela, le gaucher de Melbourne est du même moule que Nick Kyrgios, dont il est de deux ans le cadet. Les deux jeunes pousses sont très proches. "Je suis un peu son grand frère, confie Kyrgios. Nous sommes très proches depuis très, très longtemps maintenant. Quand on s'entraînait ensemble, un coup j'allais dormir chez lui, un coup il venait chez moi. On a fait quelques bêtises ensemble aussi. Le voir gagner son premier match en Grand Chelem, le voir contre Tsonga, c'est génial."
Gagner plusieurs mois en quelques heures
Sacré défi, quand même. Jasika parait encore un peu tendre pour prétendre taper un Top 10, qui plus est dans une rencontre au meilleur des cinq manches. Mais qui connait vraiment les limites actuelles du gamin ? Personne, pas même lui sans doute. D'où l'intérêt de se frotter à un client comme Tsonga. "C'est énorme, une super expérience pour lui", reprend Nick Kyrgios. Une occasion en or de grandir, de gagner plusieurs mois en quelques heures. Prendre du plaisir, donc, avant tout. D'autant que, révèle Kyrgios, son "petit frère" a connu deux semaines difficiles depuis l'annonce de sa wild-card fin décembre. Maintenant, il est libéré et peut savourer pleinement.
C'est bien dans cet état d'esprit que Jasika rentrera sur le court mercredi : "Je vais aborder ce match en me disant que c'est une opportunité. Je vais tout donner, et on verra". Une approche pragmatique qui plaît à Kyrgios. "Il n'a rien à perdre. Rien du tout, martèle la tête de série numéro 29. Alors qu'il s'éclate. Et franchement, je pense qu'il est capable de surprendre..." Au point de battre son idole d'enfance ? Ce serait un énorme coup. Une entrée fracassante dans la cour des grands. A priori, cela parait trop haut, trop tôt. Mais Tsonga ferait quand même bien d'être sur ses gardes.
Trois choses à savoir sur Omar Jasika
1. Il est originaire de Bosnie-Herzégovine. Comme beaucoup de jeunes loups du tennis australien, Omar Jasika est un enfant d'immigré. Comme Bernard Tomic, il est originaire de l'ex-Yougoslavie. Ses parents, Mitch et Sabina, ont quitté Tuzla au milieu des années 90 pour fuir un pays en ruine. Omar, lui, est né en Australie, à Melbourne, et a toujours vécu aux Antipodes.
2. Il a gagné près de 600 places à l'ATP en moins d'un an. 841e au classement mondial en octobre 2014, il a grimpé jusqu'à la 256e place en août 2015. Le meilleur classement de sa carrière à ce jour. Redescendu à la 310e place avant l'Open d'Australie, il est assuré de revenir aux alentours de la 270e place après sa victoire contre Marchenko lundi.
3. En 2014, il a réussi un exploit inédit depuis 28 ans. A l'US Open, Jasika a remporté le titre Juniors en simple en battant Quentin Halys en finale, mais il s'est aussi imposé en double. Un doublé qui n'avait plus été réalisé depuis 1986, par Javier Sanchez.
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