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Kyrgios : "Je sais qu'il est temps de devenir mature"

Laurent Vergne

Mis à jour 13/01/2018 à 14:02 GMT+1

OPEN D'AUSTRALIE – Vainqueur à Brisbane en ouverture de la saison, Nick Kyrgios compte parmi les outsiders à Melbourne. A bientôt 23 ans, le numéro un australien reste capable de tout. Y compris du pire. Mais promis, il veut faire de 2018 l'année de la maturité. Chiche ?

Nick Kyrgios

Crédit: Getty Images

Pour un peu, il prendrait un coup de vieux, Nick Kyrgios. Demi-finaliste à Brisbane et finaliste à Sydney à moins de 19 ans, Alex de Minaur a fait souffler un vent nouveau sur le tennis australien en ce début d'année 2018. Kyrgios a connu ça. L'excitation de l'émergence, devenir la coqueluche du public... Tout ça est derrière lui, mais l'émergence de jeunes pousses l'incite à envisager son propre statut autrement. "Voir quelqu'un comme Alex débouler me fait comprendre que je vieillis tout doucement", glisse-t-il.
Pourtant, s'il navigue sur le circuit depuis un petit moment, le natif de Canberra n'a encore que 22 ans. Pas l'âge d'être un vétéran. Encore moins un has been. Mais l'âge de grandir, oui. "Je ne me sens pas vieux, mais je sais qu'il est temps de devenir mature", a-t-il concédé avant de plonger dans le grand bain de Melbourne, où il sera très attendu. Comme toujours, serait-on tenté de dire.
Je veux en finir avec les montagnes russes
Nick Kyrgios est aussi talentueux qu'il peut être instable. C'est dire s'il est talentueux. Il a tout pour devenir un membre du Top 10 et, plus important, pour remporter un jour un tournoi du Grand Chelem. Personne ne lui fait peur. Il peut battre tout le monde, y compris un Nadal ou un Federer, à peu près n'importe où, et tout particulièrement sur surface rapide. Depuis qu'il a accédé aux quarts de finale de Wimbledon à seulement 19 ans en 2014, on l'attend sur les grandes scènes.
La saison passée, assez fidèle à lui-même, il a alterné le meilleur, avec deux finales à Pékin et surtout Cincinnati, une grande première pour lui en Masters 1000, et le pire. Il s'est montré particulièrement décevant en Grand Chelem avec deux sorties au deuxième tour, chez lui en Australie et à Paris, et deux défaites d'entrée à Wimbledon et New York. On n'ose avancer que 2018 marquera l'année du big bang pour Kyrgios, mais les (bonnes) intentions sont là. Et des actes en adéquation, aussi, déjà : en s'imposant à Brisbane dès son premier tournoi de l'année, il a décroché son premier titre en quinze mois. Un bon début.
Peut-être les premiers fruits d'un changement d'attitude chez lui. Promis, Kyrgios est en train de changer. "J'ai l'impression de gagner en maturité en ce moment, juge celui qui sera tête de série numéro 17 lors de l'Open d'Australie, comme un certain Roger Federer l'an dernier. Je veux en finir avec les montagnes russes. L'an dernier, il y a eu des moments où j'ai été vraiment très bon, et d'autres vraiment très mauvais. J'ai besoin de comprendre que la saison est très longue et qu'il faut être performant tout le temps."
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Offensif, Kyrgios s'est fendu d'un Sabr pour prendre de court Harrison

L'Australie attend depuis les années 70...

Pour atteindre cet équilibre, l'Australien essaie de moins se disperser. "Je me souviens que quand je suis arrivé sur le circuit, en Grand Chelem, je profitais de tout, je me baladais, j'allais au café, etc. Maintenant, c'est mon sac de tennis sur le dos et rien d'autre", dit-il. A Brisbane, il est resté concentré à 100% sur le tennis. "J'arrive, je m'entraîne, je joue, je repars." Il entend en faire de même à Melbourne, où il débutera face au Brésilien Rogerio Dutra Silva.
Nick Kyrgios le sait, malgré l'émergence de De Minaur ou le retour de Kokkinakis, c'est sur lui que repose l'essentiel des espoirs locaux. L'Australie n'a plus vu un des siens s'imposer à domicile depuis Mark Edmonson en 1976. Hommes et femmes compris, le dernier triomphe australien a tout juste 40 ans. "Oui, il y a de la pression, mais pas plus ici que quand je joue à Wimbledon ou à l'US Open", estime-t-il. Et il sait s'en accommoder.
Son principal ennemi, ce n'est pas la pression extérieure, pas même la concurrence. C'est lui-même. Melbourne permettra d'en savoir un peu plus sur la concrétisation de ses bonnes intentions et sur sa maturité nouvelle. Mais c'est sur le long terme qu'il faudra le juger et que Nick Kyrgios a besoin de s'inscrire. Son plus grand défi.
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Nick Kyrgios à Brisbane, où il a remporté son premier titre depuis l'automne 2016.

Crédit: Getty Images

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