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L’avenir appartient aussi à Chung

Maxime Dupuis

Mis à jour 21/01/2018 à 21:15 GMT+1

OPEN D'AUSTRALIE - Hyeon Chung va faire son entrée dans le grand monde, lundi à Melbourne. Le Sud-Coréen jouera son premier 8e de finale de Majeur face à Novak Djokovic. Le Serbe, qui n’est autre que l’idole de Chung, aura fort à faire face à un joueur qui monte. Sans faire de bruit. Dans l’ombre de Zverev, qu’il a battu au tour précédent, et moins médiatisé que Shapovalov et compagnie.

Hyeon Chung

Crédit: Getty Images

Les conférences de presse ressemblent bien souvent à des processions lénifiantes. Parce que les mêmes journalistes posent régulièrement les mêmes questions aux mêmes joueurs et que ces derniers déclament leurs réponses comme on récite une leçon. La "faute" est largement partagée. Et puis il arrive que certains rendez-vous entre la presse et les sportifs sortent de l'ordinaire. Pour le meilleur. Et parfois, malheureusement, pour le pire. C'est ce qui est arrivé samedi à Hyeon Chung, après sa brillante victoire face au 4e mondial Alexander Zverev (5-7, 7-6, 2-6, 6-3, 6-0). Le Sud-Coréen, 21 ans, est sorti de l'ombre et a été bombardé de questions toutes aussi improbables les unes que les autres et qui n'avaient guère comme ambition de faire avancer le schmilblick.
En vrac, on a parlé "petite amie", "massages thaïlandais" et l'on a appris que le principal intéressé préférait la nourriture chinoise à la nourriture coréenne les jours de match car les spécialités culinaires de son pays étaient "un peu trop lourdes" à digérer avant d'aller jouer au tennis. Pas loin d’être embarrassant. Chung est un garçon autant discret que poli et, s'il a ponctué certaines questions de sourires ou de réponses qui n'en étaient pas, il a bien dû se demander où il était tombé.
Parfois, les classements ne disent pas tout
Le natif de Suwon, 58e mondial, a paru moins dépaysé sur le court où il s'est offert le scalp de celui qui incarne le futur du tennis planétaire, Alexander Zverev. Lundi, en session de nuit, il mettra un pied dans le grand monde à l'occasion de son duel face à Novak Djokovic, pour un premier huitième de finale de Grand Chelem en carrière. Le premier également d'un Sud-Coréen depuis Lee Hyung-Taik en 2000, du côté de Flushing.
Si la salle de presse a semblé découvrir ce grand gaillard de 188 centimètres, 87 kilos et ses lunettes cerclées de blanc, le circuit connait déjà le jeune homme, fils de tennisman, frère de tennisman, produit de l'école Bollettieri et qui, accessoirement, a remporté le Masters Next Gen l'hiver dernier, au nez et à la barbe d'Andrey Rublev, Daniil Medvedev ou encore Denis Shapovalov. Ne manquait à l'appel que Zverev, retenu chez les grands. Chung a gagné ses cinq matches et décroché son premier titre sur le circuit ATP. Une fin d'année 2017 qui a lancé 2018.
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C'est déjà fini pour Medvedev, balayé par Chung

Une idole nommée… Djokovic

Si sa popularité n'a pas encore décollé alors que le tennis n'est pas un sport hyper populaire en Corée du Sud et que Hyeon Chung n'est pas encore perturbé par les chasseurs d'autographes, ses coups de raquette parlent pour lui. Le meilleur hommage a son talent grandissant été rendu par sa dernière victime, Alexander Zverev. "Quand il joue comme ça, peu de personnes peuvent le battre. Il a beau être 50e et des poussières au classement ATP, ce match, c'était un duel niveau top 10 du début à la fin du quatrième set pour moi. Et pour lui, jusqu'à la fin. Parfois, les classements ne disent pas tout."
Novak Djokovic est prévenu. Le Serbe, qui a déjà croisé le fer face au Sud-Coréen à Melbourne il y a deux ans, se doute qu'il n'aura pas partie aussi facile qu'en 2016 où il n'avait laissé que 9 petits jeux à Chung. C'était un premier tour. Chung avait 19 ans et allait connaitre un début de carrière perturbé par des pépins physiques. En 2018, ce n'est plus la même histoire, Djokovic en convient : "Il a gagné à Milan en fin d'année. Il joue très bien. Il est en forme et n'a pas beaucoup de trous dans son jeu. En plus, c'est un gros bosseur. Ça paie."
Chung, qui a joué au tennis pour améliorer sa vue, a de qui tenir puisque son idole n'est autre que… Novak Djokovic. Le Serbe, son jeu et sa mentalité, sont un exemple pour le Sud-Coréen qui fait de son mieux pour ressembler au maitre. Il y a deux ans, après leur duel austral, le jeune Chung l'avait révélé : "Djokovic joue parfaitement en fond de court et est fort mentalement. Chez lui, tout est bon, parfait. C'est ce dont je veux m'inspirer." Ce n’est certes plus tout à fait le même Djoko. Mais le modèle est bon.
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