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Cette fois, De Minaur devra être en mode majeur

Laurent Vergne

Mis à jour 17/01/2019 à 17:03 GMT+1

OPEN D'AUSTRALIE – Grand espoir du tennis australien et sans doute du tennis tout court, Alex De Minaur va défier Rafael Nadal vendredi sur la Rod Laver Arena. Il y a six mois, à Wimbledon, il n'avait pas pesé lourd face à l'Espagnol. Pour bousculer le numéro 2 mondial, il lui faudra passer dans une dimension supérieure. Mais il en a les moyens.

De Miñaur y Nadal

Crédit: Eurosport

Il y a dix ans, Rafael Nadal gagnait son premier et, à ce jour dernier Open d'Australie. Une finale mémorable, en cinq sets, contre Roger Federer. Alex De Minaur avait neuf ans. "Je me souviens avoir regardé ce match", sourit le jeune Australien. Comme tant d'autres. Il a beau être né à l'autre bout du monde, à Sydney, il est le plus espagnol des Aussies. A cinq ans, il a débarqué à Alicante avec ses parents et a grandi en Espagne. Il a grandi là-bas et y habite toujours. Pousser en Espagne, pour un petit joueur de tennis, c'est forcément s'attacher à la figure de Nadal.
"En Espagne, Rafa, c'est comme le roi, dit-il. Il a fait tellement de choses incroyables pour le sport espagnol, gagné tant de titres, c'est assez phénoménal." S'il y a bien un match spécial pour De Minaur, c'est donc d'affronter Nadal devant le public australien, en Grand Chelem, sur la Rod Laver Arena. Presque un derby pour la jeune pousse de Sydney puisque, comme le souffle le Majorquin, en rigolant, "Alex est à moitié espagnol".

Depuis Wimbledon, il a grandi

Au-delà du clin d'œil, pour Alex De Minaur, c'est surtout un énorme défi, de nature à mesurer l'étendue de ses progrès. Il aura un bon point de repère. Il y a six mois, à Wimbledon, il avait déjà croisé Nadal en 16e de finale. Ce jour-là, le numéro un mondial n'avait pas rayonné. Il avait même arrosé par séquences côté coup droit. Mais le score avait été sans appel (6-1, 6-2, 6-4) et le vénérable Centre court avait semblé trop grand pour le jeune De Minaur. Trop tendre sur les points importants, trop impressionné pendant deux sets, il était globalement passé à côté.
Vendredi, tout le monde attendra un peu plus de lui. Pour tout un tas de raisons. D'abord parce que, en un semestre, il a encore grandi. Une cinquantaine de places gagnées à l'ATP, de l'expérience glané, y compris en Grand Chelem, après un US Open où il avait secoué Kevin Anderson, et un premier titre accroché pas plus tard que la semaine dernière, dans sa ville natale, à Sydney. Il arrive sur une série de sept victoires, la plus longue de sa jeune carrière. "Je joue bien depuis le début de l'année et j'ai de la confiance, enchainer les victoires comme ça, c'est nouveau pour moi mais c'est très important", souligne "Demon", son surnom.
L'expérience, c'est tellement important
Il est possible, aussi, que Nadal soit un tout petit peu plus abordable qu'à Londres, où il surfait sur sa vague printanière. Sur dur, on le sait, tout est parfois plus compliqué pour les articulations trentenaires de Rafa, même s'il a plutôt convaincu lors de ses deux premiers matches ici. De toute façon, De Minaur ne compte pas là-dessus. Un "sous-Nadal", ça n'existe pas. "Ça reste Rafa, rappelle-t-il, comme une évidence. Quand il rentre sur le court, il a toujours cette présence, personne ne peut lui enlever ça. Mais je pense que ça va être sympa, je vais juste me concentrer sur ce que moi je peux faire en espérant que cela suffise."
Pour ça, il compte donc sur le vécu de Wimbledon. "L'expérience, c'est tellement important, juge le minot australien. Je pense que le fait d'être déjà rentré sur un grand court, dans un grand tournoi, pour affronter Rafa, ça va m'aider pour le match de vendredi. J'ai appris de ce que j'ai vécu ce jour-là. Là, ce ne sera pas un saut dans l'inconnu pour moi. Alors j'espère pouvoir rentrer sur le court un peu plus relax."
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Alex De Minaur et Rafael Nadal à Wimbledon en 2018.

Crédit: Getty Images

McEnroe admiratif

Pour autant, le défi reste immense pour un jeune joueur de 19 ans qui vient de ramer cinq sets face au qualifié suisse Henri Laaksonen et n'a encore jamais battu un membre du Top 10 en neuf tentatives. Et Nadal est bien plus qu'un simple Top 10. Mais pour John McEnroe, Alex De Minaur a l'envergure pour se montrer à la hauteur de l'évènement. Il voit en lui un "futur Top 10 sans problème et potentiellement un vainqueur en Grand Chelem s'il s'épaissit un peu", a-t-il estimé sur Channel Nine, la chaîne de télévision australienne. "Il y a peu de joueurs qui mettent autant d'intensité que lui, il est à 100% en permanence", a-t-il ajouté. En termes de férocité dans l'engagement, il le situe à la hauteur "d'un Connors, d'un Chang, d'un Hewitt ou… d'un Nadal".
Un Nadal qui, lui non plus, ne tarit pas d'éloges sur son prochain adversaire. "Il est jeune, très jeune et il gagne déjà beaucoup de matches", souligne le numéro 2 mondial, comme pour dire "il n'y a pas de hasard". "Je le suis depuis longtemps, il a beaucoup progressé ces trois dernières années", assure Nadal. Au point de pouvoir mettre le feu à la Rod Laver Arena vendredi ? Toute l’Australie en rêve.
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Alex De Minaur

Crédit: Getty Images

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