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Rafael Nadal : "C’est plus facile d’oublier cette finale que la demie de Wimbledon"

Cyril Morin

Mis à jour 27/01/2019 à 17:58 GMT+1

OPEN D’AUSTRALIE - Corrigé en finale par Novak Djokovic ce dimanche (6-3, 6-2, 6-3) après avoir survolé tous ses autres matches à Melbourne, Rafael Nadal ne s’est pas montré déçu des conditions de sa fessée reçue. A l’écouter, la différence entre son bourreau et lui était bien trop importante. Il espère la réduire dans les semaines qui viennent.

Rafael Nadal et son plateau de finaliste de l'Open d'Australie

Crédit: Getty Images

C’est l’histoire de l’arroseur arrosé. Du criminel qui devient victime. Jeudi, en demi-finale, Rafael Nadal avait fait montre d’une puissance de feu inarrêtable et d’une volonté de victoire telle que son jeune adversaire, Stefanos Tsitsipas, s’était rendu groggy en conférence de presse après n’avoir empoché que six petits jeux en trois sets. Ce dimanche, face à un Novak Djokovic ahurissant de facilité, l’Espagnol n’en a gratté que deux de plus.
Au moment de se présenter face à la presse, Rafa n’était pas aussi sonné que Tsitsipas. L’expérience sans doute, comme il l’a lui-même expliqué d’entrée lorsque la comparaison lui a été proposée : "Stefanos est jeune. Il n’a pas été ‘détruit’ assez de fois pour comprendre ce qu’il peut se passer sur un court de tennis. Je ne débarque pas sur ce sujet moi, a-t-il glissé dans un sourire. Je sais que ce genre de choses arrivent. C’est même arrivé aux plus grands joueurs de l’histoire. Je ne dis pas que j’ai été ‘détruit’. J’ai joué contre un joueur qui était au niveau maximal". Le problème de Nadal n’a jamais été lui-même sur la Rod Laver Arena mais bel et bien un Djokovic qui semblait dans une plénitude maximale.
Lucide, il l’a répété pendant toute la durée de sa conférence de presse, le Djoker était simplement trop fort pour ce Nadal cru 2019. "Il a joué de manière fantastique, a-t-il admis d’entrée avant de glisser les clés du succès face à Novak. Quand il joue comme ça, il faut que j’amène quelque chose d’autre. Je n’ai clairement pas eu ce truc en plus ce soir".
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Djokovic a étouffé Nadal comme jamais : Les temps forts d'une finale à sens unique

Physiquement, je n’ai pas pu le suivre
De Djokovic, il en a beaucoup été question, évidemment. Car au fond, c’était assez surprenant de constater un tel écart entre les deux hommes alors que le Majorquin avait récité son tennis pendant deux semaines, écrasant tout sur son passage. Ce dimanche, c’est lui qui s’est fait broyer par la lessiveuse serbe.
"C’est vrai que physiquement je n’ai pas pu le suivre, a-t-il expliqué avant de rendre hommage à la facilité physique de son adversaire. Il a fait des choses très difficiles incroyablement bien. Il a joué tellement long, son retour est fantastique, il a été ultra rapide. Je crois qu’il a réussi à super bien travaillé à l’intersaison sur ses mouvements. Il bougeait tellement bien". Plus ou moins ce qu’expliquait aussi Lucas Pouille après coup. Comme quoi, Djoko était bien dans une sphère à part, bien au-dessus de tout le monde.
"On a 32 ans. Ce n’est pas notre première rencontre. Et ce n’est pas la première fois qu’il me bat de cette façon", a-t-il fini par avouer. Voilà pour l’analyse de la fessée. Mais Nadal voulait élargir le spectre. Car ce dimanche ne peut résumer à lui seul ces deux semaines australiennes.
Arrivé à Melbourne avec des doutes et aucun match dans les pattes depuis plus de cinq mois, l’Espagnol repart plein de certitudes. Pas forcément ce qu’il imaginait au moment de se lancer au premier tour : "En étant honnête, après ces deux semaines, je ne peux pas être triste. Ce ne serait pas juste. […] Ces deux semaines ont été exceptionnellement improbables, même si ce n’était pas mon jour aujourd’hui car mon adversaire a trop bien joué et que je n’étais pas prêt à faire face à ce niveau ce soir. Mais je crois que je peux être prêt dans quelques mois si je parviens à m’entraîner et à jouer à ce niveau".

Wimbledon 2018, le point de bascule

Pour cela, il a répété son crédo plusieurs fois : du temps et du travail, histoire de se rapprocher de son niveau de l’été dernier qui l’aura vu remporter son Roland-Garros une onzième fois avant d’arriver ultra-frais à Wimbledon, le vent dans le dos. Un vent qui s’était brisé, déjà, face au mur Novak Djokovic, qui l’avait emporté en cinq sets, 10-8 dans le dernier.
Entre ces deux défaites, rien à voir à l’écouter. Car ce dimanche, il n’a eu "aucune chance" de soulever le trophée Norman Brooks. A Wimbledon, en revanche… "En terme mental, c’est plus dur de perdre en demie à Wimbledon que sur cette finale. A Londres, j’étais tellement proche, je jouais tellement bien. J’avais cette intensité extraordinaire à ce moment-là, a-t-il expliqué. Pour moi, c’était une grosse chance de perdu de gagner à nouveau Wimbledon".
Cette demie, c’est d’ailleurs le point de bascule entre les deux hommes. Depuis, Djoko a enchaîné trois titres du Grand Chelem, renouant avec un niveau qui l’avait rendu presque invincible. Et Nadal s’est égaré physiquement avant de retrouver la voie ici. Alors, la suite s’annonce forcément plus prometteuse.
"J’ai plus de satisfaction car mes deux semaines ici ont été plus difficiles que celles à Wimbledon" a-t-il finalement conclu après avoir précisé qu’il ferait sa rentrée à Acapulco (25 février – 2 mars). Entre temps, ça sera boulot, boulot, boulot. Pour retrouver ce "truc en plus". Et pouvoir le renvoyer au visage de son bourreau du jour lors de leur prochain blockbuster.
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Rafael Nadal regarde Novak Djokovic

Crédit: Getty Images

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