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Open d'Australie - Frustré, Medvedev a failli dévisser : "C'était borderline, je n'aime pas ça"

Maxime Battistella

Mis à jour 24/01/2022 à 14:45 GMT+1

OPEN D'AUSTRALIE - Vainqueur d'un rude combat contre Maxime Cressy (6-2, 7-6, 6-7, 7-5) lundi, Daniil Medvedev s'est aussi beaucoup battu contre lui-même sur le court. S'il était satisfait de s'en être sorti, il a regretté s'être trop épanché sur le court, tout en assurant ne pas avoir pris pour cible personnellement son adversaire dont il a salué la performance.

Medvedev : "Pendant le match, je devenais fou avec moi-même"

Il y a des jours où tout est plus difficile. Même pour Daniil Medvedev, vainqueur du dernier US Open et référence suprême en Grand Chelem sur dur depuis l'expulsion d'Australie de Novak Djokovic. Alors que l'on pouvait penser que le Russe avait le jeu de contreur idéal pour neutraliser le serveur-volleyeur Maxime Cressy, 70e mondial, la partie a été bien plus disputée que prévu sur la Margaret Court Arena. Et ce à la grande frustration du numéro 2 mondial qui a, peu à peu, laissé ses émotions (négatives) s'exprimer.
Au 2e tour, Medvedev n'avait pourtant pas bougé un cil contre le fougueux Nick Kyrgios dans l'ambiance volcanique de la Rod Laver Arena. Cressy lui a proposé un autre défi. Et ce huitième de finale, qui avait parfaitement démarré pour lui, menaçait d'échapper à son contrôle.
Sur l'ensemble du match, il a dû rater quoi ? Deux ou trois volées faciles
"Si j'ai eu du mal à me faire à son style ? Disons que je savais qu'il allait faire du service-volée… Mais je ne me suis pas vraiment habitué, parce que finalement le premier set était bien meilleur que les trois autres pour moi. Sur l'ensemble du match, il a dû rater quoi ? Deux ou trois volées faciles. Surtout si on fait abstraction du premier set, pour être honnête, je ne me rappelle que d'une en fait, celle à 5-5 dans le quatrième. Peut-être que j'ai raté certaines choses, mais il a vraiment fait du bon travail", a-t-il estimé.
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Medvedev : "Pendant le match, je devenais fou avec moi-même"

Pas avare de compliments pour son adversaire donc, il s'est néanmoins agacé de la précision parfois millimétrée de Cressy au service. Quitte à paraître un brin méprisant tant il était incrédule. "Je parlais de chance. Il a vraiment flirté avec les lignes sur ses secondes balles dans ce match, et ça m'a vraiment ennuyé. Une fois, j'ai crié que c'était de la chance quand j'ai accroché la bande du filet. Juste avant, il avait touché les lignes sur des balles de break, et quand je prends la bande et que la balle ne passe pas, je me dis : 'Qu'est-ce qui ne tourne pas rond ?' Je n'aime pas le trash talking. Je peux malheureusement m'y livrer parfois, mais je n'aime pas ça. Aujourd'hui, c'était borderline. Mais je ne pense pas que j'ai dit quelque chose de mal à propos de Maxime en fait", a-t-il ajouté.

Privé de rythme, Medvedev a cherché des exutoires à sa frustration

Mais ces élucubrations témoignaient surtout de l'état de nervosité dans lequel était Medvedev. Plus ce match se compliquait pour lui, plus sa concentration menaçait de s'effriter. Privé de rythme par la filière courte imposée par son adversaire - Cressy est monté à 104 reprises au filet -, le numéro 2 mondial a été dans les faits empêché de développer le tennis qu'il aime jouer, sa faculté à tenir la balle dans le court dans les épreuves de force à l'échange devenant inutile.
Alors le Russe a cherché des exutoires au stress qui l'envahissait. La prétendue insolente réussite de son adversaire - qui a tout de même aussi commis 18 doubles fautes à force de prendre des risques - en a été un, la programmation un autre, et enfin l'arbitre un troisième. La nouvelle règle sur les pauses toilettes - qu'il approuve par ailleurs dans son principe de limitation de temps - a ainsi fait l'objet de son ressentiment.
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"Je ne peux même pas aller pisser" - de Cressy à l'arbitre: Medvedev a pesté contre tout le monde

"Je sais que si je joue sous le soleil et sous 35 degrés, je vais vouloir me changer après deux sets, parce que je vais être trempé. Je vais vouloir changer de short, de sous-vêtements, mes chaussettes, mes chaussures. Et pour ça, vous avez besoin de bien 4 minutes (…) J'avais besoin de pisser après le premier set, donc j'ai demandé à l'arbitre et au superviseur si je pouvais courir pour aller me soulager dans la minute et demie qu'il y a entre deux sets, pour que je puisse me changer à la fin du deuxième et avoir encore une pause toilettes en cas de 5e set. Et apparemment, ça comptait même si je le faisais en une minute et demie. Ça n'a aucun sens", a-t-il encore expliqué.

"J'ai quand même gardé mon sang-froid" : L'expérience a eu raison de ses vieux démons

Reste que Medvedev n'est finalement pas entièrement sorti de son match. C'est le fruit d'années de travail et de son expérience qui l'aident désormais à mieux maîtriser ses démons. Malgré les cris, la rage, l'exaspération, il a su constamment mettre la pression sur le service adverse au cours du quatrième set, alors même qu'il ne semblait plus en capacité de bien relancer lors des deux manches précédentes. Il a serré les boulons quand les circonstances l'exigeaient et sa persévérance a payé malgré les sauvetages répétés d'un Cressy inspiré au service et à la volée.
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4 sets et du stress : les temps forts en vidéo de la victoire compliquée de Medvedev sur Cressy

"Je ne suis pas vraiment content de ma mentalité aujourd'hui, parce que j'ai été un peu dur avec Maxime qui a pourtant joué vraiment un bon match. En même temps, je ne suis pas le seul joueur qui essaie d'entrer dans la tête de son adversaire. Mais ça peut aussi me détourner de mon jeu. Donc quand je criais ou que je parlais de quelque chose qui me dérangeait, j'essayais de me reconcentrer totalement dans la foulée. J'ai finalement réussi à le faire plutôt bien, parce qu'avant chaque point, j'étais prêt à me battre, à courir. (...) J'ai quand même gardé mon sang-froid, en tout cas autant que possible. Parfois, je deviens bien plus fou", a-t-il souligné.
Medvedev a donc été autant testé tennistiquement, physiquement que mentalement dans ce huitième de finale. Une belle préparation en somme avant un quart qui promet beaucoup contre Félix Auger-Aliassime qui devient lui aussi un habitué de ces stades avancés en Grand Chelem. Chat échaudé craint l'eau froide comme dit le proverbe : il ne serait donc pas étonnant que le Russe hausse le ton à mesure que les obstacles s'élèvent.
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