Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Open d'Australie - Raducanu retient le positif : "J'ai découvert des atouts dans mon jeu que je ne connaissais pas"

Maxime Battistella

Publié 20/01/2022 à 17:25 GMT+1

OPEN D'AUSTRALIE - Eliminée dès le 2e tour jeudi par la Monténégrine Danka Kovinic (6-4, 4-6, 6-3), Emma Raducanu a connu un retour en Grand Chelem difficile quelques mois après son triomphe à l'US Open. Mais encore en phase d'apprentissage, la Britannique était fière de s'être battue et d'avoir adapté son jeu malgré des ampoules qui l'ont empêchée de s'exprimer à 100 % de ses moyens.

Diminuée, Raducanu n'a pas résisté à Kovinic : le résumé de sa sortie de route

Il y a de quoi être frustrée. Deux jours après avoir sorti Sloane Stephens pour son entrée en lice dans cet Open d'Australie 2022, Emma Raducanu comptait bien entretenir sa dynamique en Grand Chelem contre une adversaire théoriquement moins dangereuse en la personne de Danka Kovinic, 98e joueuse mondiale. Mais la championne de Flushing n'a pas réussi à franchir le 2e tour, la faute à une adversaire en verve certes, mais aussi et vraisemblablement surtout à l'état de sa main droite, criblée d'ampoules.
Pourtant, Raducanu s'était lancée tambour battant dans la partie, s'adjugeant les trois premiers jeux. Mais c'était un mirage. Et à vrai dire, la joueuse de 19 ans aurait pu ne même pas se présenter sur la Margaret Court Arena. "J'avais des problèmes avec ma main avant le match. Il y avait des gens dans mon équipe qui ne souhaitaient peut-être pas que je joue, mais je voulais tenter ma chance, faire avec, et voir jusqu'où je pouvais aller", a-t-elle dévoilé. Il n'y aura donc pas de choc au 3e tour face à Simona Halep, et ce n'est peut-être pas plus mal : dans cet état, elle n'aurait sûrement pas eu grand-chose à opposer à la Roumaine.

Une ampoule profonde due à la reprise brutale de l'entraînement post-Covid

Car si Raducanu est habituée aux ampoules, comme toute bonne joueuse de tennis qui se respecte, celles de sa main droite étaient particulièrement épicées pour ainsi dire. Après 21 jours sans jouer (vacances puis contraction du Covid-19 en décembre), la reprise de l'entraînement à haute intensité a été brutale à encaisser pour son corps. La souffrance était telle qu'elle s'était préservée lors de sa séance d'entraînement avant son 2e tour, en ne frappant aucun coup droit à pleine puissance.
picture

Volée réflexe "made in Kyrgios", lob improbable et pétard : le Top 5 points de jeudi

"C'est assez profond, et l'ampoule est vraiment mal placée dans un pli de la main, ce qui la rend très difficile à protéger avec un pansement. Nous avons tenté beaucoup de choses à l'entraînement, mais tout a échoué, et au mieux, je n'avais plus du tout de sensation avec la raquette", a encore expliqué celle qui était tête de série 17 du tournoi. Après la perte du premier set, Raducanu aurait pu s'effondrer ou abandonner, tant la souffrance et la frustration étaient intenses. Elle a choisi de se battre et de tenter de trouver des solutions.
J'ai frappé plus de coups droit slicés dans ce match que lors des trois dernières années
Face à la douleur de plus en plus insupportable, elle a décidé de faire d'une pierre deux coups : changer sa prise de raquette en coup droit de façon à passer systématiquement sous la balle, un saucissonnage en règle digne de Monica Niculescu qui a eu aussi le mérite de casser le rythme de son adversaire. En d'autres termes, un aménagement technique aux conséquences tactiques presque inespérées.
"C'était une bonne expérience et un bon apprentissage pour moi. J'ai découvert des atouts dans mon jeu et à propos de moi que je ne connaissais pas. Tous ceux qui me connaissent savent que je ne joue pas de coups droits slicés. J'en ai probablement frappé plus dans ce match que lors des deux-trois dernières années. Ce coup droit slicé n'est pas si mauvais, c'était une surprise positive. (…) Gagner ce deuxième set avec pratiquement un seul coup qui fonctionne (son revers, NDLR), je n'arrive toujours pas à la croire, vraiment", a-t-elle témoigné, hilare.
picture

Est-on trop sévère avec Emma Raducanu ?

Battante, elle s'est épanouie dans la difficulté

Son sourire désormais célèbre, justement, ne l'a finalement que rarement quitté pendant ce 2e tour, malgré les circonstances. Comme incrédule d'avoir fait durer autant le match, elle s'est surprise en lâchant quelques coups gagnants fulgurants. Pourtant, que l'état de grâce de l'US Open a semblé loin dans ce début de saison australien pour Raducanu. A New York, elle avait déroulé pendant dix matches, franchissant les obstacles comme si de rien n'était. A Melbourne, tout ne fut que sinusoïdal et compliqué.
Et pourtant, la Britannique l'assure : elle s'est épanouie aussi dans la difficulté. C'est peut-être de cette humilité, de cette conscience qu'il lui reste bien des choses à apprendre qu'elle construira ses succès futurs. Car une chose est certaine : Raducanu a le caractère d'une championne. Et paradoxalement, elle l'a peut-être davantage prouvé par cette élimination valeureuse au 2e tour que par son épopée fabuleuse à New-York.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité