Le Big 3 du jour : Pour Daniil Medvedev, c'est la crise

Mis à jour 20/01/2023 à 16:10 GMT+1

OPEN D'AUSTRALIE – Battu en trois sets par Sebastian Korda vendredi, Daniil Medvedev n'avait plus été éliminé d'un tournoi du Grand Chelem avant les huitièmes de finale depuis Roland-Garros 2020. Quelque chose semble cassé chez le Russe. Voici le Big 3 du jour, pour savoir tout ce qu'il y a à retenir de cette cinquième journée.

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Les trois moments forts

Medvedev va devoir se réinventer

En l'espace de douze mois, Daniil Medvedev a changé de statut, mais pas dans le bon sens. Il était le favori de l'Open d'Australie l'an passé, auréolé de son sacre à l'US Open. Il aurait pu, peut-être même aurait-il dû soulever le trophée Norman Brookes. Deux titres du Grand Chelem de suite, cela vous aurait posé un homme et, surtout, un champion. Pour de bon. Jamais il ne semble s'être remis de cette finale qui lui a glissé entre les doigts sur la Rod Laver Arena contre Rafael Nadal.

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Depuis, il traîne, sinon sa misère, une forme de fatalisme. Plus de grands résultats, plus de victoires marquantes et un recul progressif mais sensible dans la hiérarchie puisque, dans dix jours, il disparaîtra du Top 10, conséquence de son élimination au troisième tour ce vendredi contre Sebastian Korda. Medvedev n'a pas seulement été battu par le jeune Américain. Il a été dominé, et nettement. Et encore, le score, malgré sa défaite en trois sets (7-6, 6-3, 7-6), aurait pu être plus sévère encore.

Il n'a pas lâché, il s'est encouragé, mais ne pas le voir s'énerver dans un match comme ça, c'est presque un mauvais signe pour lui. Résigné, peut-être pas, mais c'est comme si Daniil Medvedev avait vite compris qu'il n'aurait pas les moyens de s'en sortir.

De Melbourne à Melbourne, de janvier 2022 à janvier 2023, la carrière du protégé de Gilles Cervara a pris un mauvais tour. Il est encore relativement jeune (27 ans le 11 février prochain), mais il va devoir trouver les ressources pour se relancer psychologiquement et, surtout, le moyen de se réinventer. Aujourd'hui, un trop grand nombre de joueurs a trouvé la clé face à lui. Il ne fait plus assez mal. S'il n'y parvient pas, cette finale 2022 contre Nadal pourrait rester comme une césure claire et nette. Comme la fin de quelque chose.

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La tornade Swiatek

Moins d'une heure sur le court, un petit jeu perdu. Iga a fait du Swiatek sur la Margaret Court Arena contre la pauvre Cristina Bucsa, sortie des qualifications, mais qui a donné l'impression de ne pas pratiquer le même sport vendredi. La Polonaise semble s'affranchir peu à peu de la pression qui pesait sur elle à l'entame de ce tournoi et mettre 0 et 1 dans un troisième tour de Grand Chelem, cela reste un message significatif.

Le chemin est encore long et elle n'a pas encore été réellement testée dans cette quinzaine, mais la numéro un mondiale sera dure à battre si elle garde ce cap. On en saura plus, et elle avec nous, dès dimanche : face à elle se dressera Elena Rybakina. La lauréate de Roland-Garros et de l'US Open contre la gagnante de Wimbledon. Voilà un huitième digne d'une finale.

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Tsitsipas, première semaine mention très bien

Il ne fait pas beaucoup de bruit et dans un début de tournoi marqué par les épopées de Andy Murray ou les chutes multiples de grosses pointures (Nadal, Medvedev, Ruud...), Stefanos Tsitsipas avance en toute tranquillité. Trois victoires en trois sets sur ses trois premiers tours. C'est propre, solide et ce fut même convaincant vendredi contre Tallon Griekspoor, vainqueur du tournoi de Pune. Le Néerlandais est à la fois en progrès et en pleine confiance, mais il n'a pas fait le poids.

Alors, doit-on faire confiance à Stefanos Tsitsipas à Melbourne ? Il y joue traditionnellement très bien et, après plusieurs grosses déceptions en Grand Chelem, c'est peut-être l'endroit idéal pour se relancer. On ne peut pas gagner un Majeur en première semaine mais on peut le perdre. Tsitsipas a évité cet écueil-là. Mais les choses très sérieuses vont maintenant débuter. En huitième de finale, il va affronter Jannik Sinner, qu'il avait laminé l'an passé ici-même. Le vainqueur de ce match-là ne sera pas loin d'être l'homme à battre dans ce haut de tableau si dépeuplé.

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Les trois déclas du jour

Elena Rybakina

Sur le fait que les projecteurs soient moins braqués sur elle que sur d'autres, malgré son statut de lauréate en Grand Chelem : "Disons que c'est une motivation supplémentaire. Peut-être que la prochaine fois ils me mettront sur un autre court et pas sur le 13 (sourire). Comme je l'ai déjà dit, peu m'importe. Tout ce qui m'intéresse, c'est de gagner autant que je peux."

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Félix Auger-Aliassime

A propos de la "malédiction Netflix" puisque la plupart de ceux qui ont été mis en avant par la série BreakPoint ont déclaré forfait (Badosa, Kyrgios, Tomljanovic) ou été rapidement éliminés (Berrettini, Jabeur, Fritz...) : "Ma copine m'a dit ça aujourd'hui, je ne savais pas. J'ai vu que certains avaient perdu, mais ça ne m'avait pas traversé l'esprit. J'avais trouvé ça marrant mais, non, je ne crois pas que ce soit autre chose que du hasard. Peut-être que ceux qui ont perdu pensent qu'il y a un rapport !"

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Daniil Medvedev

"C'est dur parce que c'est probablement une histoire de confiance, qui fait que tu arrives à être "dans la zone" et je n'y étais pas ce soir. Sur tous les points importants, tous les rallyes, je n'en ai pas gagné beaucoup. Il a touché les lignes un peu plus que moi. C'est le genre de matches où tu fais tout un petit peu moins bien que l'adversaire. J'en ai gagné beaucoup des matches comme ça, mais en ce moment j'ai plus de mal à les remporter. Il faut que j'arrive à retrouver ce petit plus."

Les trois stats à retenir

4. Karen Khachanov avait un petit problème avec le troisième tour à l'Open d'Australie. Le Russe avait calé à ce stade ces quatre dernières années, face à Bautista Agut (2019), Kyrgios (2020), Berrettini (2021) et Nadal (2022). Cette fois, il a passé le cap en battant Frances Tiafoe en quatre sets (6-3, 6-4, 3-6, 7-6). A 27 ans, il complète donc enfin sa collection : il a figuré au moins une fois en huitièmes de finale dans chacun des quatre tournois du Grand Chelem.

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5. Il reste encore cinq anciennes gagnantes en Grand Chelem parmi les 24 dernières candidates au titre à Melbourne : Iga Swiatek (3), Victoria Azarenka (2), Jelena Ostapenko, Barbora Krejcikova et Elena Rybakina. Une seule a déjà triomphé en Australie : Azarenka. Dans le tableau masculin, ils ne sont plus que deux, les ancêtres Novak Djokovic et Andy Murray.

6. Jannik Sinner est "monsieur régularité" en Grand Chelem. Pour la 6e fois consécutive, l'Italien est présent au rendez-vous de la seconde semaine. Depuis l'US Open 2021, il a toujours atteint, au minimum, les huitièmes de finale de chaque tournoi majeur. Seul problème pour lui, il bute ensuite sur une forme de plafond de verre puisque jamais il n'est allé plus loin que les quarts. Atteindra-t-il à Melbourne le dernier carré pour la première fois de sa carrière ?

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Les trois matches à suivre demain

Novak Djokovic - Grigor Dimitrov

Parce que chaque match du "Djoker" dans cet Open d'Australie est à suivre de près. Sa cuisse gauche le tracasse depuis dix jours, avec des hauts et des bas. Après son premier tour, il s'était montré plutôt rassurant. Jeudi, le Serbe était nettement plus pessimiste.

Pour être clair, c'est une menace qui pèse sur lui peut-être plus fortement encore que la concurrence à Melbourne. A mesure qu'il avance, il va croiser des adversaires face auxquels sa marge sera plus réduite que contre Carballes Baena ou Couacaud. Grigor Dimitrov peut-il le menacer samedi ? Le meilleur Dimitrov, peut-être. Mais peut-être pas autant que la cuisse de Djokovic elle-même...

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Aryna Sablenka - Elise Mertens

Arya Sabalenka a l'air forte dans cet Open d'Australie. La Biélorusse, trois fois demi-finaliste lors des cinq derniers tournois du Grand Chelem auxquels elle a participé, tourne autour du pot depuis un petit moment. On peut y ajouter sa finale au Masters. Elle a impressionné lors de ses deux premiers tours dans cette édition 2023 mais elle passe son premier test samedi face à Elise Mertens.

Andy Murray - Roberto Bautista Agut

Comment pourrait-il en être autrement ? Sir Andy est LE héros de cette première semaine après ses deux victoires épiques et marquantes contre Matteo Berrettini puis Thanasi Kokkinakis. Tout le monde aurait envie de le voir aller encore plus loin, mais que peut-il bien rester dans son vieux moteur après avoir passé plus de dix heures sur le court et achevé son deuxième tour à 4h du matin ? Pas grand-chose, probablement.

Roberto Bautista Agut, avec sa bonne tête de marathonien, a un peu le profil du pire adversaire possible au vu du contexte. On peut quand même faire confiance à Murray pour tout laisser sur la Margaret Court Arena. Mais le tennis a vraiment l'art du clin d'oeil. C'est après une défaite déchirante contre ce même Roberto Bautista Agut à Melbourne que l'Ecossais avait, il y a quatre ans, annoncé qu'il allait prendre sa retraite...